Le Groupe La Poste réalise 30% de son chiffre d’affaires à l’international, principalement dans le secteur du colis-express et la livraison rapide de colis de moins de 30 kg. Il est présent dans 230 pays avec 1,3 milliard de colis livrés en 2019.
Depuis quelques semaines, l’actualité ne parle que du nombre de colis qui explose avec l’envolée du e-commerce, conséquence de la crise sanitaire et des confinements successifs, mettant ainsi La Poste sous les feux de la rampe. 40 millions d’internautes ont ainsi effectué des achats en ligne au cours du premier trimestre 2020, 90% d’entre eux ont même effectué de 1 à 3 commandes par semaine (contre trois par mois en 2019).
Amazon représente 30% de ce trafic, ce qui en fait le premier client de La Poste mais aussi le premier concurrent compte-tenu de ses investissements dans la logistique, le transport et la distribution. Ce choix, au nom d’une forte croissance, a cependant des limites, la firme avouant avoir besoin des services postaux pour le dernier kilomètre et la couverture des zones géographiques jugées « non rentables ».
Alors quelle stratégie face aux géants du e-commerce, Amazon, mais aussi Aliexpress, Rakuten ou eBay qui, le plus souvent, mettent en place un système où le « toujours plus vite, toujours moins cher » l’emporte sur le respect des salariés, la garantie de bonnes conditions de travail et des salaires décents ?
Pour FO, il ne faut pas que La Poste copie ce « moins-disant social ». Les femmes et les hommes sont sa première richesse. Son ambition économique ne peut donc se faire sans ambition sociale. Elle a également des atouts qui sont une « force de frappe » unique : son maillage territorial, l’adossement de son activité colis au service public universel mais aussi sa qualité de service. Les administrateurs FO sauront défendre cette vision : pas de stratégie sans respect des salariés, pas de stratégie qui ne mette pas l’humain au cœur des décisions.