La participation à ce scrutin ne cesse de diminuer : 50,93 % cette fois-ci contre 62,11% en 2015 et 71,66% en 2010. Victimes de choix politiques contestables, les postiers sont trop souvent malmenés avec des rémunérations en berne, des dégradations des conditions de travail, des sous-effectifs chroniques et sont trop peu reconnus à leur juste valeur, ce qui peut expliquer leur désintérêt électoral traduisant ainsi leur désarroi. Ceci montre combien le climat social est morose voire explosif à certains endroits. À noter également que le contexte particulier, avec notamment le télétravail et les difficultés pour rencontrer les collègues, a fortement compliqué la campagne électorale.
Avec un résultat global de 19,29 %, FO Com consolide son score de 2015 (19,46 %) mais surtout retrouve la troisième place qu’elle avait perdue au profit de SUD, derrière la CFDT (25,08 %) et la CGT (23,96 %).
Ces élections avaient une importance particulière à deux titres. D’une part, La Poste va connaître des bouleversements au regard des défis auxquels elle doit faire face : la chute du courrier, activité historique, la concurrence agressive dans de nombreux secteurs avec Amazon ou Alibaba mais aussi l’expansion du numérique, le changement de mode de consommation ou encore les turbulences bancaires avec des taux historiquement bas.
Si FO Com comprend la nécessité d’une transformation, celle-ci ne doit pas être l’occasion de moins disant social avec l’emploi comme unique variable d’ajustement. La casse du service public et du modèle social postal, jusqu’alors basés sur l’emploi CDI temps plein, ne saurait être ni une réponse, ni une solution à une situation économique complexe. Elle ne doit pas non plus abandonner le service public postal, indispensable aux citoyens et véritable locomotive du Groupe La Poste.
FO Com a depuis longtemps démontré la pertinence d’un service public adapté et pérenne, pertinence qui a d’ailleurs été mise en lumière lors de la crise sanitaire. Durant cette crise, le besoin de service public postal est devenu prégnant. La Poste fût bien obligée de réouvrir progressivement ses bureaux, d’élargir les horaires d’accès au public, vers une distribution postale plus en phase avec l’aspiration des usagers, des clients, des collectivités et du monde économique. Il fallait assurer le versement des prestations sociales, la livraison des colis, il fallait remettre de la proximité et du lien social. Aujourd’hui, à la lumière des enseignements de cette crise, La Poste doit impérativement remettre le service public au cœur de sa stratégie, le défendre et veiller à son juste financement. C’est ce que nous avons expliqué aux postiers tout au long de la campagne et c’est le fil conducteur du mandat qui est aujourd’hui confié à l’administratrice élue, Isabelle Fleurence.
Mais ces élections ont également permis de mesurer notre audience syndicale à la veille d’un changement majeur : le changement des instances représentatives du personnel dans les deux ans à venir. En maintenant son score malgré l’arrivée d’une étrange alliance CGC/CFTC et en reconquérant une place, cela nous donne encore plus d’énergie et de détermination pour nous développer et porter nos revendications : obliger La Poste à renforcer ses missions de service public, reconnaître les postiers à leur juste valeur et les accompagner vers de nouvelles activités en défendant leurs droits, en revendiquant des augmentations de salaires et en préservant tous les emplois.