Parce que la défense du pouvoir d’achat demeure une priorité pour FO Com, nous avons apposé notre signature au bas de l’accord « prime challenge » qui court pour 2 années. Cette prime, soumise exclusivement à un accord valide, est une reconnaissance de l’effort des postières et des postiers pendant la forte activité colis de fin d’année (la peak period s’étire du 6 novembre au 24 décembre).
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Colis : prime challenge, on s’attendait à plus
FO Com a été reçue le 26 septembre par la Direction du Colis dans le cadre des négociations de l’accord « Prime Challenge ». Cette prime valorise les efforts et la présence des postiers pendant la peak-période sous la forme d’une prime répartie sur quatre périodes.
Nous sortons forts déçus de cet échange. En effet nous nous attendions, a minima, à une revalorisation de cette prime de 100 €, ce qui l’aurait fait passer de 650€ à 750€ par an. Cette demande ne nous paraissait pas saugrenue puisque nous avions déjà obtenue une telle augmentation en 2021 en passant de 550€ à 650€.
Mais, la BU (Business Unit) Colis ne propose qu’une augmentation de 50 euros, brut bien sûr ! C’est trop peu !
FO Com ne peut se contenter de si peu et négociera becs et ongles pour obtenir ce que les agents des PFC et des ACP méritent. Plus généralement, FO Com revendique de nettes augmentations de salaires pour toutes les postières et tous les postiers.
Colis, prime challenge : FO dans la négo
L’accord « prime challenge » a été créé en 2016 et concerne les postières et les postiers des Plate-Formes Colis, des Agences Colis-Poste. Cette prime coïncide avec la peak périod et valorise les efforts et la présence des postiers pendant cette forte activité.
En 2021, FO Com signait l’accord permettant de découper cette prime en quatre phases :
- 2 phases distinctes en novembre (125€+125€).
- 2 phases distinctes en décembre (200€+200€).
De ce fait, une journée d’absence pour maladie n’impacte que la part de la prime concernée par la phase. Par exemple, si un agent est absent un seul jour lors d’une phase à 125€, il touchera tout de même 525€ (125+200+200).
Cet accord arrivant à échéance en cette fin d’année, FO Com entame des négociations dès à présent pour obtenir une réévaluation conséquente du montant de cette prime. FO Com revendique également son extension à tous les postiers qui sont affectés sur des tournées dédiées colis sur les sites courriers impactés par la peak périod.
Compte-tenu de l’inflation, toute hausse du pouvoir d’achat est nécessaire, c’est pourquoi, FO Com continue, en outre, à revendiquer le 13e mois pour tous et une revalorisation significative des salaires.
Les défis de la livraison
Avec le boom des livraisons et l’expansion considérable du e-commerce (avec un chiffre d’affaires atteignant les 112 milliards d’euros en 2020), le dernier kilomètre devient capital. Par comparaison, le secteur postal et de la distribution a généré environ 110 milliards d’euros de recettes en 2021 (0,8 % du PIB total et +21 % par rapport à 2017) dans les États membres de l’Union Européenne-27.
La logistique du dernier kilomètre, également appelé « Last Mile Logistics », est un terme utilisé majoritairement dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement (supply chain). Avec l’essor accéléré des ventes en ligne, le « dernier kilomètre » est au cœur des préoccupations. Il désigne tout simplement l’étape finale du processus de livraison. C’est-à-dire le moment où le colis part de l’entreprise (magasin de détail, entrepôt, usine de fabrication…) pour rejoindre sa destination finale (le lieu de réception par l’utilisateur définitif).
L’objectif du Last Mile Logistics est d’optimiser autant que possible les délais. Cependant, la livraison du dernier kilomètre apparaît pour les entreprises comme la plus coûteuse financièrement mais également sur le plan environnemental. L’acheminement de marchandises serait en réalité responsable de 25 % des émissions de gaz à effet de serre dans le milieu urbain.
Selon une étude menée par Cushman & Wakefield, intitulée « Last Link : Quantifying the Cost », le dernier kilomètre représente effectivement plus de la moitié des coûts globaux de la chaîne logistique soit jusqu’à 20 % des frais liés au transport du produit.
La crise sanitaire a confirmé l’accélération des achats en ligne. Ce serait alors 42 millions de « cyberacheteurs » qui se sont retrouvés sur Internet durant le quatrième trimestre de 2020. Le transport express (dans les 24 à 48 heures suivant la commande) s’impose également comme un service fondamental.
Les habitudes de consommation évoluent et les achats en ligne explosent. Les consommateurs sont devenus exigeants : rapidité (mis en avant par exemple par Amazon), souplesse des horaires, planification, récupération des produits sélectionnés dans un point de retrait, point relais ou magasin, y compris les dimanches et jours fériés.
Les courses en ligne gagnent également en popularité et entraînent le secteur alimentaire à développer sa logistique. La grande distribution continue son envolée digitale : + 7 % au 3e trimestre 2021 par rapport à 2020 et + 47 % par rapport à 2019.
Cette évolution s’est accompagnée d’une détérioration considérable des conditions de travail dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre. En effet, La Poste a modifié ses organisations de travail dans le but, d’une part, de réduire les coûts, principalement constitués par les frais de personnel et, d’autre part, de devenir plus flexible et agile afin de rester compétitive, d’obtenir davantage de clients et prendre en compte l’évolution de leurs besoins.
Cette détérioration se présente différemment en Europe selon les contextes nationaux et dépend largement du cadre juridique et de la culture nationale dans le secteur de la poste et de la logistique, ainsi que des différents usages en matière de négociation collective et d’organisation du travail. Globalement, la principale tendance observée est celle de l’externalisation des coûts, des risques et du travail.
D’un point de vue syndical, la livraison du dernier kilomètre est confrontée à une course vers le bas en termes de salaires et de conditions de travail. Les contrats de travail des chauffeurs-livreurs comprend des employés directs, des sous-traitants, des indépendants et des travailleurs de plateforme qui se font concurrence. C’est pour cela que FO Com au sein de UNI Global Union contribue actuellement à une étude européenne afin d’avoir une vision plus complète et pouvoir défendre les intérêts des salariés concernés. L’enjeu est de taille puisque l’étude veut englober des entreprises aussi diverses que UPS, Amazon, DHL, Royal Mail, DPD Group, Uber Eats, Delivery Hero, Aramex, Jumia ou Just Eat…
Où en est l’heureux « ELU » de St Denis ?
Il y a quelques mois, La Poste avait décidé de créer un Établissement Logistique Urbaine (ELU) à St Denis (93). Outre l’originalité d’être localisé sur une barge fixe, ce site devait fonctionner uniquement en sous-traitance et donc, sans aucun postier !
Malgré les nombreuses alertes de FO Com sur les difficultés de la société Fludis à respecter les process comme le tri, la distribution, le management avec les outils de La Poste comme l’accès à nos logiciels de production par exemple, rien n’a fait changer d’avis la Direction. Pourtant, quelques mois plus tard, le constat est décevant : la qualité de service n’étant pas au rendez-vous, Fludis a jeté l’éponge.
La Poste reprendra donc le site à son compte et FO veillera à ce qu’un maximum de postiers intègre la nouvelle version de ce site et se battra pour que la distribution soit faite par des postiers.