Dans une situation financière délicate, La Poste vient d’entamer des discussions avec l’État afin de résoudre l’épineuse question du financement du service public. Au premier abord, nous ne pouvons que nous réjouir d’une telle initiative puisque, cela fait déjà plusieurs années, notamment depuis la transformation de La Poste en Société Anonyme, que FO Com demande régulièrement la juste compensation financière des missions de service public.
« La Poste doit impérativement remettre le service public au cœur de sa stratégie, le défendre et veiller à son juste financement. »(FO Com/ décembre 2020).
Oui mais… Financer les missions n’implique pas qu’il faille les alléger ! Or, à en croire un article du Monde daté du 20 janvier dernier, les négociations portent également sur un possible allègement concernant le service postal universel c’est-à-dire ne plus assurer la distribution du courrier 6 jours sur 7.
Pourtant, le maillage territorial dont dispose La Poste, le passage quotidien du facteur et la maîtrise du « dernier kilomètre » sont de formidables atouts permettant à l’entreprise publique de pouvoir contrer ses concurrents notamment dans le secteur du colis. Car si les volumes du courrier s’effondrent, le nombre de colis explose avec une augmentation d’environ 30%. Déserter le terrain, c’est ouvrir une brèche à la concurrence.
Ce n’est également pas le moment de reculer sur ces missions, la crise sanitaire nous ayant démontré le besoin de service public postal garant de solidarité et de maintien du lien social. Même le Directeur Général de la CDC, devenue actionnaire majoritaire du Groupe, le reconnait tout en soulignant qu’un tel financement est du rôle de l’État.
Enfin, comment développer les nouveaux services proposés par les facteurs si le nombre de tournées diminue ? Un tel choix serait néfaste pour La Poste et sa pérennité économique, donc pour l’avenir des postiers et leurs emplois. Rappelons qu’un jour de distribution en moins c’est environ 25 000 emplois supprimés.
Se transformer, trouver des nouveaux relais de croissance et se diversifier, cela passe par le maintien des missions de service public. Développement et Service public sont donc complémentaires ; affaiblir l’un c’est entraver l’autre.