Santé / Sécurité

Le personnel du bureau de poste de Reims Pays de France victime d’une agression violente

Acte gratuit ou folie d’un déséquilibré, le bilan de cette violente agression n’en demeure pas moins lourd de conséquences : quatre postières en arrêt de travail, une agression assortie de coups de poings au visage pour l’une d’entre elles , une double fracture de la cheville pour une autre collègue, un choc psychologique pour tout le monde et un bureau de conseiller bancaire totalement détruit.

Des mesures ont été prises pour les accompagner. Le bureau est fermé et un CHSCT exceptionnel s’est tenu très rapidement.

Au-delà de ces éléments, FO Com affiche toute sa solidarité pour ces collègues, victimes de cette très grave agression et s’interroge sur ces violences qui ne cessent de s’intensifier. A l’heure de l’ouverture d’un chantier sur les bureaux à fort enjeux sociaux, FO Com s’impliquera pleinement pour défendre les conditions de travail des postiers du réseau.

 

Désamiantage improvisé ou quand La Poste manque à tous ces devoirs !

breve amianteDernièrement, 9 collègues postier-ère-s  du bureau de Saint Julien en Born dans les Landes, ont vu débarquer une entreprise venue désamianter la toiture et le auvent du bâtiment… Jusque là dirions-nous, rien d’anormal car l’amiante demeure un danger pour la santé et son éradication est une priorité.  Sauf qu’aucune information quant à la nature du chantier n’avait été communiquée aux 9 agents, ni aux membres des CHSCT concernés. Pire encore, aucun plan de  prévention prévu pour sécuriser le site et les  9 agents en plein désarroi  par rapport à cette intervention… Et pour cause, les travaux pilotés par la mairie locale ont commencé une semaine trop tôt … selon les dires de La Poste ! Comble de l’ironie,  le Courrier a demandé de décaler les travaux après 15 heures, sauf que le bureau est ouvert au public jusqu’à 18h30 … cela est sûrement moins gênant pour les clients !

Pour mémoire, rappelons qu’en matière de désamiantage, le CHSCT doit être informé systématiquement et invité à la visite préalable dans le but de rédiger le plan de prévention. De plus,  il existe, pour tous les bâtiments, le Document Technique Amiante répertoriant la présence éventuelle de fibre, son conditionnement et les mesures de prévention associées. Il appartient aux intervenants extérieurs de le consulter avant toute intervention afin de ne pas répandre l’amiante dans l’atmosphère et de prévenir tout risque pour les personnes concernées, clients y compris !

 

Non à la disparition du CHSCT

Suite à la signature des ordonnances en conseil des ministres, la réforme du Code du travail prévoit en effet la fin du CHSCT.
Pourtant, que ce soit dans l’affaire de l’amiante respirée par les salariés, celle de la vague de suicides chez France Télécom, celle de l’AVC d’une employée de La Poste sur son lieu de travail, toutes fortement médiatisées, la première alarme est toujours donnée par le CHSCT (le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Depuis sa création, le CHSCT a en effet pour mission d’alerter sur les dysfonctionnements dans les conditions de travail ainsi que sur les risques pesant sur la santé des salariés.


Réclamée par le patronat, la fusion des instances représentatives du personnel est donc confirmée. Si cela se met en œuvre, ce sera la fin du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), qui devra « se marier » avec le Comité d’Entreprise (CE) et les Délégués du Personnel (DP) dans un « comité social et économique » (CSE).

Jusqu’à présent, cette possibilité éxistait déjà pour les plus grandes entreprises, dans le seul cadre d’un accord. Avec les ordonnances, la fusion CE, CHSCT et DP va devenir obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Une commission consacrée aux questions d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail devra être mise en place au sein du CSE dans les entreprises d’au moins 300 salariés et dans les entreprises à risque (nucléaire ou classées Seveso). Ce ne sera donc pas une instance distincte du CSE et elle n’aura pas les prérogatives des actuels CHSCT.

La nouvelle instance (CSE) pourra toujours déclencher des actions en justice et solliciter des expertises. Actuellement, l’entreprise est tenue d’en financer la plupart à 100 %. Avec les ordonnances, les expertises devront être financées à hauteur de 20 % par les représentants du personnel, y compris celles concernant la santé et la sécurité. Seules celles commandées en cas de plan social ou de risque imminent seront du ressort unique de l’employeur. Il s’agit d’un renversement total des règles existantes aujourd’hui. Le risque est, en fait, clair : moins d’expertises, moins de possibilités pour les représentants des salariés d’aller fouiller dans les méandres de leur entreprise pour éclairer leurs décisions.

Si la majorité des syndicats l’acceptent, les délégués syndicaux, qui négocient les accords, pourront être absorbés par l’instance unique. Ils perdront ainsi une place indépendante irremplaçable. L’instance unique, quant à elle, ne bénéficiera pas d’un membre élu de plus pour prendre en charge les missions du délégué syndical disparu. La fusion des instances aura d’abord pour conséquence une diminution radicale du nombre de délégués syndicaux. De plus, ils seront noyés sous une tonne de sujets généraux. Elle les enfermera encore plus dans un face-à-face institutionnel et inégal avec l’employeur tout en les maintenant à distance des personnels. Car la fusion se fera au périmètre du CE, le plus vaste, ce qui revient à supprimer les instances de proximité (DP et CHSCT).

