Un nouveau décret impose aux entreprises de tenir compte des horaires réels de tous leurs salariés. Elles ont l’obligation de tenir un registre de leurs entrées et sorties, registre qui devra être mis à la disposition des représentants du personnel comme de l’inspection du travail. Il s’agit, selon les auteurs du décret, de certifier le temps de travail réel et de détecter les heures exécutées en plus du cadre contractuel.
La dernière enquête de population active détecte en effet qu’au premier trimestre 2019, les salariés espagnols ont effectué plus de 5,6 millions d’heures supplémentaires chaque semaine, dont 46 % ne sont pas payées et ne cotisent donc pas aux caisses de l’État.
Les syndicats applaudissent cette mesure qui aide à en finir avec le « travail gratis ». Depuis des années en effet, ils dénoncent le recours à des emplois à faux temps partiel qui correspondent, de fait, à des temps complets. Mais ils restent critiques sur le régime de sanctions peu élevé, avec des amendes allant de 626 euros à 6 250 euros, et le manque de précision du nouveau cadre légal. Du côté des employeurs, c’est moins le coût des éventuelles amendes qui inquiète que les nouveaux enjeux en matière de négociation collective. En mettant noir sur blanc la réalité horaire, ils savent qu’ils s’exposent à de nouvelles revendications de syndicats pour revoir les politiques d’embauche et les grilles salariales.