Afin d’implanter des guichets uniques dans les zones rurales et les quartiers sensibles, 2 000 maisons « France services » vont voir le jour d’ici 2022. Cette création est la continuité de la mise en place des 1 300 maisons de service au public (MSAP), créées principalement par La Poste pour pallier au recul des services de l’état dans les territoires, notamment ruraux.
Si on ne peut que louer cette volonté « de bon sens » c’est-à-dire redonner l’accès à tous les citoyens en matière de Service public, FO craint que l’initiative risque, une fois de plus, de ne pas avoir le but que l’on pourrait attendre. Au départ, en transformant les maisons de service public en maison de service AU public, l’État avait déjà changé l’esprit républicain de cette initiative. Ces maisons qui devaient assurer le service public ont été transformées plus en « relais d’informations pour les citoyens » qu’en véritables services de l’État.
Bien sûr, qu’ils soient sociétaux, technologiques ou numériques, les besoins des citoyens évoluent. C’est la raison pour laquelle FO demande depuis maintenant plusieurs années un état des lieux des services publics et un recensement des besoins pour redéfinir ce que doit être le service public de demain. Cependant, cette redéfinition doit s’inscrire dans la République.
Concernant le service public postal, il convient plus que jamais d’associer le réseau de la distribution à celui des bureaux de poste pour renouer les liens sociaux et économiques qui se dénouent sur nos territoires.
Car il est essentiel de garder à l’esprit que le Service public a des missions bien définies, et qu’il doit être le même partout et pour tous. Quand la ministre parle de « cousu main », ou quand on considère que les cafés associatifs pourront investir les lieux, on s’éloigne de cette notion de présence républicaine et des services s’y attenants avec des fonctionnaires assermentés.
Pour FO, avec les maisons France Services, le Service public a encore du plomb dans l’aile et les citoyens du souci à se faire.