CADRES

EAP (Équipes Autonomes et Performantes) et encadrants de proximité : attention danger !

Cette nouvelle organisation de travail voulue par la Branche Services Courrier Colis représente un vrai risque pour le management de proximité. Celle-ci tend à donner plus d’autonomie aux agents en charge de la distribution avec des tâches telles que, par exemple : la gestion du parc auto, les indicateurs et le suivi de la prime d’équipe, les réclamations, le contrôle des objets signalés…

Il est évident que La Poste ayant décidé de sanctuariser la partie de distribution attribuée aux ROP avec la création d’une tournée à hauteur de 50 % de sa position de travail, ceux-ci se trouveront moins impactés par cette nouvelle organisation de travail. En revanche, les Responsables d’Équipe (RE), habituellement en charge de certaines des missions qui, dans un futur proche, seront confiées aux facteurs, risquent quant à eux de se retrouver en difficulté. En effet, pour le moment La Poste reste complètement muette concernant leur avenir.

Pour FO Com, il y a urgence que La Poste clarifie l’avenir des Responsables d’Équipe ! 

Un rappel s’impose à La Poste : la position de Responsable d’Équipe n’a pas 30 ans… Elle date seulement de la mise en place de l’accord Courrier de février 2017 ! Tous ceux et toutes celles qui ont accepté la position de travail de RE se sont investis dans cette nouvelle fonction. La moindre des choses que leur doit La Poste, c’est de leur donner une vision et des garanties précises pour leur avenir professionnel.

Dans le cadre de cette nouvelle organisation de travail, FO Com réclame de la clarté sur l’avenir des Responsables d’Équipe ainsi que de toutes les positions d’encadrement au Courrier.

Tentation du flex office : une solution d’avenir affichée au détriment de l’humain

Le flex office est une des nombreuses façons d’aménager l’espace, où les postes de travail ne sont pas attitrés et souvent moins nombreux que les salariés. Présentés comme un gage de modernité, ils se sont également répandus dans de nombreuses entités, n’épargnant ainsi aucun métier. Si techniquement rien ne le relie à l’openspace – on pourrait imaginer des flex offices avec bureaux fermés par exemple – en pratique, flex office et openspace sont systématiquement combinés : il s’agit alors d’openspaces où les postes ne sont pas attribués. En format « îlots » le flex office identifie des espaces collectifs par équipe, groupe projet, etc. où chaque membre peut s’installer où il le souhaite dans l’espace de l’îlot.

Agilité et flexibilité au cœur de ce modèle

Le flex office concrétise via l’occupation des postes de travail une idéologie forte autour des thématiques du changement, de la dynamique, du refus de l’immobilisme. Il rend tangible la flexibilité. Pour donner une grande ampleur à ce principe de flexibilité, La Poste veut l’appliquer non plus seulement aux aménagements mais à leur usage par les salariés. Ce ne sont plus seulement les lieux qui sont réaménagés selon les besoins du moment, mais les salariés eux-mêmes qui circulent dans des espaces offrant des services spécifiques. Ces perspectives s’accordent tout à fait avec le discours du management « collaboratif » lorsqu’il insiste sur la séparation prétendument « mutilante » entre vie professionnelle et vie personnelle. C’est pourquoi les entreprises traitent l’espace comme une source réelle de valeur ajoutée pour l’entreprise et non plus uniquement comme un poste de coûts. De plus, les lieux de co-working, comme les « tiers-lieux », les « bureaux de proximité », les « centres d’affaires », bien que relevant de logiques d’usage différentes, sont autant de solutions d’externalisation permanente ou transitoire des activités et du personnel selon les besoins du moment, dans une perspective de gestion au plus juste.

Or, il est établi que les salariés s’opposent très majoritairement au flex office et tous les experts s’accordent à reconnaître que le flex office comme les openspaces sont des facteurs de dégradation des conditions de travail, d’altération de la concentration et d’augmentation de certaines pathologies. Si un salarié ne peut plus s’asseoir régulièrement auprès des mêmes collègues de son collectif de travail, il ne peut plus nouer de relations et il risque rapidement de basculer dans l’anonymat. Dans ces conditions, il préférera ne plus venir et privilégier le télétravail. Le collectif, la communication, les échanges entre collègues, l’organisation, le fonctionnement du service… tout est touché, sans oublier l’isolement du salarié et les risques psychosociaux que cela va occasionner

FO Com a toujours dénoncé le principe consistant, essentiellement pour réduire les coûts immobiliers, à entasser les personnels dans des espaces ouverts. Nous craignons une volonté de généralisation d’une formule dont l’expérience démontre qu’elle est souvent à l’origine d’une véritable dégradation des conditions de travail des personnels. En effet, ce mode de fonctionnement nécessite d’être très organisé, avec de nouvelles contraintes pour avoir un bureau et potentiellement, accompagnés de nouvelles sources de tensions (places, « effet cantine », etc). La charge mentale supplémentaire que ce scénario revêt est pour le moins préoccupante. Une gestion rigoureuse au quotidien devra être mise en place pour veiller à ce qu’aucun agent ne soit mis à l’écart. Le fait de ne plus posséder son propre espace de travail, avec des bureaux impersonnels pourrait faire naître un risque de désocialisation et de déshumanisation.

