Rémunération

Salaires : retrouver de la dignité dans le travail

Le salaire permet de subvenir à ses besoins, à celui de sa famille ainsi qu’au financement de plusieurs composantes de notre modèle social. Il est une reconnaissance du temps de travail effectué et/ou des tâches réalisées. Mais ce que beaucoup de dirigeants oublient, c’est qu’il est le symbole de l’effort, souvent invisible à leurs yeux au moment où il est produit. Au-delà du pouvoir d’achat des personnels, le salaire permet d’alimenter les différentes infrastructures liées aux services publics, mais aussi aux caisses de retraites, d’assurance maladie, de formation, etc. Ce double enjeu est primordial à intégrer dans tout processus de relance économique, surtout après une crise telle que nous venons de vivre.

Rendre le travail décent par un salaire juste

Et pourtant, sans revalorisation des salaires, pas de relance économique. L’amortisseur social que constitue le salaire est évident. Dans le même temps, la croissance ne pourra repartir que si la consommation des ménages est au beau fixe. Comment lutter contre la précarité et la récession ? Le salaire est une réponse partielle à ce sombre paysage qui se dessine un peu plus chaque jour. Les entreprises arbitrent sans cesse entre l’emploi et les salaires, avant tout déterminés par la répartition des gains de productivité. Mais quand on regarde le nombre de positions de travail supprimé (équivalent temps plein) et les augmentations salariales au ras des pâquerettes, nous pouvons nous poser légitimement la question : mais où va l’argent ? Dans l’investissement, la recherche, le développement ? Dans la poche d’actionnaires toujours plus avides ?

D’après les données de l’INSEE publiées en avril 2019, le salaire médian mensuel net se situe à 1 789 euros. Beaucoup de postiers trouveront cette somme astronomique tellement elle est éloignée de leur réalité. Cependant, il est demandé aux postiers davantage d’agilité et d’adaptabilité, de compétences et de productivité et une augmentation des salaires permettant de valoriser la participation de chacun à l’effort collectif. Car qu’on se le dise, les vœux pieux de l’entreprise et les boîtes de chocolat ne peuvent payer les impondérables de la vie de tous les jours. Et ce ne sont pas les demandes d’aides pécuniaires – faites par les postiers à La Poste – fortement liées aux charges courantes, voire aux achats de première nécessité, qui nous prouvent le contraire…

Reconnaître l’engagement de toutes et tous

Considérée comme ayant des activités essentielles à la Nation, La Poste ne valorise pas la force de travail et la disponibilité de ses agents à remplir leurs missions de services publics. Les Négociations Annuelles Obligatoires de ces dernières années, ponctuées par celles de 2020, ne nous démontrent pas le contraire : seulement 0,3 % d’augmentation générale des bas salaires et 0,4 % en moyenne pour les personnels cadres. Rapportée à l’inflation qui se si-tue à 1,1 % en 2020, on est bien loin du compte ! Ajoutons à cela les hausses successives des dépenses liées à l’énergie, au logement, aux mutuelles et autres assurances, aux achats du quotidien, la conclusion est assez simple : l’augmentation du pouvoir d’achat n’est pas une priorité ! Or, les gains de productivité réalisés par La Poste sont bels et bien palpables.

En tout cas, les « derniers de cordées » n’en voit pas la couleur… Ils doivent faire face à la descente infernale et lente vers la précarité. « Serrer-vous la ceinture ! » Cette expression connue depuis des décennies n’est pas valable pour tout le monde… Elle s’applique surtout à ceux qui fournissent un effort considérable pour répondre aux exigences de La Poste.

À FO Com, nous continuons de revendiquer : le grade de base 2.1, le 13e mois pour tous, et la nécessaire transposition des grilles indiciaires pour les fonctionnaires (PPCR).

« Qui se contente de belles paroles risque d’attendre fort longtemps »

À cette maxime, les fonctionnaires peuvent aisément s’identifier. Depuis plusieurs années, toujours aucun prémisse de la transposition des grilles indiciaires de la fonction publique aux postiers concernés. En plus du point d’indice gelé depuis plus d’une décennie, les postiers fonctionnaires subissent de plein fouet l’austérité salariale. Et quel mépris ! En juin 2020, un énième courrier est parvenu au Ministre de l’économie chargé de faire publier les décrets relatifs à ce changement. Mais pour seule réponse, nous n’avons simplement qu’un accusé de réception du courrier. L’urgence n’est encore une fois pas du côté de l’augmentation des salaires.

