Une délégation de la Fédération Force Ouvrière de la Communication a été reçue en audience au ministère de l’économie. Elle a exprimé son inquiétude quant à l’avenir des missions de service public confiées par l’État à La Poste.
A cette occasion les différentes composantes de ces missions ont été passées en revue. S’agissant du courrier, FO a déploré que les pouvoirs publics tardent à prendre la mesure des conséquences, pour les usagers et les facteurs, de la baisse du trafic des lettres. Les articles de loi relatifs au financement du service universel ne sont plus adaptés et doivent être revus dans le sens d’une meilleure protection.
La distribution de la presse relevant aussi du service public postal, FO a rappelé que La Poste supporte l’essentiel des surcoûts liés aux tarifs préférentiels accordés. Situation qui ne cesse de s’aggraver en raison de l’amputation des dotations financières que l’Etat s’était pourtant engagé à respecter par contrat. Si un redressement ne s’opère pas de ce côté, ce sont les lecteurs et les éditeurs de presse qui auront à en souffrir, car La Poste sera obligée d’augmenter fortement ses tarifs pour compenser ses pertes.
FO a aussi insisté sur une autre dérobade de l’État, à savoir la baisse non prévue de la compensation accordée à La Poste pour assurer « l’accessibilité bancaire » des plus démunis de nos concitoyens, via le Livret A. Là encore, si aucune mesure corrective n’était prise, c’est la viabilité du « guichet social » assumée par La Poste qui serait en péril.
Enfin, il a été rappelé que si certains projets vont dans le bon sens comme la création de maisons de service public ou de facteur-guichetier, il est impératif de cesser de fermer les bureaux de Poste pour transférer leur activité, selon un format réduit, à des commerçants ou des agences communales. Nos territoires ont besoin de services publics renforcés et non atrophiés.
Nos interlocuteurs nous ont indiqué que l’ensemble de ces questions serait abordé lors d’un prochain comité de suivi du contrat de service public conclu entre l’État et La Poste. FO en a pris acte, mais précisant que pour que cette réunion ne soit pas stérile, il faudrait y prendre des mesures concrètes de redressement et ouvrir la voie d’un plus large débat sur l’avenir de La Poste.
Paris, le 17 septembre 2017
Le Secrétaire Général
Philippe CHARRY