Actus Courrier – Colis

FO revendique l’augmentation générale des salaires

Alors que La Poste se targue de présenter des salaires minimum au-dessus du SMIC* dans son Bilan Social 2018, FO continue de revendiquer l’augmentation des salaires pour tous dans l’entreprise.

De la classe I aux groupes B et C, la rémunération moyenne est de 1932 euros nets pour les salariés et de 2219 euros nets pour les fonctionnaires (hors primes et parts variables). FO constate que le salaire moyen net à La Poste est très bas malgré les négociations annuelles obligatoires (NAO) et les revendications répétées de FO.

50% des postiers gagnent moins de 1800 euros par mois. En effet, de la classe I à la classe II, 10.4% des agents sont rémunérés moins de 1400 euros mensuel, 21.2% des agents ont entre 1400 et 1600 euros mensuels, 10.5% des agents ont entre 1600 et 1800 euros mensuels et 15.4% d’agents qui ont entre 1800 et 2000 euros mensuels. A partir de la classe III, 11.1% des agents sont rémunérés entre 2000 et 2200 euros mensuels, 9.7% ont entre 2200 et 2600 euros mensuels et 4.7% ont entre 2600 et 3000 euros mensuels. A partir des Groupes A, B et C, 7% des agents sont rémunérés plus de 3000 euros mensuels.

A l’instar de l’augmentation générale des salaires, FO revendique pour chaque postier un salaire digne de ce nom en respectant le principe « à travail égal, salaire égal ».

FO revendique la mise en place du 13ème mois pour tous ainsi que la fin du gel du point d’indice de la Fonction Publique avec un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat cumulées depuis 2000.

*SMIC : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance

Les Postiers en question

Le bilan social de La Poste a été présenté aux organisations syndicales lors du Comité Technique National  du  1er et 2 juillet 2019.

Au 31 décembre 2018, nous étions 211.603 postiers dont 79.105 fonctionnaires, 112.802 CDI (Contrat à Durée Indéterminée) et 19.696 CDD (Contrat à Durée Déterminée). A ces chiffres s’ajoute le nombre d’agents Intérimaires qui est en progression constante : 10.856 contre 9.161 en 2017, soit une progression de 1.695 agents, et ce, dans tous les métiers.

La répartition des agents par métier est de 135.310 agents au Courrier, 5.757 au Colis, 13.829 dans les services Financiers, 49.980 au Réseau et  6.727 dans les services Supports et Structures.

7936 fonctionnaires ont quitté l’entreprise notamment pour raison de départ en retraite. 5380 CDI ont aussi quitté l’entreprise en 2018. Le recrutement de 8574 CDI ne permet pas de compenser l’ensemble de ces départs, même si le nombre de CDI augmente de 3194 par rapport à 2017. A noter que 1946 agents ont démissionné l’année dernière.

Le taux d’agents en classe I et II baisse, il passe de 161.956 à 158.452 agents. Le taux d’agents en classe III est assez stable ; 33.950 soit 138 agents de plus qu’en 2017. La classe IV progresse de 182 agents, soit 19.111 agents.

L’âge moyen des postiers dans l’entreprise reste stable, soit un âge moyen de 47.1 ans.

FO condamne la précarisation des contrats de travail et condamne le recours de plus en plus fréquent aux CDD et aux Intérimaires ainsi que l’utilisation abusive de la sous-traitance. Pour FO, l’entreprise doit transformer tous les CDD en CDI et doit permettre l’accès à l’embauche des alternants et apprentis. Seul le contrait de travail à durée indéterminée est un véritable contrat de travail !

Le CDI doit être la norme dans tous les métiers de La Poste y compris au Colis !

Tout combat mérite des avancées dignes de ce nom !

greve carcassonneLe 26 juin 2019, FO Com a déposé un préavis de grève illimitée, suivie par CGT, SUD, CFDT et Unsa, pour les agents de la PPDC de Carcassonne, et ce à compter du 1er juillet, dans le cadre de la réorganisation prévue le 9 juillet.

Le protocole de fin de conflit, qui vaut accord en matière de conditions de mise en place de la nouvelle réorganisation, a été signé le 4 juillet par le représentant local FO. Il a fallu trois jours, soit du 1er au 3 juillet, pour que les agents soient entendus, tellement les négociations furent denses.

Les agents ont obtenu :

  • le report de la mise en œuvre du projet au 30 juillet,
  • le traitement de l’ensemble des remarques ou requêtes relatives au dimensionnement des tournées,
  • la mise en place de renfort lors de l’apprentissage des tournées qui pourra donner lieu au paiement des heures supplémentaires et l’extension de l’apprentissage jusqu’au dernier trimestre 2019,
  • le respect de la procédure des coupures méridiennes et de son cahier des charges, tel que défini dans la note du 23 juillet 2015,
  • la remise des bulletins d’itinéraire fiables et finalisés à chaque agent impacté par la réorganisation, en suivi hebdomadaire, avec prises en compte des observations des facteurs,
  • le paiement des heures de dépassement aux agents participant à la mise en place des casiers ou effectuant des travaux pour la mise en place de la réorganisation, et,
  • le recrutement de quatre agents à temps plein en CDI.