FO Com revendique une prime Covid-19

Les postières et postiers ne doivent pas être les grands oubliés de cette crise! Alors la prime Covid-19 de 1000 € minimum c’est maintenant et le 13ème mois c’est juste après!

 

Les fonctionnaires de La Poste ne voient toujours rien venir…

fonctionnairesÉtonnante la rapidité du gouvernement à répondre à La Poste, via ordonnance et décret pour réduire les délais de convocation et de consultation des CHSCT de l’entreprise ! En effet, celui-ci, en 3 ou 4 semaines, a publié l’ordonnance n° 2020-638 du 27 mai 2020, presque spéciale La Poste, suivie le même jour du décret n° 2020-639 lui permettant de s’assoir sur les délais légaux en matière de CHSCT.

Décevante cette absence de réponse du même gouvernement à notre courrier du 28 février 2020 concernant la réactualisation des grilles des fonctionnaires postiers suite à la réforme « Parcours Promotion Carrière Rémunération » dans la Fonction Publique! Et pourtant, parait-il, depuis novembre 2018, les décrets nécessaires ont été pré-rédigés par La Poste.

Alors, deux poids deux mesures ?

FO Com ne lâche rien et va saisir une nouvelle fois les différentes autorités concernées.

FO Com dénonce des NAO ridicules !

nao 2020Alors que de grands discours élogieux sont relayés massivement sur les métiers essentiels à la vie de la nation, La Poste va à contresens en ne reconnaissant pas « les petites mains » du quotidien. Depuis bien longtemps, les postières et les postiers subissent des bouleversements incessants : réorganisations, adaptations, changements, mutations… Ajoutons à cela cette période particulièrement stressante et anxiogène, où chaque agent est mobilisé pour assurer la continuité de service de La Poste.

La reconnaissance de La Poste vis-à-vis de son personnel ? Une augmentation générale de  0,40 % pour les classes I et II. Une augmentation générale de 0,30% pour la classe III avec un complément possible d’augmentation individuelle moyenne de 0,60%. Pour les classes I, II, III le complément de rémunération est revalorisé de 0,90%. Pour le groupe A, une enveloppe globale de 1,30%, comprenant une augmentation individuelle moyenne de 0,90% à laquelle peut s’ajouter une enveloppe additionnelle moyenne de 0,40% visant à valoriser l’efficacité professionnelle.

La politique d’austérité mise en place par La Poste paupérise de plus en plus son personnel, entrainant progressivement leur relégation dans la catégorie des travailleurs pauvres.

Travailleurs pauvres mais indispensables à la vie de la nation ? Beau paradoxe ! Au travers de l’histoire, les postières et les postiers ont démontré leur capacité exceptionnelle à rendre les missions de service public qui leurs sont confiés, au service de tous, pour le bien commun et en toute neutralité. Mais avec ces mesures salariales pour 2020, La Poste s’assoit sur la motivation et le sens du travail de nos collègues, avec tous les risques que cela peut engendrer !

Le remerciement dû aux postiers se situe t’il à cette hauteur ? Vraiment ? Leur engagement quotidien mérite-t-il ces miettes balancées à la sauvette ? FO Com s’insurge et ces revalorisations sont indignes! FO Com exige une augmentation générale des salaires ! Un salaire de base à 80% du salaire médian soit 1450€ net, l’augmentation des grilles de salaire, la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires et le 13e mois pour tous, gages d’une augmentation significative de leur pouvoir d’achat.

PRIME MACRON, Vous l’attendiez, elle est arrivée…

Sollicitée par FO, La Poste reconduit la prime exceptionnelle appelée « prime Macron ».
De nombreux postiers vont ainsi pouvoir bénéficier de 150 € et 250 € en fonction de leur rémunération brute annuelle.
Si FO se félicite de l’obtention de cette prime, revendiquée depuis plusieurs mois, nous ne pouvons que condamner la baisse par rapport à l’année précédente.
Une raison supplémentaire de continuer à exiger une hausse générale des salaires et le 13ème mois pour tous.