Face à la dégradation des conditions de travail des agents de La Poste, Force Ouvrière monte au créneau et réclame « une gestion plus humaine du travail ».
« Le problème majeur que nous voulons combattre est la sous-estimation du temps nécessaire à chaque tâche. Aujourd’hui, c’est un logiciel informatique qui calcule ce chiffre pour chaque opération. Or, celui-ci ne tient pas compte de la réalité du terrain ! »
Jocelyne Théret, secrétaire départementale de la section Poste de Force Ouvrière (FO) et Jean-Philippe Lacout, représentant national de la branche courrier-colis, tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, la politique actuelle menée par La Poste détériore la santé de ses agents, et plus particulièrement des facteurs. « Nous avons synthétisé les rapports des différents médecins du travail à l’échelle nationale. Les résultats sont accablants. Le taux de maladies de nos agents est par exemple quatre fois supérieur à la moyenne » détaille Jean-Philippe Lacout.
Principal problème, les cadences de travail imposées aux facteurs. « Les tournées sont de plus en plus longues, mais les heures supplémentaires ne sont pas payées. Pire, on fait même comprendre aux facteurs qu’ils ne travaillent pas assez, en se basant sur des modèles informatiques ! » poursuit Jean-Philippe Lacout.
Une « déshumanisation du travail » qui se répercute sur le comportement et le mal-être des agents postaux du Cantal, selon Jocelyne Théret. « De plus en plus d’employés basculent sur des mi-temps pour se reposer, car ils sont à bout du rouleau. C’est une double peine, car ils voient à la fois leurs salaires et leurs cotisations retraites baisser » explique à son tour Jocelyne Théret.
Pas question toutefois de lancer un appel à la grève. Pour Force Ouvrière, le progrès passera obligatoirement par un réveil des consciences. « Notre objectif est de dénoncer publiquement la dégradation de nos conditions de travail. Les gens ignorent souvent les souffrances au travail subies par les facteurs et les encadrants. Pour une tâche nécessitant dix employés, la direction n’hésite pas à en assigner huit. Ce que nous réclamons, c’est avant tout une gestion du travail plus humaine ! » concluent les deux syndicalistes.