De nombreuses PIC (Plateformes Industrielles Courrier) sont implantées en France. Les agents de ces sites y traitent de façon industrielle les petits et grands formats, les encombrants, les chronos… Le travail peut y être très répétitif et ressembler au travail à la chaîne.
Dernière nouveauté de La Poste, faire appel à 7 sites pilotes (Bois d’Arcy, Clermont-Ferrand, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg et Toulouse), après une phase expérimentale de plus de 8 ans à la PIC de Bordeaux, pour mettre en place les UAP (Unités Autonomes de Production).
Mais que sont exactement ces UAP ? Que cache ce concept ?
Les UAP sont de petites équipes qui résolvent leurs problèmes, directement sur le site de production, au plus près de leur outil de travail, lors de réunions dirigées par un animateur d’UAP.
Le but est, bien entendu, d’augmenter les cadences, d’optimiser l’utilisation du parc des machines, en réorganisant les espaces de travail et les équipes, en faisant toujours plus et toujours mieux avec… moins de moyens.
Pour la Direction du Réseau Industriel Courrier (DRIC), les UAP sont l’émanation d’un vaste projet structurel visant à rationaliser et optimiser l’outil industriel. Il y est question de culture de l’excellence, d’amélioration continue, le tout enveloppé de mesures SST (Santé et Sécurité au Travail). Dans un premier temps, la DRIC envoie ses cadres en formation UAP, mais aussi à la FAB’EX (Fabrique de l’Excellence).
De retour à la PIC, ceux-ci recrutent entre six et dix équipiers, tous « volontaires », à qui on explique que l’UAP sera chargée de régler tous les problèmes rencontrés sur un territoire – les fameux irritants – afin d’améliorer les conditions de travail de tous, la qualité et enfin la performance.
Un animateur est alors désigné, puis des relais (SST, communication, qualité) qui, dans des délais très courts, ont pour mission d’obtenir tout ce dont ils ont besoin pour la mise en œuvre de leurs projets.
Un tableau très loin d’être idyllique…
Les membres de l’UAP doivent travailler sur le même territoire (un plan de tri par exemple) pendant 30 % de leur temps, tous les jours, ce qui pose problème pour le « séquencement » des tâches à effectuer par tous les agents de l’îlot. Du coup, ils ne peuvent plus occuper différentes positions de travail et cela tend à aggraver les troubles musculo-squelettiques, mais aussi à détériorer les conditions de travail.
À vouloir en permanence modifier le travail afin de soi-disant mieux travailler, de mieux définir les zones de stockages, optimiser les déplacements, mutualiser les positions de travail, la DRIC change en effet les conditions de travail, mais ne les améliore pas ! La qualité du travail s’en ressent, affectant les agents de la PIC.
Faire partie d’une UAP n’est pas obligatoire, et pourtant, sans personnel suffisant, rien ne fonctionne correctement. Les UAP sont, pour la Direction, la solution unique afin d’améliorer le cadencement et le travail.
En outre, l’appartenance à une UAP ne favorise pas les promotions.
Il est clairement dit aux agents que faire partie d’une UAP ne garantit en rien la réussite à une RAP ou à un autre biais promotionnel, ce critère fait même partie des objectifs lors de l’appréciation. Attention aux agents avec des inaptitudes qui vont être mis de côté une fois de plus.
L’enjeu est toujours de faire plus avec moins
Les UAP guident les agents lentement mais sûrement vers les monotâches du travail à la chaîne et non plus vers la polyactivité si nécessaire à des conditions de travail décentes sur les PIC. Cette méthode de travail n’est pas sans rappeler celle mise en application par Toyota (inspirée du Kaizen au Japon et portant le nom de Lean Management en Occident), dont le but, au détriment de la santé des agents, était la meilleure qualité, les coûts les plus bas, les délais les plus courts, la meilleure sécurité et la plus haute éthique. Dans le monde occidental, ce modèle de travail porte un nom : Le Lean Manufacturing. Il permet aux entreprises d’augmenter la capacité en réduisant les coûts et le temps de cycle tout en s’appuyant sur les besoins des clients. Et La Poste a malheureusement bien retenu la leçon…
Ce modèle organisationnel se retrouve dans différents métiers de La Poste (Courrier, Réseau…). Fort est de constater l’accentuation du mal-être au travail !
