Quelle histoire !
L’histoire commence en 1881 avec la naissance de la Caisse Nationale d’Épargne (CNE), puis évolue ensuite en 1918 quand l’État institue le service des chèques postaux (CCP).
Car après la guerre, le pays manque de tout notamment de métaux pour frapper la monnaie. L’État doit donc introduire d’autres moyens de paiement. Pour cela, il va s’appuyer sur La Poste, seule capable de faire adopter aux françaises et français la monnaie scripturale. Avec ses fonctionnaires, elle dispose en effet du plus grand et plus puissant réseau : celui des bureaux de poste, reconnus et implantés jusque dans les zones les plus rurales. C’est l’apogée du service public pour tous et le début des dépôts et retraits « à vue », des règlements par chèque, virements, sur support papier.
Les centres de chèques et de la CNE traitent manuellement toutes les opérations chèques-épargne des usagers des bureaux de poste et de leurs guichets. Ils sont polyvalents et implantés en majorité dans les chefs-lieux de région, employant des milliers de femmes dans des organisations de travail tayloriennes, pensées et contrôlées par des hommes.
Ces femmes sont en effectif majoritaire en Centres Financiers dans lesquels historiquement, le management ne laisse aucune initiative dans le travail et la manière de le réaliser. Avec les débuts de la mécanisation, les revendications majeures portent sur les horaires, les cadences, les salaires, jusqu’à la garde dans les années 1970, de leurs jeunes enfants.
En route vers le progrès…
Le combat syndical, l’évolution des technologies et des mœurs, auront raison des pratiques ancestrales pratiquées en Centres Financiers. Mais ce ne fut pas une partie de plaisir.
La métamorphose de la société au cours des décennies suivantes a vu l’avènement du téléphone-minitel, de l’informatique, d’internet et des réseaux sociaux, bousculant les entreprises, les usages des citoyens. En conséquence, La Poste a dû impérativement cadencer son évolution pour rester dans le match.
C’est pourquoi en 2006, elle annonça la naissance de La Banque Postale et l’accélération de ses changements internes sera synonyme de profondes transformations. Si elle reçoit de l’État des missions de service public comme la bancarisation de base ou le droit au compte, les Centres Financiers et leurs agents seront objectivés désormais sur le développement commercial et le PNB, entrainant l’accélération des mutations internes, catalysées par le numérique, le Self-Care et la digitalisation des opérations.
Si les Centres de la « bancassurance citoyenne » conservent le socle d’activités bancaires pour le segment des clients particuliers (compte courant, livrets d’épargne, logement, crédit immobilier et conso, successions, etc.), ses personnels commercialisent aussi aujourd’hui des cartes de paiement, de l’assurance vie, non-vie, des transactions de bourse, d’OPCVM, de gestion de comptes spéciaux comme pour les majeurs sous tutelle, curatelle.
Spécialiser pour mieux régner
Les Centres sont dorénavant spécialisés sur quelques métiers répartis sur le territoire et « pilotés » par le Siège parisien. Pour exemple : le dossier succession d’un titulaire de compte à Nancy ne sera pas instruit à Nancy mais… à l’autre bout de la France. Idem pour les réclamations ou le crédit. Le parcours client ne coule plus de source y compris en interne.
Pendant ce temps, l’acquisition de nouvelles compétences techniques et de « savoir-faire » digitaux ou même de « postures clients » se multiplient et la réduction des effectifs est implacable (- 40 % entre 2012 et 2022).
La suite dans le prochain Force Com
2ème partie
Comment tirer profit d’une crise ?
La grande mutation…
Dilemmes et conséquences…
Une nouvelle façon de militer…