Depuis 2010, la mise en place du gel du point d’indice des fonctionnaires a eu pour conséquence une perte du pouvoir d’achat de près de 10 %. Le gouvernement a « courageusement » choisi la fin juillet 2020 pour en annoncer la prolongation…
Un comble quand on sait que cette mesure vient s’ajouter à la non transposition, pour les fonctionnaires de La Poste, de la réforme PPCR (Parcours, Promotion, Carrière, Rémunération) faute de décrets d’application.
Au-delà des éléments de langage, le principal effet de cette politique sur dix ans est qu’elle organise bel et bien et sur le long terme une paupérisation des personnels concernés.
FO souligne l’urgence de la mise en place d’un rattrapage massif en termes de revalorisation du point d’indice.
Pour FO, il faut redonner à la politique salariale toute sa vitalité que ce soit au niveau de la Fonction Publique ou au niveau des NAO en entreprises.
De l’agent au cadre supérieur, de l’actif au retraité, tous pénalisés
Les absences de revalorisation du point d’indice sont une véritable bombe à retardement qui « plombent » :
- La rémunération des postiers fonctionnaires en activité de la classe I à III
- Les retraites futures de tous les fonctionnaires (classes I, II, III, groupe A, groupe B…)
Le décrochement du pouvoir d’achat des fonctionnaires les moins bien payés (et ils sont nombreux) a rendu nécessaire la mise en place d’un système de garantie du pouvoir d’achat : la GIPA (Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat), histoire d’éviter notamment que certains fonctionnaires se retrouvent en dessous du niveau du SMIC.
Salariés, fonctionnaires, tous perdants…
À noter également qu’à fonction identique, La Poste ne peut afficher une politique de rémunération différente en fonction du statut de chacun (salariés ou fonctionnaires), ce qui permet indirectement de contenir les revalorisations des salariés.
La Poste pourrait-elle améliorer la situation de ses fonctionnaires ?
La réponse est clairement positive, mais ses dirigeants préfèrent se retrancher derrière les mesures de restrictions gouvernementales en évitant d’ouvrir chaque année à la discussion la revalorisation de tous les éléments « poste » annexes au traitement des fonctionnaires.
Plus encore, les politiques RH du Groupe La Poste :
- limitent la reconnaissance de l’investissement et du dévouement à des mesures sans impact structurant sur les traitements, le plus souvent sous forme de primes,
- sont de plus en plus floues et illisibles (suppression des emplois repère, revalorisations inférieures à l’inflation même si on est apprécié E ou B,…)
Pour FO, non seulement le gel du point d’indice doit cesser, mais des mesures spécifiques doivent pouvoir être négociées à La Poste pour redonner du pouvoir d’achat DURABLE à tous les postiers.
Ensemble, il est urgent de regarder les problèmes en face. Les solutions ne sont ni dans le fatalisme, ni dans les lamentations mais dans le volontarisme et l’action.
Les cadres dans le collimateur ?
Le gel du point d’indice et la perte de 10 % de pouvoir d’achat viennent rajouter une couche aux multiples « dossiers» qui impacteront l’encadrement :
- Gel du point d’indice = -10 %
- Réforme des retraites = de – 25 % à – 40 % selon les estimations
- Que restera-t’il alors de leurs retraites ?
Sans oublier la dernière réforme des grilles indiciaires qui n’est toujours pas effective faute de décret, l’absence de revalorisation de la NBI (Nouvelle Bonification Indiciaire), la stagnation des revalorisations annuelles et des parts variables…