FO Com demande le cadrage des UAP et affirme que les UAP ne peuvent pas fonctionner en PIC du fait, entre autres, de la multiplicité des tâches.
Après le Lean Management (la théorie),
Grève à la PIC de Wissous
Ce 25 juin, FO, la CFDT et SUD mènent une action de grève à la plateforme industrielle du courrier (PIC) de Wissous (91).
Les causes de ce conflit sont plus que légitimes et les revendications de FO sont claires. Face à l’augmentation importante du trafic suite à la fermeture d’autres PIC, ainsi que la finesse du tri qui complexifie les tâches, FO Com demande une prime pour les collègues de la PIC de Wissous!
De plus FO revendique une amélioration des conditions de travail qui deviennent de plus en plus dures.
Enfin pour les collègues qui ont des horaires atypiques et qui sont donc obligés de prendre leur voiture, il y avait une prime de transport qui participaient aux frais d’essence. Se réfugiant derrière l’accord NAO, la Direction de la PIC a décidé de supprimer cette prime. FO revendique l’ouverture de négociations et la création d’un accord local spécifique aux collègues qui ont besoin de cette prime de transport !
FO apporte tout son soutien aux agents en grève et à l’équipe locale FO !
UAP : Utilisation Abusive des Postiers !
Après le Lean Management, voici le temps du Lean Manufacturing…
La Direction du Réseau Industriel Courrier vient de découvrir que c’est à la base que naissent les meilleures idées, que c’est « ceux qui font qui savent ».
Fortes de cette découverte fracassante, voilà nos têtes (jusque-là) pensantes ont mis en place les UAP (Unité Autonome de Production) sur 7 sites pilotes (Bois d’Arcy, Clermont-Ferrand, Marseille, Nantes, Rennes, Strasbourg et Toulouse) après une phase expérimentale de plus de 8 ans à la PIC de Bordeaux.
Comme d’habitude l’idée n’est pas postale mais belle et bien piquée à l’industrie de production en ligne (automobile par exemple). Est-ce pour autant rassurant ?
Les UAP sont de petites équipes qui résolvent leurs problèmes, directement sur le site de production au plus près de leur outil de travail, lors de réunions animées par un animateur d’UAP. Le but est, évidemment, d’augmenter les cadences en réorganisant les espaces de travail et les équipes, en faisant mieux avec moins… Dans l’industrie, cela correspond à un groupe de personnes qui travaille toujours ensemble pour produire un ou plusieurs produits sur une chaîne de production, un ou plusieurs produits très similaires.
Dans les PIC, les agents sont censés être 30 % du temps ensemble et ne restent pas toujours sur le même chantier, le but : limiter les TMS (troubles musculo squelettiques). Cela est incompatible avec les UAP.
FO dénonce cette méthode de travail qui ne peut s’adapter aux PIC du fait de la multiplicité des tâches.
UAP ? Un mouvement sans assurance
Après le Lean Management, voici le temps du Lean Manufacturing.
La DRIC vient de découvrir que c’est à la base que naissent les meilleures idées, que c’est « ceux qui font qui savent ». Fort de cette découverte fracassante, voilà nos têtes (jusque-là) pensantes qui se proposent de mettre en place les UAP (Unité Autonome de Production) sur 7 sites pilotes, après une phase expérimentale de plus de 8 ans à la PIC de Bordeaux.
Comme d’habitude l’idée n’est pas postale mais belle et bien piquée à l’industrie automobile. Est-ce pour autant rassurant ?
Courrier – Négociation de l’accord PIC (suite et fin) : et pour quelques dollars de plus…
Malgré la détermination de FO à porter vos revendications, la Direction du Réseau Industriel du Courrier (DRIC) a manqué son rendez-vous avec l’Histoire en refusant d’accéder à la plus légitime d’entre elles : la reconnaissance financière du travail via une prime annuelle pour le travail fourni chaque jour par chacun d’entre vous en PIC et CTC.
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