CADRES

Édito: s’armer pour mieux faire face

C’est une rentrée chaotique ; la remise en marche du moteur est lent et le cap est incertain ! La crise sanitaire n’a pas fait qu’impacter le chiffre d’affaire de l’entreprise. Elle a également paralysé les décisions, les orientations et les calendriers.

Nombre d’entre vous vivent au quotidien les conséquences de cette situation. Sans cap, sans stratégie crédible, comment remotiver les équipes ? Comment retrouver du sens à votre  mission  alors que la crise a largement bousculé les modèles ? En rendant possible ce qui ne l’était pas (télétravail de masse) et en questionnant nos certitudes (révolution du lien manager/managé, dogme de la présence au travail), c’est une véritable remise à plat qui se dessine.

Pour FO Com, La Poste doit mieux prendre en compte les conséquences et les impacts de la crise sanitaire pour qu’elle ne débouche pas sur une crise identitaire.

Face au monde du travail qui se transforme, nos revendications à destination des cadres demeurent plus que jamais d’actualité, à commencer par restaurer leur rôle et leur place dans l’entreprise.

Sans prétention, cette newsletter a pour but de vous fournir des grilles de lecture sur ce qui vous touche au quotidien : la reconnaissance professionnelle mais aussi financière, les projets à venir, les nouveaux modes de travail…

Bonne lecture !

Christine Simon

Secrétaire Générale Adjointe en charge de La Poste

« Servir le développement » (SLD) suite : Y voir enfin clair ?

Alors que certains s’étaient empressés d’annoncer un accord SLD2, La Poste a mis fin définitivement à cette rumeur : le volet « avenir des métiers support » ne fera pas l’objet d’un accord spécifique mais sera intégré à celui en préparation relatif au « nouveau pacte social ».

La fin de ces négociations est annoncée pour… février 2021.

Pour autant le projet SLD continue bel et bien dans un contexte fortement impacté par la crise COVID qui, au passage, pourrait générer une perte de près de 2 milliards pour notre Groupe…

Les responsables du projet confessent ne pas être en mesure de communiquer sur les cibles emploi, la GPEC, les projets de réorganisation par filière qui seraient encore en cours de construction… Aucune information ne semble également disponible sur l’impact de l’Intelligence Artificielle (IA) sur le dimensionnement des services Support.

Si la productivité de ce projet pour 2021, 2022, 2023 n’est pas communiquée, certains invoquent par facilité « un manque d’efficience des services support » pour justifier une opération dont le fil conducteur reste malgré tout  le ratio « effectif support / effectif total »…

Cette situation risque de rendre la tâche bien difficile aux managers de terrain qui doivent pourtant promouvoir le changement : sans communication rapide des feuilles de route et des principaux inducteurs de ce projet, il sera compliqué de faire de la pédagogie auprès de leurs collaborateurs et de créer ainsi, les conditions de la confiance ou de l’adhésion.

Pour FO, il est regrettable que dans un contexte financier aussi difficile, et à la veille de ces changements majeurs, La Poste ne soit pas en mesure d’avoir une vision claire de son projet. Plus que jamais, il est urgent de donner de la visibilité à tous les acteurs sur le projet SLD.

Car ne l’oublions pas, la clarté est la forme la plus difficile du courage.

Pour rappel, « Servir Le Développement » (SLD) c’est 16 000 personnes sur 12 filières : achats, communication, rh, services généraux, comptabilité, juridique, sécurité/sûreté, audit risques et contrôles, contrôle de gestion, qualité, SI.

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Accord télétravail

Avec la crise sanitaire, le télétravail a trouvé les lettres de noblesse que les employeurs lui refusaient jusqu’alors. Dans un premier temps, pour FO Com, la logique aurait voulu que l’accord télétravail s’applique à tous les postiers contraints de travailler à distance. Dans un second temps, l’élargissement de ce mode de travail devrait être  proposé de manière pérenne à ces télétravailleurs occasionnels. Si la Direction ne semble pas pressée de nous suivre sur ce dossier, FOCom n’entend pas en rester là…

[Lire le tract  » Télétravail à La Poste: un accord à booster! »]

 

Après les CA (congés d’affaires), les CO (congés d’office)

La question des congés a toujours été une source inépuisable de débats dans l’entreprise.

Nouvelle pierre à l’édifice : les congés d’office.

Pour 2021, La Poste compte mettre en place pour tous les personnels des sièges (Siège Poste, sièges BSCC, Réseau…) des jours de congés d’office.  Raison invoquée : « la faible activité et le nombre insuffisant de personnels présents ces jours-là ne permettant pas une activité normale ». Pour ces journées, La Poste envisage purement et simplement « la fermeture des services » et la mise en congé d’office de tous les personnels (hors absents ou RTT).

Ce seront 4 journées qui seraient prélevées sur les congés les 14 mai, 12 novembre, 24 et 31 décembre 2021.

