En 2017, 2,4 millions de travailleurs ont perdu la vie dans le monde du fait de maladies professionnelles et 380 000 après un accident du travail. Soit un total de 2,78 millions de décès, contre 2,33 millions en 2014. De plus, 374 millions ont été victimes de maladies ou d’accidents non mortels, selon l’Organisation internationale du travail (rapport d’avril 2019).
Les facteurs de risque anciens et bien connus (ergonomie, bruit, exposition à des matières dangereuses) se poursuivent à grande échelle. Sur les dix-huit expositions mesurées en 2016 par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), seule l’exposition à l’amiante a reculé depuis 1990, toutes les autres ayant progressé, de près de 7 % en moyenne. Les maladies non transmissibles, notamment les maladies circulatoires et respiratoires, ainsi que les cancers, sont en augmentation.
En France, le nombre de cancers professionnels a ainsi plus que triplé en vingt ans, passant de 540 cas reconnus en 1998 à 1 940 en 2017.
De plus, de nouveaux facteurs de risque sont apparus, comme la numérisation du travail et la flexibilisation de son organisation, qui contribuent à ce que la durée du travail soit aujourd’hui excessive (plus de 48 heures hebdomadaires) pour 36 % de la population active mondiale. Les risques psychosociaux, le stress lié au travail sont un motif d’inquiétude croissant. La mondialisation de l’économie a créé des chaînes d’approvisionnement dans lesquelles, de sous-traitant en sous-traitant, se dilue la responsabilité des donneurs d’ordre. Les changements démographiques sont aussi importants car les jeunes travailleurs ont des taux de blessures professionnelles significativement plus élevés, alors que les travailleurs plus âgés ont besoin de pratiques et d’équipement leur permettant de s’adapter pour travailler en sécurité. Le changement climatique augmente les risques d’exposition à la pollution atmosphérique, au stress thermique et aux maladies émergentes.