Diversité

BOETH : un statut à prendre en compte

BOETHFin 2021, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap de La Poste atteint 8,66 %. D’après le dernier bilan social, cela correspond à 11 084 personnes physiques, dont 7 196 femmes reconnues Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (BOETH).

Mi-octobre, la négociation concernant le futur accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap s’est ouverte.

De très nombreux points doivent être débattus, notamment en ce qui concerne les actions de maintien dans l’emploi des Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE), encor loin d’être optimales ! Les postières ou postiers BOE sont bien souvent relégués à une gestion plus comptable qu’humaine de la situation de leur handicap, à un retour, après éloignement pour raison médicale, difficile dans un contexte de chamboulement périodique. Pour d’autres, dans l’attente de leur reclassement après inaptitude à leur poste, leur sont proposées des missions sans lendemain dans leur établissement ou pire, des dispenses d’activité qui se traduisent donc par une sortie définitive de l’entreprise, car aucune offre sérieuse et personnalisée ne leur aura été proposée.

Au titre de 2021, concernant les BOE, ont été dénombrés 223 licenciements pour inaptitude après impossibilité de reclassement et 111 retraites pour invalidité. C’est encore trop ! Par ailleurs, combien d’entre eux sont devenus des postiers en situation de handicap du fait de mauvaises conditions de travail ? Le taux d’emploi élevé d’une entreprise n’est pas forcément le reflet d’une bonne inclusion des personnes en situation de handicap.

Il est grand temps que La Poste se donne les moyens de ses ambitions afin de favoriser durablement l’emploi des personnes en situation de handicap. FO Com mettra tout en œuvre pour négocier un accord qui tiendra compte de l’insertion et du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Quel que soit votre statut, rapprochez-vous de votre correspondant local FO Com.

L’ égalité professionnelle poursuit son avancée à La Poste

égalité professionnelleDepuis 2005, La Poste négocie avec les organisations syndicales des accords en vue de développer l’ égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein du Groupe. C’est grâce à ces accords et aux avancées sociales portées par les organisations syndicales signataires que la question de l’égalité professionnelle s’est imposée progressivement comme un pilier de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) de La Poste.

Pour FO, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est beaucoup plus qu’une question sociétale ou qu’un axe de développement RH pour la communication de l’entreprise. C’est avant tout un combat syndical majeur qui est au cœur de nos valeurs de progrès et de justice sociale.

C’est pourquoi, concernant l’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes de la période 2022-2025, FO, signataire, a revendiqué et obtenu des mesures concrètes comme :

  • favoriser la présence de femmes dans les postes à responsabilité où les plafonds de verre résistent, avec un objectif de 40 % de femmes en groupe C, 45 % en groupe B et 50 % en groupe A d’ici 2025.
  • renforcer la mixité des métiers les plus genrés.

FO s’est toujours mobilisé pour :

  • une juste rémunération basée sur l’ancienneté et les compétences. À cette fin, pour supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, une enveloppe annuelle de 400 000 € dont 100 000 € réservés aux groupes B et C, est maintenue jusqu’à la fin de l’accord.
  • des mesures, à destination de l’ensemble des postières et postiers poursuivant et amplifiant la prévention ainsi que la lutte contre le sexisme et de toute forme de violence au travail comme hors du temps de travail.

FO a acquis aussi de nouvelles dispositions en faveur de la parentalité donnant la possibilité pour les femmes enceintes de télétravailler jusqu’à cinq jours par semaine si leur activité le permet, et des formations pour celles qui ne peuvent plus occuper leur poste de travail habituel pendant la grossesse.

FO a fait des propositions concrètes pour que la santé au travail des femmes (accidentologie plus élevée que celle des hommes) soit mieux préservée et a obtenu des engagements de La Poste pour l’ouverture d’un chantier sur ce sujet, qui sera porté par les CNSST (Commissions Nationales Santé Sécurité au Travail) de Groupe et de métiers. De plus, la filière RH et la ligne managériale seront sensibilisées aux difficultés que les rythmes biologiques peuvent avoir sur la santé.

