CADRES

Transformation numérique : Un impératif non sans risques …

La transformation numérique des entreprises s’est fortement accélérée avec la pandémie mondiale. A La Poste, le télétravail à temps plein est devenu la règle durant de longs mois pour une partie de salariés, créant ainsi des distorsions importantes entre les personnels. Cette accélération pose aujourd’hui de nombreuses questions.

Le « baromètre 2021 Digital Workplace » de l’IFOP en collaboration avec le cabinet Jolhiet-Stewern a mis en lumière la perception des collaborateurs et de leurs responsables hiérarchiques dans les entreprises de plus de 500 salariés sur «la révolution numérique».
Elle bouscule les organisations du travail et les relations hiérarchiques au sein de l’entreprise. Les cadres et managers s’interrogent sur leur rôle et leur place future : le cadre du XXIe siècle ne sera plus celui du XXe.

Que retenir de ce baromètre ?

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Les ravages prévisibles du flex office

La nouvelle génération d’open space sans bureaux attribués permettant aux entreprises de réduire les surfaces et les coûts immobiliers a des conséquences inquiétantes sur les relations de travail. Outre les ratios dictés par la lutte des places, avec la génération d’un stress pour trouver un bureau, premier arrivé, premier servi, la question de la performance collective semble étrangement absente des réflexions sur le flex office.

Que penser de la montée en puissance, dans le même temps, du recours aux messageries instantanées ? De la définition de temps d’échanges au risque d’occulter les discussions informelles créant pourtant de la richesse au sein d’une équipe ? Aux injonctions de silence absolu pour permettre la concentration et la performance ?

En effet, certains boulots ne sont pas passionnants en tant que tels, mais ils ont un intérêt que par le contact humain, la confrontation à la vraie vie dont nous avons tant manqué durant ces derniers mois. La réduction des coûts et des surfaces ne vaut que si le collectif de travail est protégé des détériorations qui viserait sa dissolution, sans exposer les travailleurs à un environnement davantage anxiogène.

Ajoutons à cela l’opposition majoritaire exprimée par les salariés à ce type de formule. La reconnaissance de la dégradation des conditions, d’altération de la concentration et de l’augmentation de certaines pathologies est largement partagée. Le collectif, la communication, les échanges entre collègues, l’organisation, le fonctionnement du service… tout est touché, sans oublier l’isolement du salarié et les risques psychosociaux que cela occasionne. De fait, ces risques étant connus, le salarié préférera ne plus venir et privilégier le télétravail faisant naître un risque de désocialisation et de déshumanisation.

Et à l’heure où la question de l’emploi est centrale dans la relance économique de notre pays, il ne faudrait pas que « nos grands penseurs » aillent, en plus, sur le terrain glissant d’un emploi 100 % télétravaillable = un emploi délocalisable.

Si le temps est à la sur-performance, l’agilité et la flexibilité, FO défendra toujours le droit des salariés à des environnements de travail sécurisés et sécurisants.

FO Com reste vigilant et alerte face aux dérives du flex office. S’il parvient à rétrécir les surfaces, il ne doit pas rétrécir la dimension humaine de l’entreprise.

*Ou encore desk sharing, free seating, bureau dynamique : termes qui désignent l’absence de bureau ou de poste de travail fixe et nominatif de l’ancien monde.

Management hybride : une délicate évolution à forts enjeux

Depuis l’arrivée de la pandémie, les pratiques ont changé et le management doit s’adapter. Imposé dans l’urgence, le télétravail est plébiscité par bon nombre d’entreprises et celles-ci songent désormais à pérenniser cette organisation sur le long terme. « Un retour à la normale » ne sera pas un véritable retour. Les anciennes habitudes ne peuvent être reprises et il est temps de penser et d’organiser une nouvelle façon de travailler avec en premier plan le management hybride, oscillant entre présence physique sur site et distance organisée.

Le dernier baromètre « impact de la crise sanitaire sur la santé psychologique des salariés » réalisé par OpinionWay pour Empreinte Humaine (mai 2021) démontre que le nombre de burn-out a doublé en un an pour atteindre 2 millions de personnes.

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Télétravail et COVID : s’ancrer dans la durée et rester vigilant face aux dangers pour la santé

Jusqu’à la crise sanitaire, les entreprises avaient recours au télétravail de manière occasionnelle. Les Agences nationales et régionales pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT et ARACT) viennent de publier une enquête sur ce mode de travail.

On observe une majorité d’employés souhaitant conserver un niveau soutenu de télétravail : plus de trois jours par semaine pour 36% des répondants et un à deux jours pour 56% d’entre eux. Cette tendance peut s’expliquer par une amélioration de l’environnement matériel du télétravailleur comme le souligne 72% des répondants (contre 67% en 2020) et l’utilisation d’outils numériques adaptés (95% contre 87% en 2020). À noter que seuls 20% des répondants décrivent une prise en charge par leur entreprise des surcoûts liés à ce mode d’organisation du travail.

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Les cadres au cœur de la stratégie ?

Lors de son audition devant le Sénat, FO Com a rappelé que les missions de service public doivent être financées par l’État à leur juste coût pour ne pas entraver l’indispensable développement des nouveaux relais de croissance.

Le rapport Launay, qui vient de sortir, confirme cette analyse. Reste à l’État de décider quelle suite il veut donner. Pour FO Com, La Poste se doit d’être une entreprise de missions de service public et une entreprise innovante dans sa recherche de nouvelles activités dans un monde ultra-concurrentiel. Si, comme l’écrit le rapporteur, « aucune entreprise ne peut porter dans son modèle économique un déficit annuel approchant 1 milliard d’euros pour les missions de service public qui lui sont confiées », FO Com ajoute que c’est le modèle social qui est en péril. Alors que l’emploi devient de plus en plus précaire et que la politique salariale est en berne, les personnels sont de plus en plus fragilisés. Les cadres eux-mêmes ne sont pas épargnés par cette précarité et cette lente paupérisation, leur statut ne les protège en rien. A force d’engagement et d’investissement, ils y laissent souvent leurs projets et, parfois, leur santé.

Justement, pour son nouvel accord social, « La Poste se fixe comme ambition de poursuivre ses actions en faveur de l’amélioration de la qualité de vie, de la santé, et de la sécurité au travail et de développer une gestion prospective des ressources humaines », reste à savoir quels vont être les moyens déployés et à quelle hauteur. L’accord social place les cadres au cœur de la stratégie. Leur donnera-t-il tous les moyens pour l’accomplir et pour s’accomplir ? Au vu de l’équation économique et des déficits cumulés comment ne pas en douter ?

Le Groupe « sait pouvoir compter sur l’engagement des postiers dans ce nouveau plan stratégique » et singulièrement sur l’engagement des cadres. Mais le désengagement de l’État dans son soutien à La Poste (le rapport Launay parle de 4 à 5 milliards d’euros de compensation déficitaire en 2025 !), le manque de « sincérité de l’État » et de « lisibilité, sincérité des comptes de l’entreprise », interrogent, interpellent et questionnent.

C’est ce qui, entre autres, ne nous a pas permis de signer cet accord social. Pas de chèque en blanc quand il y a tant de chèques en bois pour financer ces ambitions. Pour autant, FOCom, engagée pleinement dans cette négociation, a fait avancer des points clé pour tous les postières et postiers qu’elle entend bien défendre.