S’il est une profession dont on parle finalement assez peu à La Poste, c’est bien celle des assistants sociaux. Ce métier, si particulier, est pourtant un acteur et un témoin important des évolutions de notre entreprise et de ses conséquences sur son personnel.
Alors que les mutations techniques et sociétales se traduisent par des risques et des besoins sociaux en nette augmentation, la place donnée aux assistants sociaux à La Poste devrait faire consensus. Or, en diminuant leur nombre et en ne leur donnant pas plus de moyens, la direction risque de les fragiliser.
Des acteurs pourtant essentiels
Pour comprendre leurs enjeux, il suffit de consulter la fiche de poste. L’assistant(e) social(e) doit, en s’appuyant sur un éclairage et des connaissances spécifiques :
- Apporter une aide psychosociale
- Contribuer à l’observation sociale développée à La Poste
- Développer l’expertise sociale
- Prévenir les risques psycho-sociaux
- Contribuer à l’accompagnement des changements
Il est notable que la fiche de poste positionne les questions d’organisation et d’environnement du travail en dernier. Nous serions tentés d’y ajouter par exemple l’accompagnement des personnels dans le cadre des réorganisations et des suppressions de poste, des mobilités…
Cet accompagnement englobe également l’ensemble des cadres, en souffrance ou non, exposé à de nombreux risques en ces périodes de tensions.
Sans oublier que le champ d’action des AS s’étend dans des domaines où le management trouve ses limites et est parfois, voire souvent, inopérant.
Un métier à valoriser d’urgence !
Le constat est simple : La Poste, contrairement à d’autres entreprises, peine à recruter voire même à conserver ses AS. Le turn-over, les arrêts de travail, les démissions témoignent bel et bien des difficultés qu’ils rencontrent.
Or, La Poste vient de redéfinir les portefeuilles des AS en les passant de 900 agents à 1 100 au maximum ! Vont-ils pouvoir tenir le cap vu la multiplicité et la complexité de leurs tâches ? Au vu de la crise sanitaire qui pourrait devenir une crise économique pour les plus fragiles, pourront-ils répondre à tous les besoins à naître ?
Pour FO Com, si La Poste veut conserver ses AS, elle doit les entendre en matière d’évolution professionnelle en leur permettant d’accéder à l’échelon supérieur (groupe A) et en effectuant un rééquilibrage salarial puis en permettant une évolution des salaires. À l’instar des personnels Infirmiers Santé au Travail (IST), pourquoi ne pas leur reconnaître le statut d’Assistant Social du Travail (AST) au regard de leur formation BAC+3, de leurs compétences d’expert, de leurs missions spécialisées en entreprise ?
Face à des pratiques managériales intrusives, il est temps de rappeler la déontologie liée à l’exercice de cette profession réglementée avec un secret professionnel et une confidentialité qui doivent être la règle.
Pour FO, il est temps de prendre conscience des enjeux de cette profession et de valoriser les acteurs sociaux en entreprise au même titre que les fonctions opérationnelles. Cette reconnaissance ne peut se faire que par des mesures concrètes.
Alors, écoutons les assistants sociaux, et donnons-leurs les moyens de bien faire leur métier social au moment même où tous les postiers en ont le plus besoin.
La confiance en l’avenir est à ce prix.