Passons sur le fait que ces jours de faible activités Siège correspondent à l’inverse à une très forte activité des services opérationnels, ce qui en dit long sur la volonté de mettre les services fonctionnels au service de « ceux qui font ».

Si personne ne conteste que l’activité des services fonctionnels connaît des variations, imposer la fermeture des services et imposer la prise de congés est d’une autre nature.

Ce serait accepter que seule une partie des congés reste au choix des personnels. 4 jours d’office en 2021, combien en 2022 ou en 2025 seront imposés, limitant d’autant les jours restants de libre choix ?

Ce serait entériner une discrimination entre les droits à congés des postiers des services du Siège et opérationnels.

Ce serait toucher à des situations individuelles et complexifier la prise de congés des postiers. Par exemple, quid du postier-e aidant qui répartit ses droits à congés pour assurer sa présence auprès des personnes qu’il accompagne ? Quid du collègue qui souhaite poser l’intégralité de ses congés (voyage…) dès le mois de janvier ?

Pour FO Com, d’accord pour reconnaître la spécificité du fonctionnement des Sièges mais il n’est pas question de se voir imposer des congés!

[Consulter le document préparatoire de la CDSP sur les congés et fermetures d’entités 2021]

Fonctionnaires et « Gel » du point d’indice : une discrimination salariale qui n’a que trop duré !

Depuis 2010, la mise en place du gel du point d’indice des fonctionnaires a eu pour conséquence une perte du pouvoir d’achat de près de 10 %. Le gouvernement a « courageusement » choisi la fin juillet 2020 pour en annoncer la prolongation…
Un comble quand on sait que cette mesure vient s’ajouter à la non transposition, pour les fonctionnaires de La Poste, de la réforme PPCR (Parcours, Promotion, Carrière, Rémunération) faute de décrets d’application.

Au-delà des éléments de langage, le principal effet de cette politique sur dix ans est qu’elle organise bel et bien et sur le long terme une paupérisation des personnels concernés.
FO souligne l’urgence de la mise en place d’un rattrapage massif en termes de revalorisation du point d’indice.

Pour FO, il faut redonner à la politique salariale toute sa vitalité que ce soit au niveau de la Fonction Publique ou au niveau des NAO en entreprises.

De l’agent au cadre supérieur, de l’actif au retraité, tous pénalisés

Les absences de revalorisation du point d’indice sont une véritable bombe à retardement qui « plombent » :

  • La rémunération des postiers fonctionnaires en activité de la classe I à III
  • Les retraites futures de tous les fonctionnaires (classes I, II, III, groupe A, groupe B…)

Le décrochement du pouvoir d’achat des fonctionnaires les moins bien payés (et ils sont nombreux) a rendu nécessaire la mise en place d’un système de garantie du pouvoir d’achat : la GIPA (Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat), histoire d’éviter notamment que certains fonctionnaires se retrouvent en dessous du niveau du SMIC.

Salariés, fonctionnaires, tous perdants…

À noter également qu’à fonction identique, La Poste ne peut afficher une politique de rémunération différente en fonction du statut de chacun (salariés ou fonctionnaires), ce qui permet indirectement de contenir les revalorisations des salariés.

La Poste pourrait-elle améliorer la situation de ses fonctionnaires ?

La réponse est clairement positive, mais ses dirigeants préfèrent se retrancher derrière les mesures de restrictions gouvernementales en évitant d’ouvrir chaque année à la discussion la revalorisation de tous les éléments « poste » annexes au traitement des fonctionnaires.

Plus encore, les politiques RH du Groupe La Poste :

  • limitent la reconnaissance de l’investissement et du dévouement à des mesures sans impact structurant sur les traitements, le plus souvent sous forme de primes,
  • sont de plus en plus floues et illisibles (suppression des emplois repère, revalorisations inférieures à l’inflation même si on est apprécié E ou B,…)

Pour FO, non seulement le gel du point d’indice doit cesser, mais des mesures spécifiques doivent pouvoir être négociées à La Poste pour redonner du pouvoir d’achat DURABLE à tous les postiers.

Ensemble, il est urgent de regarder les problèmes en face. Les solutions ne sont ni dans le fatalisme, ni dans les lamentations mais dans le volontarisme et l’action.

Les cadres dans le collimateur ?

Le gel du point d’indice et la perte de 10 % de pouvoir d’achat viennent rajouter une couche aux multiples « dossiers» qui impacteront l’encadrement :

  • Gel du point d’indice = -10 %
  • Réforme des retraites = de – 25 % à – 40 % selon les estimations
  • Que restera-t’il alors de leurs retraites ?

Sans oublier la dernière réforme des grilles indiciaires qui n’est toujours pas effective faute de décret, l’absence de revalorisation de la NBI (Nouvelle Bonification Indiciaire), la stagnation des revalorisations annuelles et des parts variables…

Faites vos comptes…