 FO félicite les agents de la PPDC de Carcassonne pour ce beau combat, ainsi que son équipe locale FO.

Afin d’éviter toute forme de conflit, il serait primordial que La Poste entende les besoins des postiers avant le lancement de toute réorganisation, cela éviterait une perte de salaire conséquente aux agents et une mauvaise image de l’entreprise.

Après le Lean Management (la théorie),
voici le temps du Lean Manufacturing (la pratique) !

De nombreuses PIC (Plateformes Industrielles Courrier) sont implantées en France. Les agents de ces sites y traitent de façon industrielle les petits et grands formats, les encombrants, les chronos… Le travail peut y être très répétitif et ressembler au travail à la chaîne.
Dernière nouveauté de La Poste, faire appel à 7 sites pilotes (Bois d’Arcy, Clermont-Ferrand, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg et Toulouse), après une phase expérimentale de plus de 8 ans à la PIC de Bordeaux, pour mettre en place les UAP (Unités Autonomes de Production).

Mais que sont exactement ces UAP ? Que cache ce concept ?
Les UAP sont de petites équipes qui résolvent leurs problèmes, directement sur le site de production, au plus près de leur outil de travail, lors de réunions dirigées par un animateur d’UAP.
Le but est, bien entendu, d’augmenter les cadences, d’optimiser l’utilisation du parc des machines, en réorganisant les espaces de travail et les équipes, en faisant toujours plus et toujours mieux avec… moins de moyens.
Pour la Direction du Réseau Industriel Courrier (DRIC), les UAP sont l’émanation d’un vaste projet structurel visant à rationaliser et optimiser l’outil industriel. Il y est question de culture de l’excellence, d’amélioration continue, le tout enveloppé de mesures SST (Santé et Sécurité au Travail). Dans un premier temps, la DRIC envoie ses cadres en formation UAP, mais aussi à la FAB’EX (Fabrique de l’Excellence).
De retour à la PIC, ceux-ci recrutent entre six et dix équipiers, tous « volontaires », à qui on explique que l’UAP sera chargée de régler tous les problèmes rencontrés sur un territoire – les fameux irritants – afin d’améliorer les conditions de travail de tous, la qualité et enfin la performance.
Un animateur est alors désigné, puis des relais (SST, communication, qualité) qui, dans des délais très courts, ont pour mission d’obtenir tout ce dont ils ont besoin pour la mise en œuvre de leurs projets.
Un tableau très loin d’être idyllique…
Les membres de l’UAP doivent travailler sur le même territoire (un plan de tri par exemple) pendant 30 % de leur temps, tous les jours, ce qui pose problème pour le « séquencement » des tâches à effectuer par tous les agents de l’îlot. Du coup, ils ne peuvent plus occuper différentes positions de travail et cela tend à aggraver les troubles musculo-squelettiques, mais aussi à détériorer les conditions de travail.
À vouloir en permanence modifier le travail afin de soi-disant mieux travailler, de mieux définir les zones de stockages, optimiser les déplacements, mutualiser les positions de travail, la DRIC change en effet les conditions de travail, mais ne les améliore pas ! La qualité du travail s’en ressent, affectant les agents de la PIC.
Faire partie d’une UAP n’est pas obligatoire, et pourtant, sans personnel suffisant, rien ne fonctionne correctement. Les UAP sont, pour la Direction, la solution unique afin d’améliorer le cadencement et le travail.
En outre, l’appartenance à une UAP ne favorise pas les promotions.
Il est clairement dit aux agents que faire partie d’une UAP ne garantit en rien la réussite à une RAP ou à un autre biais promotionnel, ce critère fait même partie des objectifs lors de l’appréciation. Attention aux agents avec des inaptitudes qui vont être mis de côté une fois de plus.
L’enjeu est toujours de faire plus avec moins
Les UAP guident les agents lentement mais sûrement vers les monotâches du travail à la chaîne et non plus vers la polyactivité si nécessaire à des conditions de travail décentes sur les PIC. Cette méthode de travail n’est pas sans rappeler celle mise en application par Toyota (inspirée du Kaizen au Japon et portant le nom de Lean Management en Occident), dont le but, au détriment de la santé des agents, était la meilleure qualité, les coûts les plus bas, les délais les plus courts, la meilleure sécurité et la plus haute éthique. Dans le monde occidental, ce modèle de travail porte un nom : Le Lean Manufacturing. Il permet aux entreprises d’augmenter la capacité en réduisant les coûts et le temps de cycle tout en s’appuyant sur les besoins des clients. Et La Poste a malheureusement bien retenu la leçon…
Ce modèle organisationnel se retrouve dans différents métiers de La Poste (Courrier, Réseau…). Fort est de constater l’accentuation du mal-être au travail !
FO Com demande le cadrage des UAP et affirme que les UAP ne peuvent pas fonctionner en PIC du fait, entre autres, de la multiplicité des tâches.