Diversité

L’accidentologie au travail touche plus les postières!

D’après les chiffres diffusés par La Poste dans le bilan social 2018, les accidents du travail ont connu une baisse non négligeable entre 2017 et 2018 de quasiment 1.000 accidents.

Même si le chiffre de 8.434 accidents du travail est en baisse, le pourcentage reste élevé au vu de la baisse constante des effectifs à La Poste. Il ne faut aucunement négliger que ces accidents sont souvent liés, entre autres, aux conditions dangereuses de travail dans certains métiers : tri, distribution, livraison… et concerne particulièrement la manutention, les chutes, la circulation.

FO constate que les femmes sont les plus impactées par les accidents du travail (5.056 contre 3.378 pour les hommes. A noter qu’elles sont plus souvent en incapacité partielle ou permanente suite à un accident du trajet (46 en 2018 pour les femmes et 27 pour les hommes, soit une hausse de 22 pour les femmes et de 5 pour les hommes). Le stress lié aux conditions de travail et le manque de personnel génèrent une surcharge de travail souvent responsable de ces accidents. La fatigue liée à l’impact de la vie professionnelle sur la vie personnelle si elle n’est pas la cause majeure reste une des causes de l’accidentologie.

Trop souvent les mesures de sécurité imposées apparaissent inadaptées à la réalité du terrain. Heureusement, les représentants du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et de Conditions de Travail) font régulièrement des visites sur les sites afin de faire remonter les véritables besoins des agents. C’est pourquoi FO condamne la suppression programmée des CHSCT dans le privé comme dans le public !

FO conseille à tous les postiers d’alerter les militants et les représentants locaux de tous problèmes rencontrés concernant la santé et la sécurité au travail et de les noter sur le cahier d’Hygiène et de Sécurité mis à disposition dans tous les établissements. Militants et représentants du personnel vous accompagneront pour améliorer vos conditions en adéquation avec la réalité du terrain.

La place des femmes à La Poste : des progrès qui en appellent d’autres

Le taux de féminisation à La Poste est resté stable en 2018 : les femmes représentent 52.37% de l’effectif contre 47.63% pour les hommes.

Les femmes sont présentes à 47.17% au Courrier, à 29.95% au Colis, à 61.63% dans les Services Financiers, à 65.85% au Réseau et à 56.79% dans les Services Supports et Structures. Les métiers du Réseau et des Services Financiers sont historiquement des métiers tenus par les femmes, majoritairement de la classe II à la classe III. Les métiers du Courrier et du Colis étant des métiers dits physiques, les hommes y sont plus représentés.

Après analyse, FO constate que les femmes sont plus présentes dans les métiers de classe I, II et III, leur promotion s’effectue d’ailleurs majoritairement sur ces niveaux, l’accès au niveau supérieur reste problématique (le fameux plafond de verre). Les hommes, plus nombreux dans l’encadrement supérieur, bénéficient d’une rémunération globale plus conséquente.

 Il s’avère aussi que les femmes sont moins rémunérées du fait du temps partiel choisi et/ou subi. Sur les 17.961 agents en temps partiel, 79.8% sont des femmes, soit 14.333 agents. Les femmes sont également plus absentes du fait des congés maternité et adoption qu’elles prennent plus facilement que les hommes : 268.840 journées d’absence pour les femmes salariées et fonctionnaires confondues contre 20.374 journées d’absence pour les hommes. Leurs carrières sont moins linéaires, plus entrecoupées par les événements familiaux, avec comme conséquences les plus notoires, une promotion plus difficile et des droits à la retraite minorés.

L’engagement de FO est quotidien, ainsi outre l’égalité salariale, FO revendique des mesures correctives à même de gommer les effets négatifs du temps partiel, de faciliter l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, de lutter contre les discriminations. La sur-cotisation des employeurs en matière de retraite permettrait notamment aux femmes sous temps partiel subi, d’améliorer les conditions de liquidation de leurs droits.

Forte augmentation des licenciements pour inaptitude

Inquiétant, tel est le mot qui vient à l’esprit quand on s’attarde à lire le rapport social de La Poste pour l’année 2018.

A la colonne licenciement pour inaptitude physique, si l’année 2017 était marquée d’une augmentation (+13%), l’année 2018 fait carrément un bond affolant, passant de 174 à 362 licenciements, soit +108%. Dans ce chiffre, encore plus inquiétant, la population féminine y tient une part importante soit 274 licenciements sur 362. Les trois quarts !

Le licenciement pour inaptitude physique signifie que l’agent n’est plus en capacité d’accomplir la moindre tâche au sein de l’entreprise, suite à maladie, accidents de travail… Le licenciement survient généralement au bout d’un cursus long, où le postier est éloigné de l’environnement de travail détruisant le lien social qu’il a pu créer avec ses collègues. La situation est d’autant plus mal vécue, pour certains, qu’elle correspond à faire une forme de deuil d’une entreprise où ils ont le sentiment d’y avoir laissé leur santé.

Pour FO, toutes les commissions de retour et de maintien dans l’emploi doivent se tenir et trouver comme annoncé dernièrement par La Poste, des solutions novatrices pour le maintien dans l’emploi. Cela doit passer notamment par la réinternalisation de prestations confiées à des entreprises extérieures, comme l’accueil ou les services de conciergeries.

N’hésitez pas à vous rapprocher de votre représentant local FO afin d’être défendu au mieux !

FO et l’OIT contre les violences au travail !

arton10552-664e1La 190ème convention de l’OIT  (Organisation Internationale du Travail) a eu pour sujet la lutte contre les violences et harcèlement dans le monde du travail.

FO se félicite des décisions prises lors de cette convention qui assurent à chaque travailleur le droit à un travail sûr et exempt de toute forme de violence et de la mise en place d’un instrument apportant protection aux victimes.

C’est une avancée historique pour les femmes, l’égalité du genre ayant une place prépondérante dans l’instrument (rappelons que dans le monde, les femmes sont les plus touchées par les violences au travail). Mais l’accompagnement n’est pas lié exclusivement au lieu même du travail, la violence lors des trajets, dans les espaces de repos, dans les vestiaires ainsi que l’impact des violences domestiques sont prises en compte.

Ayant une couverture des plus larges, cet instrument protège également les stagiaires, les demandeurs d’emploi, les bénévoles… C’est une démarche novatrice affirmant que le monde du travail ne s’arrête pas au lieu du travail.

FO demande à la France de mettre en place cet instrument le plus rapidement possible afin de faire face à toutes les formes de violences connues dans le monde du travail et au-delà !