La Direction du centre a tenté de mettre les syndicats devant le fait accompli en bâclant l’étude d’impact et en passant outre les directives de l’accord AMB3. Pour défendre les collègues, les syndicats ont été jusqu’au bout, c’est-à-dire devant le juge! Demain, il y a de fortes probabilités que cela ne soit plus possible… Explications.
Avec le projet Excello DOM, les activités en centre financier devaient être mutualisées entre les trois départements d’Outre- mer. Le service de réclamations, le service de régulations bancaires et le service gestion des entreprises (SGE) étaient dirigés vers le centre financier de Cayenne. Comme prévu avec l’accord sur l’avenir des métiers bancaires (AMB 3) négocié et signé par FO, ce projet devait être mené avec une méthode de conduite du changement précise. Dans les DOM, la méthode HOT (Humain, Organisation, Technique) devait également s’appliquer. Enfin, La Poste s’était engagée : les méthodes appliquées dans les DOM seraient identiques à celles menées en métropole. Or la Direction du centre financier de Cayenne n’a pas appliqué les deux méthodes : il n’y a pas eu de consultation des organisations syndicales et le projet est passé directement devant le CHSCT ! Vigilante, la secrétaire FO du CHSCT du centre de Cayenne s’est aperçu que l’étude d’impact n’avait pas été menée dans les règles, sans la présence du préventeur, du médecin du travail, et des organisations professionnelles; il n’y avait pas eu de phase d’écoute pour contrer les risques psychosociaux. La restitution aux organisations syndicales n’avait pas été effectuée. Sans l’étude d’impact, il n’y avait pas de plan d’action permettant d’éviter les risques psychosociaux. Pour FO, tous les acteurs de l’étude devaient être associés afin qu’un plan de prévention puisse être mis en oeuvre.
Immédiatement, FO a envoyé une alerte localement et au niveau de la Direction Exécutive de l’Outre-mer (DEXOM), sans suite… En clair, il y avait un gros problème de dialogue social : la méthode de conduite du changement n’a pas été appliquée, l’étude d’impact bâclée. Et même s’il y a eu un retour relativement positif de la part de la DEXOM, la situation était compromise.
Finalement, la Direction du centre financier de Cayenne n’avait pas assumé ses responsabilités, ce qui aurait pu avoir de graves conséquences pour le personnel. Devant l’entêtement de la Direction et en dépit des relances de FO, le CHSCT a demandé l’intervention de l’inspecteur du travail qui a constaté les manquements de la Direction locale. De plus, les représentants du personnel au CHSCT ont demandé une expertise extérieure. Refus de La Poste ! Mais, face à la pugnacité du CHSCT pour défendre les collègues du centre, La Poste a dû faire un recours devant le tribunal pour éviter de payer cette expertise pourtant légitime…
Avec la fusion des instances prévue par les ordonnances réformant le Code du travail, les représentants du personnel pourront-ils encore prendre la défense de leurs collègues ?