Diversité

Droits des femmes, un élan seulement féminin ?

En France, les inégalités entre les femmes et les hommes perdurent. Depuis de nombreuses années, nos différentes actions menées ont pu trouver écho, tant en France dans nos entreprises qu’au niveau international avec UNI Global Union. Négociations et signatures d’accords « Égalité professionnelle », avancées obtenues sur les mesures salariales, sensibilisation sur les stéréotypes de métiers,… Autant de prises de conscience de la part des entreprises mais le compte n’y est pas !

Les femmes : grandes perdantes sur tous les fronts !

Avec un écart entre les femmes et les hommes de 25,7 % pour les salaires et de 42 % sur les pensions de retraite, la lutte pour l’égalité est un fil rouge perpétuel. Et ce n’est pas l’actuel projet de réforme des retraites qui changera la donne…
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Comment peut-on promouvoir le « travail égal = salaire égal » et continuer de constater ces chiffres aberrants ? De plus, la majorité des emplois à temps partiel sont proposés aux femmes, soit parce qu’elles en font la demande, mais souvent de manière imposée. C’est ainsi que nous pouvons constater que 30 % des postes à temps partiel sont occupés par des femmes quand seule-ment 8 % des hommes y sont représentés.

Autre constat : des processus de prévention doivent être mis en place afin de faire cesser les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail. Résultat ? Aujourd’hui encore, 4 femmes sur 5 en ont été victimes.

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En juin 2019, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a voté la convention 190, qui offre une palette de mesures pour lutter contre ce lourd phénomène. Néanmoins, ces dispositions ne peuvent s’appliquer que si les États membres de l’OIT ratifient cette convention et la transposent dans leurs propres lois nationales.

En France, des annonces avaient été faites par la Ministre du Travail suite à la naissance de cette convention, mais rien n’est fait à ce jour. À croire que nous n’avons pas la même conception de la signification du mot « urgence ».

Dans ce tableau sombre, les syndicats portent le flambeau

Rappelons que la possibilité donnée aux femmes de se syndiquer librement n’apparaît qu’en 1920. Il faut attendre l’après-guerre pour trouver des chiffres de syndicalisation. Ainsi il y a 100 ans, seule une femme sur sept était syndiquée alors que celles-ci représentent 30 % de la population active. Ce taux de syndicalisation concorde avec la réforme qui supprime l’autorisation nécessaire du mari. Leurs embauches faites entre les deux guerres sont sous-4qualifiées, avec des travaux répétitifs, qui viennent souvent nier leur féminité tout en utilisant leurs qualités.

Malgré les aspects négatifs, le travail hors de leurs foyers et particulièrement en usine engendre des conséquences exceptionnelles : elles découvrent l’indépendance, la solidarité, l’appartenance à un collectif. Il en découle une fierté et un réel attachement à leur travail qui leur apporte à la fois une identité sociale et une pro-motion, bien au-delà d’une simple source de revenus.

À FO Com, nous considérons que l’impulsion donnée depuis cette époque ne doit pas être portée seulement par les femmes. Encore beaucoup de choses restent à conquérir collectivement.3 Travail égal/salaire égal, meilleure articulation des temps de vie, détruire le « plafond de verre » de l’évolution professionnelle, lutter contre les stéréotypes et les discriminations… Il reste encore du chemin à parcourir. Et nous sommes fiers d’avoir pu vivre à l’intérieur même de notre syndicat un fait marquant : en 73 ans d’existence, la Fédération FO Com a élu en 2019 la première femme Secrétaire Générale.

Cependant, nous restons inquiets de la non prise en considération de l’ampleur de la situation des femmes par l’ensemble des acteurs concernés. Car oui, l’avenir des droits des femmes est l’affaire de toutes et tous. La route est encore longue et cet élan ne saurait être seulement féminin.

L’égalité : une raison de lutter contre le projet de réforme des retraites !

Ce projet de réforme ne réglera pas le scandale des inégalités. L’égalité n’est d’ailleurs pas son but même si c’est son argument majeur. L’objectif est de réaliser des économies sur le dos des futurs retraités et, in fine, de drainer l’argent mobilisé pour les retraites vers les fonds de pension. Pour supprimer les inégalités de retraites, il existe des moyens…
Commençons par supprimer les inégalités salariales entre les femmes et les hommes mais aussi revaloriser les métiers dits féminins, payés en moyenne 19 % de moins que les métiers dits masculins. Il faudrait également baisser le temps de travail pour permettre aux femmes comme aux hommes de s’occuper des enfants, lutter contre le sous-emploi des femmes, les temps partiels et la précarité, mettre en place un Service public de la petite enfance pour permettre aux femmes de continuer à travailler, prendre en charge la sur-cotisation retraite des temps partiels.
Et puis si l’on veut réellement lutter contre les inégalités, il faut revenir sur les réformes qui se sont succédées depuis 1993 et qui ont conduit à une diminution du montant moyen des pensions de droit direct à chaque génération pour celles nées à partir de la fin des années 1940 : baisse du rendement des points dans les régimes complémentaires, hausse de la durée de référence pour une carrière complète dans les régimes de base, mise en place de la décote, dégradation du marché du travail, gel du point d’indice dans la Fonction publique, hausse du chômage à partir des années 1980…

Réforme des retraites : Vers plus d’égalité ? Vraiment ?

égalitéLes grands discours se sont succédés au niveau du gouvernement et élus de la majorité présidentielle. « L’égalité entre les hommes et les femmes sera une cause nationale », « La réforme des retraites sera plus juste, plus équitable »,  ou bien encore les femmes « grandes gagnantes » du nouveau système de retraite : nous ne sommes plus victimes de « langue de bois » mais bien de mensonges notoires! Dès lors qu’on se penche sur les mesures prévues dans le texte examiné en ce moment à l’Assemblée Nationale, il serait hypocrite d’approuver les propos tenus par l’exécutif.