Comment, dans ces conditions, représenter réellement le personnel ? Comment assurer la prévention des risques professionnels et évaluer la pertinence des organisations ?
La fusion des instances va éloigner les élus du travail et asphyxier la démocratie sociale, déjà très abîmée par les précédentes réformes (dont aucune évaluation n’a été faite). En outre, elle va dissoudre la question du travail dans les questions tant économiques que salariales, sans omettre celle de la gestion des œuvres sociales, à rebours de ce qu’il conviendrait de mettre en œuvre pour améliorer les conditions de travail et favoriser l’emploi !

Même si, aujourd’hui, rien n’est dit sur le nombre de personnes siégeant dans cette instance unique et sur le nombre d’heures de travail qui y seront dévolues, il est facile de percevoir qu’avec la fusion des instances représentatives du personnel, les ordonnances marginalisent les moyens de défense des salariés.

Pour toutes ces raisons, FO s’oppose à la disparition du CHSCT qui mettrait en danger la santé et la sécurité des salariés. Nous mettrons tout en œuvre pour contrecarrer ce projet destructeur.

INTERVIEW Stéphane Lamarque, préventeur et militant FO COM

stephane_lamarquePréventeur et militant FO COM, Stéphane nous expose sa vision de L’entreprise et les actions que Force Ouvrière va mener pour que La santé à la Poste devienne une Priorité.

J’ai côtoyé des personnes très engagées sur le plan professionnel quel que soit leur métier.

Quel est ton parcours ?
Technicien à France Télécom, sur le site d’Aubervilliers, j’ai adhéré à Force Ouvrière en 1986, à l’âge de 22 ans. L’indépendance de ce syndicat et le respect des valeurs républicaines qui y règnent m’ont donné envie de militer. D’autant plus que FO menait des actions dynamiques auprès des jeunes de ma section (commission jeunes, actions de communication, etc.).
En 1990, alors responsable local, j’ai été muté au centre de tri des colis de Bordeaux-Armagnac. En 1994, c’est la période des reclassifications à La Poste et aussi l’ouverture de la première plateforme Colis à Bègles. C’est dans ce contexte que je me suis impliqué au sein de la section locale (membre du CHSCT, élu aux CAP, négociateur d’accords locaux lors du passage aux 35 heures).
À 42 ans, après un conflit avec ma hiérarchie, je me suis remis en question et j’ai décidé de réorienter ma carrière en devenant préventeur à la Direction Opérationnelle Territoriale du Courrier Aquitaine Nord.
En 2014, alors préventeur au Colis, j’ai rencontré François Lefebvre qui m’a associé aux négociations et aux bilatérales dédiées à la refonte de la filière Prévention de la Branche Courrier-Colis.
Quelle vision de La Poste as-tu en tant que préventeur et syndicaliste ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que c’est une entreprise très riche humainement. J’ai côtoyé des personnes très engagées sur le plan professionnel quel que soit leur métier.
Avec le recul de plusieurs années, je suis persuadé qu’il existe un gâchis humain et financier provoqué par l’absentéisme à La Poste. En comparant La Poste avec d’autres entreprises de main d’œuvre, ce phénomène est bien plus important. Pour moi, La Poste doit mener des actions concrètes pour endiguer cet absentéisme dont les causes sont multiples : forte accidentologie, TMS, inaptitude, dégradation des conditions de travail… Si les constats sont partagés, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour passer à plus d’efficacité.
Depuis ma prise de fonction chez FO Com, en plus de l’absentéisme, les autres faits marquants sont les dysfonctionnements de certains CHSCT locaux et l’ampleur des risques psychosociaux aussi bien au Courrier que dans le Réseau et toutes les autres activités de La Poste.
Quelles actions FO comptes-tu mener durant les prochains mois ?
Dans la continuité de ce qu’avait entrepris François, je dois être disponible et être un soutien actif au service du terrain et des secrétaires départementaux.
Il y a quelques semaines, des médecins du travail de La Poste ont rejoint le syndicat Force Ouvrière. Mon objectif, c’est d’arriver à fédérer tous les acteurs de la santé au travail : infirmiers, préventeurs, assistants sociaux… Ces acteurs-là sont aussi parfois confrontés à des difficultés de terrain. Ils ont besoin de pouvoir se défendre, d’échanger et de se rassembler autour de projets communs comme par exemple, le respect de leur indépendance.

Quand « l’habit ne fait pas le moine », les facteurs ne sont pas à la fête !

noelLundi dernier, une factrice de Cayenne effectuant sa tournée en voiture a été prise en otage par deux malfaiteurs qui venait de commettre un braquage. Malgré son  état de choc, la factrice réussit à s’enfuir à pied et à donner l’alerte. L’histoire aurait pu s’arrêter là, sauf que, les services de police dans leurs investigations pour appréhender les deux cambrioleurs en cavale avec la voiture jaune se mirent à arrêter tous les véhicules postaux… et gare aux facteurs qui ne portaient pas d’uniforme car ils devenaient des suspects… ce fut malheureusement ce qui arriva à un  intérimaire qui fut mis en joue par les forces de l’ordre…

Dernièrement,  c’est un livreur de colis du soir, qui a failli se retrouver en garde à vue pour les mêmes raisons. Sans tenue identifiable, la personne âgée, derrière sa porte d’entrée, n’avait pas cru à la visite du postier et avait alerté les services de police !

Fort heureusement, pour le premier comme  pour le second, plus de peur que de mal. Cependant ces deux événements sont révélateurs d’un sérieux problème à La Poste en matière de prévention et de sécurité des personnels. Il est inacceptable que des agents effectuant une distribution postale, en métropole ou en Outre Mer ne soient pas dotés d’une tenue vestimentaire les identifiant. Que l’on soit facteur-trice à Cayenne ou Paris, même de façon temporaire, tous les agents devraient avoir les mêmes droits et pouvoir être identifié par une tenue postale !