Comment es-tu devenu délégué du personnel FO chez Chronopost ?
J’ai choisi Force Ouvrière car il y règne une vraie convivialité et ses revendications sont toujours pertinentes. De plus, ce syndicat correspond naturellement à ma sensibilité. Après le départ sur un autre site du précédent délégué, j’ai décidé de m’impliquer et de prendre la suite. Pour être délégué du personnel, il faut être à l’écoute et avoir un bon relationnel : il faut parler à tous les salariés pour faire remonter les problèmes et questions auprès de la Direction, une fois par mois. Et la Direction doit y répondre par écrit et publier ses réponses ; cela permet de prendre date, notamment en cas de questions récurrentes.
Par exemple, chez Chronopost, le montant des primes trimestrielles et les critères qui le déterminent sont un problème connu. D’autant plus que cela varie en fonction des différents métiers. Tous les trois mois, je demande le taux d’atteinte de la prime pour
vérifier si elle est atteignable et adaptée aux métiers.
Pour les mandats nationaux (DSC et CE), d’un point de vue familial, cet investissement m’a demandé une certaine disponibilité, car Chronopost a des sites dans toute la France.
Toute la presse en parle : qu’an est-il de la livraison le dimanche chez Chronopost ?
En premier lieu, je tiens à rappeler que Chronopost est une entreprise privée spécialisée dans le transport express de colis. Elle est donc affiliée à la convention collective des transports. Cette convention permet le travail le dimanche, qui est déjà
effectif depuis une vingtaine d’années et tous les dimanches, pour le tri.
Au lieu de faire l’autruche, chez Chronopost, FO a pris ses responsabilités et a demandé l’ouverture de négociations pour encadrer le dispositif, les rémunérations, et aussi s’assurer du strict volontariat pour ce qui concerne le travail le dimanche.
De plus, ces livraisons dominicales doivent rester exceptionnelles. Il est vrai que ce strict volontariat sera plus difficile à gérer pour les cadres et les agents de maîtrise qui sont soumis à des pressions invisibles comme des sous-entendus de la part de la hiérarchie. FO sera d’autant plus vigilante auprès de cette population de salariés plus exposée et trop souvent positionnée entre le marteau et l’enclume.
N’oublions pas que cette question du travail le dimanche implique la responsabilité de chaque « citoyen consommateur ». L’organisation détaillée du dispositif a finalement été présentée en Comité d’Entreprise, les contraintes qui pèsent sur les salariés et les sous-traitants ont été évaluées.
Qu’en pensent les salariés de Chronopost ?
Ne nous voilons pas la face ! Des salariés de Chronopost et notamment ceux qui travaillent à temps partiel (soit 15 % des effectifs en production) peuvent trouver là une opportunité de temps complet et, en tous cas, une augmentation de leurs revenus.
Par ailleurs, la divulgation à la Presse de cette information par la Direction avant le passage devant les Instances Représentatives du Personnel est révélatrice : le dialogue social est plutôt secondaire chez Chronopost. La direction tente d’abord de passer en force !
Cependant, il y a quelques avancées pour les salariés avec une renégociation de l’accord Handicap. Et, cette année, FO a également signé l’accord sur les négociations salariales (+1,50 %) ainsi qu’un accord sur l’intéressement et la participation. Malgré cela, les sommes redistribuées aux salariés croissent moins vite que le résultat d’exploitation !