Enfin, lorsque FO s’engage et signe un accord, FO se mobilise pour s’assurer de sa déclinaison opérationnelle dans tous les métiers et territoires.

FO va donc exercer une présence militante et exigeante dans toutes les commissions locales et nationales, comme dans toutes les CNSST afin de s’assurer que les objectifs et les ambitions de cet accord bénéficient à toutes les postières et tous les postiers.

Inégalité salariale : cette réalité sociétale n’épargne pas les postières

Inégalité salarialeUne récente étude européenne a posé la question de l’inégalité dans la rémunération et plus précisément en ce qui concerne la rémunération liée aux performances. Tout d’abord cette dernière a tendance à se développer partout dans l’Union Européenne mais plus précisément dans les grandes entreprises, parmi les tranches supérieures de rémunération, dans certains secteurs, pour un travail à temps plein et bénéficiant aux hommes.

La rémunération liée à la performance étant en pleine croissance, les décideurs politiques européens ont collecté des données, cherché les causes et sensibiliser sur ce point. Certes, se sont mis en place des dispositions légales et des amendements aux conventions collectives ont été proposés.

Aujourd’hui, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’UE reste important (14,1%) et a à peine diminué de moins de deux points ces dix dernières années. Selon l’étude Zwysen en 2021, cette rémunération liée aux performances lie le salaire à la performance individuelle, permet une plus grande flexibilité et génère un paquet salarial plus attractif et donc une plus grande différenciation entre les travailleurs. Nous sommes passés en Europe de moins de 20% des travailleurs en 2000 à presque un tiers en 2015.

Les femmes sont moins susceptibles de percevoir une rémunération liée aux performances car elles occupent des emplois selon les secteurs différents de ceux des hommes. Elles sont plus souvent positionnées sur des emplois à temps partiel et sur des contrats temporaires, dans des petites entreprises et dans les services publics où les femmes sont plus fortement représentées. Et dans le cas où les femmes bénéficient de primes liées à la rémunération liée à la performance, celles-ci sont quatre fois ou plus élevées pour les hommes !

Certes l’article 4 de la directive 2006/54/CE interdit toute discrimination directe ou indirecte sur le sexe en ce qui concerne tous les aspects de la rémunération. Cela étant, la réalité est que nous sommes confrontés à de la discrimination indirecte (affaire 96/80 Jenkins ou 170/84 Bilka-Kaufhaus). De même, il existe une obligation de procéder à une évaluation conjointe des rémunérations lorsque les rapports révèlent un écart entre les sexes de plus de 5%.

Alors que font (ou pas) les entreprises comme La Poste ? Des statistiques sont réalisées faisant apparaître des écarts de rémunération moyenne notamment chez les cadres et ingénieurs de 5 à 7.5% (CDSP du 25 février 2022) selon les tranches d’âge mais après application d’un seuil de pertinence et d’une pondération, l’écart n’est plus que de 0,19%… Cette année, le Groupe a débloqué 400K€ pour l’égalité entre les femmes et les hommes : 109 femmes se sont vues augmentées au retour de leur congé maternité et trois femmes font partie des 10 plus hautes rémunérations du Groupe et ? Il subsiste toujours des inégalités salariales pour les femmes.

Les femmes dans l’UE gagnent en moyenne, près de 13% de moins que leurs collègues masculins. Les différences varient fortement d’un pays à l’autre : en 2020, le plus grand écart de rémunération entre hommes et femmes a été enregistré en Lettonie (22,3%), tandis que le pays avec l’écart de rémunération le plus faible est le Luxembourg avec 0,7%. La France est toujours à 15,8% alors à quand un vrai changement ?

