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Le troublant prisme du service public…

service public…Vu par nos dirigeants

En bonne place dans son rapport d’activité, La Poste met en avant le « service public ». Vous savez, celui qui est sur toutes les langues mais qu’on voit de moins en moins.

Elle le décompose en 4 points :

  • Le service universel postal… Depuis le XVIème siècle ! Mais qui supprime le timbre rouge ?
  • Le transport et la distribution de la presse… Mais qui ne reçoit qu’une compensation symbolique de la part de l’Etat ?
  • L’aménagement du territoire… Mais combien de bureaux de poste ont été supprimés et combien vont l’être ?
  • L’accessibilité bancaire… Mais qui perd 100 000 clients par an sans réaction ?

FO Com s’inquiète que cet « itinéraire d’intérêt général » au service des Français depuis son origine ne devienne qu’une « autoroute d’intérêt ciblé » au service d’une finance de plus en plus gourmande.

Évolution du Service Universel Postal

Service Universel PostalTitulaire de quartier : FO Com avait raison !

Lors de la Commission du Dialogue Social à La Poste (CDSP) du 3 février 2022, La Poste a présenté les résultats d’une enquête effectuée auprès d’un large panel de clients sur l’évolution du Service Universel Postal. Cette étude qui s’est déroulée sur une période s’étalant de 2019 à 2021 a recueilli les avis de 22 000 personnes.

Parmi les nombreuses questions qui leur ont été posées sur le thème des services attendus, une réponse claire et sans ambiguïté émerge :

  • Pour plus de 80% des personnes interrogées, c’est le passage d’un même agent tous les jours qui est plébiscité.

Depuis des années FO Com défend la notion de titulaire de quartier que La Poste a tenté d’attaquer à maintes reprises, plus ou moins sournoisement…

Au vu de la demande exprimée par nos clients, il apparaît évident que FO Com est dans le vrai et continuera d’exiger : Un facteur = une tournée!

Dégrader le service public postal universel : pour FO Com, c’est non !

service public postalDans une situation financière délicate, La Poste vient d’entamer des discussions avec l’État afin de résoudre l’épineuse question du financement du service public. Au premier abord, nous ne pouvons que nous réjouir d’une telle initiative puisque, cela fait déjà plusieurs années, notamment depuis la transformation de La Poste en Société Anonyme, que FO Com demande régulièrement la juste compensation financière des missions de service public.

« La Poste doit impérativement remettre le service public au cœur de sa stratégie, le défendre et veiller à son juste financement. »(FO Com/ décembre 2020).

Oui mais… Financer les missions n’implique pas qu’il faille les alléger ! Or, à en croire un article du Monde daté du 20 janvier dernier,  les négociations portent également sur un possible allègement concernant le service postal universel c’est-à-dire ne plus assurer la distribution du courrier 6 jours sur 7.

Pourtant, le maillage territorial dont dispose La Poste, le passage quotidien du facteur et la maîtrise du « dernier kilomètre » sont de formidables atouts permettant à l’entreprise publique de pouvoir contrer ses concurrents notamment dans le secteur du colis. Car si les volumes du courrier s’effondrent, le nombre de colis explose avec une augmentation d’environ 30%. Déserter le terrain, c’est ouvrir une brèche à la concurrence.

Ce n’est également pas le moment de reculer sur ces missions, la crise sanitaire nous ayant démontré le besoin de service public postal garant de solidarité et de maintien du lien social. Même le Directeur Général de la CDC, devenue actionnaire majoritaire du Groupe, le reconnait tout en soulignant qu’un tel financement est du rôle de l’État.

Enfin, comment développer les nouveaux services proposés par les facteurs si le nombre de tournées diminue ? Un tel choix serait néfaste pour La Poste et sa pérennité économique, donc pour l’avenir des postiers et leurs emplois. Rappelons qu’un jour de distribution en moins c’est environ 25 000 emplois supprimés.

Se transformer, trouver des nouveaux relais de croissance et se diversifier, cela passe par le maintien des missions de service public. Développement et Service public sont donc complémentaires ; affaiblir l’un c’est entraver l’autre.