Bruit en open-space, une vraie problématique

Dans ces espaces de travail souvent imaginés pour faciliter la communication et la collaboration, le bruit est la première nuisance citée par les personnes travaillant en open-space. Le défaut d’aménagement acoustique, souvent négligé à la conception, conduit à une gêne au quotidien, de la fatigue pour les agents et une perte de performance pour l’entreprise. Même s’il n’en est pas une composante principale, cette gêne auditive, souvent imperceptible, peut être à l’origine des risques psychosociaux : perte de concentration, irritabilité, impression d’être surveillé en permanence, stress…

Ce risque, en apparence anodin, doit être évalué et faire l’objet d’une approche pluridisciplinaire avec ergonomes et acousticiens, qui viendront apporter une expertise pointue au travail du CHSCT.

Face au bruit, ne restez pas silencieux, faites vous entendre! Les représentants FO Com vous aideront dans cette approche.

Intelligence Artificielle et nouvelles applications à La Poste

intelligence_artificielleHors champ des politiques de prévention ?

Les questions relatives aux conditions de travail sont au cœur des projets de réorganisation. Elles engagent la responsabilité de l’employeur et intéressent naturellement les personnels impactés, les organisations syndicales mais aussi tous les managers qui voient dans le bien-être de leurs équipes les clés d’une réussite collective.

En théorie, pour chaque réorganisation, La Poste s’est dotée d’une méthode de conduite du changement qui fait du dialogue social un incontournable. Ainsi, les CHSCT, les Comités Techniques doivent examiner tous les projets de réorganisation pour vérifier leur conformité aux règles mais aussi pour s’assurer des conditions de travail des personnels. Si le principe est simple, sa mise en œuvre pose aujourd’hui question. En effet, nous observons régulièrement dans chaque filière l’émergence de nouvelles applications informatiques toujours plus nombreuses.

Cette tendance est d’autant plus inquiétante que l’Intelligence Artificielle se développe dans notre entreprise sans concertation sur ses impacts et la prévention des risques de tous genres. Trop souvent, ces nouvelles applications ignorent toute forme de dialogue social et ne sont pas à l’ordre du jour des CDSP, CT ou CHSCT…

Pour FO, il est temps que La Poste prenne conscience des risques qui en découlent.

Il est de l’intérêt de tous que chaque nouvelle application fasse l’objet d’une véritable concertation et soit intégrée aux politiques de prévention et de préservation des conditions de travail. 

« Espaces Dynamiques de Travail (EDT) » ou comment instaurer la flexibilité encore davantage

Espaces Dynamiques de TravailSous couvert de modernité, il s’agit pour La Poste de mettre en place une nouvelle gestion des espaces de travail, communément appelée « Flex Office ». Ce nouveau procédé est une des nombreuses façons d’aménager l’espace, où les postes de travail ne sont pas attitrés et souvent moins nombreux que les salariés.

 L’optimisation des coûts immobiliers reste au centre de ce projet Village La Poste (VLP) qui sera «expérimenté» au siège dans un premier temps. La méthode utilisée de l’expérimentation laisse craindre une volonté de généralisation d’une formule dont l’expérience démontre qu’elle est souvent à l’origine d’une véritable dégradation des conditions de travail des personnels.

En effet, ce mode de fonctionnement nécessite d’être très organisé, avec de nouvelles contraintes pour avoir un bureau et potentiellement, accompagnés de nouvelles sources de tensions (places, « effet cantine », etc). La charge mentale supplémentaire que ce scénario revêt est pour le moins préoccupante. Une gestion rigoureuse au quotidien devra être mise en place pour veiller à ce qu’aucun agent ne soit mis à l’écart.

Le fait de ne plus posséder son propre espace de travail, avec des bureaux impersonnels, pourrait faire naître un risque de désocialisation et de déshumanisation.

Les représentants FO Com restent mobilisés sur ce projet qui pourrait dans les prochains mois générer une inquiétude légitime des personnels. En effet, le flex office concrétise, via l’occupation des postes de travail, une idéologie forte autour des thématiques du changement, de la dynamique, du refus de l’immobilisme. Il rend tangible la flexibilité.

Des économies liées à l’immobilier au détriment des conditions de travail des postiers : pour FO Com, ce n’est pas entendable. Beaucoup d’études prouvent que le flex office, aussi appelé « desk sharing », ou encore l’open-space, dégradent les conditions de travail, altèrent la concentration et augmentent certaines pathologies. L’humain doit être au cœur des organisations de travail et l’entreprise doit avant tout garantir à chaque salarié un cadre de travail qui protège sa santé.