Objectif 8 mars: en route vers l’égalité professionnelle

En 1791, Olympe de GOUGES écrit la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Il fallait oser ! Depuis, les siècles ont été ponctués de combats féministes pour les droits des femmes et l’égalité entre les sexes : création obligatoire d’écoles des filles dans les communes de plus de 800 habitants (loi Falloux) en 1850, suppression de la notion de salaire féminin en 1946 ou encore, loi pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes en 2014. En évoquant cette dernière date, on ne peut que constater qu’il y a encore du chemin à faire. Parmi les nombreux combats, deux reviennent régulièrement sur le devant de la scène : les violences et l’égalité professionnelle.

Combattre les violences faites aux femmes !

Ce sont les femmes qui sont particulièrement victimes de violences, de sexisme, de harcèlement y compris sur le lieu de travail. Selon le bilan provisoire de la délinquance réalisé par le service statistique du ministère de l’intérieur, les signalements de violences sexuelles enregis­trés par les services de police et gendarmerie ont augmenté de 33 % en 2021. Le dépôt de plainte reste encore minoritaire dans ces types de faits. On dénombre hélas 113 féminicides en 2021.

Ces violences inacceptables sont aussi des obstacles à l’égalité. La confédération FO se mobilise sans relâche pour lutter contre toutes ces formes de violences et leurs impacts dans le monde du travail.

Où en est l’égalité professionnelle ?

Selon le collectif féministe « Les Glorieuses », l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes qui avait légèrement diminué de 2018 à 2020 a rebondi pour atteindre 16,5 % en 2021, en partie en raison de la crise sanitaire. Ce constat est identique à l’échelle européenne.

A La Poste, depuis de nombreuses années les postiers sont aussi des postières. Les effectifs globaux du Groupe en 1978 étaient féminins à 37% seulement, rappelons que l’ouverture des concours aux femmes ne s’est faite qu’en 1972 ! Depuis, la parité a lentement progressé vers l’équilibre et l’a même dépassé en 2020 où les postières représentent désormais 52 % des effectifs de La Poste.

Concernant l’écart de rémunérations, La Poste mobilise chaque année un budget négocié pour réduire les inégalités salariales. En 2019, 370 femmes ont pu bénéficier d’une enveloppe de 300 K€ et les années suivantes, 400 K€ sont consacrés chaque année à cette mesure de rééquilibrage salarial.

Le combat syndical ?

Nous devons chaque jour et à chaque niveau de l’organisation syndicale lutter contre les inégalités de rémunération et les inégalités de promotions. Nous devons lutter ensemble contre les stéréotypes et les discriminations, contre les violences sexistes et sexuelles au travail.

Nous devons être vigilants sur le terrain de la bonne application des accords et des process qui garantissent la protection de tous en matière d’égalité, en particulier sur celui signé par FO Com en 2019, le 4ème accord relatif à l’égalité entre les hommes et les femmes. Négocier, militer pour l’égalité professionnelle est inhérent à notre combat syndical qu’il soit local, national, européen ou mondial.

Le 8 mars n’est pas un « marronnier », une date qui revient telle l’hirondelle au printemps, mais bien un moyen de rappeler que l’égalité entre les hommes et les femmes est un combat de chaque jour. Faisons de chaque jour un 8 mars !

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FO soutient la déconjugalisation de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH)

déconjugalisationQuelques jours après le rejet par l’Assemblée Nationale d’une nouvelle proposition de loi visant à la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), le Sénat a rétabli de son côté une disposition allant dans le sens de l’individualisation.

FO considère que la déconjugalisation va dans le sens de la considération due à chaque individu en répondant à un juste droit à la dignité et à l’autonomie des personnes en situation de handicap.

Aujourd’hui, le prix à payer pour les personnes bénéficiaires de l’AAH vivant en couple, est celui de la dépendance financière à leur conjoint ou conjointe.

Rappelons que cette mesure est une demande de longue date à laquelle sont associés le CNCPH (Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées), les associations ainsi que la CNCDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme), cette dernière venant d’adopter, à l’unanimité, un avis réclamant cette déconjugalisation et un relèvement de son montant.