Le projet de retraite par points reproduira les inégalités du marché du travail. En effet, la prise en compte de l’intégralité de la carrière pénalisera ceux qui ont des carrières décousues, des temps partiels, des périodes de chômage, des congés parentaux et des petits boulots. Les femmes en sont les premières victimes. Dans la génération née en 1956, une femme sur 2 a eu plus de 20 % d’années incomplètes au moment de liquider sa pension, contre 6 % des hommes.

De plus, les mesures concernant les pensions de réversion joueront moins leur rôle d’atténuation des inégalités. L’âge à partir duquel on peut prétendre à cette pension a été modifié ainsi que le « statut » des époux au moment du décès de l’un d’eux. Il  faudra que le couple soit marié au moment du décès et exit les divorcés, les pacsés ou les personnes vivant en concubinage.

La fin des trimestres de maternité met également un point d’honneur pour l’aggravation des conditions de retraite des femmes. Avec ces trimestres en moins, il sera d’autant plus difficile d’avoir une retraite complète pour les femmes, qui subiront de plein fouet des décotes. Les 5% de majoration dès le premier enfant ne seront pas nécessairement profitables aux femmes. Ce dispositif cible les femmes puisqu’elles perdent 5% de salaire horaire par enfant selon l’INSEE. Si au premier abord, donner 5% de points dès le premier enfant au lieu de 10% au bout du 3ème enfant semble avantageux, cette mesure n’enrayera pas les inégalités car comme aujourd’hui, les parents feront le choix d’appliquer cette majoration à la pension la plus élevée… en général celle du père.

il est clair que ce n’est pas l’actuel projet de réforme des retraites, ni les effets d’annonces, qui vont enrayer ces inégalités. Bien au contraire ! En ne s’attaquant pas au fond du problème, le gouvernement ne fait que mettre des sparadraps là où il faudrait mettre un plâtre…

L’égalité : une raison supplémentaire pour FO Com de lutter pour le retrait du projet de réforme des retraites !

Inégalité salariale des cadres femmes : une préoccupation essentielle pour FO Com

L’accord NAO 2019 a permis de réduire les écarts de salaires des cadres femmes de la classe III et le groupe A avec les salaires des cadres masculins.

Deux mesures individuelles non cumulables ont permis à 370 bénéficiaires (fonctionnaires et salariées) de bénéficier d’une augmentation moyenne de 1.84% en supplément à leur augmentation salariale. En 2018, ce sont 290 cadres femmes qui ont pu bénéficier d’une mesure de réduction de l’inégalité salariale. Sur un effectif de 7092, ce n’est au total que 660 cadres femmes qui sont impactées.

Pour FO Com, ce n’est pas assez ! La Poste doit augmenter l’enveloppe de plusieurs milliers d’euros pour effacer ces inégalités.

Lors des NAO qui vont se dérouler début 2020, FO Com continuera le combat.

L’égalité avance avec FO !

egalite-proFO a signé l’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes & les hommes à La Poste pour une période de 3 ans. Notre opiniâtreté a permis l’aboutissement de vos attentes d’évolution dans cet accord cadre. Celui-ci poursuit et accentue les dispositions de l’accord précédent en mettant l’accent, entre autres, sur l’amélioration des conditions de travail et une meilleure articulation des temps de vie, une garantie des droits quelle que soit l’orientation sexuelle et l’identité de genre, la lutte contre les discriminations ainsi qu’un meilleur accompagnement des victimes de violences au travail comme familiales.

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L’égalité professionnelle avance avec FO !

FO a signé le nouvel accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes à La Poste pour une durée de 3 ans.

Le socle de l’accord précédent a été renforcé et complété par des mesures concrètes permettant une meilleure articulation entre la vie professionnelle et la vie personnelle des postières et des postiers. Cela concerne, entre autres, les congés et les Autorisations Spéciales d’Absence rémunérés tels que l’extension du droit de priorité absolue dans les tours de congés aux parents d’enfants handicapés d’au moins 50 % d’incapacité, l’octroi de l’ASA hospitalisation des proches sans condition de nuitée à l’hôpital, ASA de droit aux fonctionnaires mariant un enfant comme pour les salariés, …

Cet accord innove également en créant un climat inclusif pour les personnes LGBT + (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre, …). Les signataires font de la lutte contre les stéréotypes de genre, le sexisme et les stéréotypes liés à l’orientation sexuelle et l’identité de genre un engagement important de l’accord. Des formations spécifiques et obligatoires seront créées pour la filière RH et accessibles aux managers et à l’ensemble des membres des CHSCT. Deux enquêtes sont prévues au cours de la période triennale de l’accord.

FO Com obtient l’amélioration et le renforcement des actions contre la violence au travail (interne comme externe) et les violences familiales. Cela se traduit par une prochaine refonte du protocole harcèlement, une prise en compte des violences des clients sur le trajet domicile-travail, un réel accompagnement du postier ou de la postière victime (saisie par La Poste du Procureur de la République en cas de non-prise en charge de la plainte par le commissariat de Police) et la création d’une ASA de droit de 3 jours afin d’aider les victimes de violences familiales.

FO continue de revendiquer la prise en compte par l’entreprise de la surcotisation des trimestres travaillés à temps partiel ayant un impact sur la retraite des postières et des postiers. Nous restons vigilants quant à l’application de l’accord et poursuivons notre combat pour que La Poste mène une politique intégrée de l’égalité à tous les niveaux de l’entreprise.