Quel est ton parcours ?
Entré à La Poste en 2002 comme ingénieur en informatique à la Direction Informatique des Services Financiers, à Paris. Très vite j’ai été sensible aux questions entourant les conditions de travail et les mobilisations syndicales de l’époque concernant la retraite. J’ai adhéré à FO en 2012, grâce à la rencontre avec un camarade de Bordeaux. Sur les sites parisiens de ma direction, FO était très peu représentée. J’ai été progressivement impliqué dans l’activité syndicale.
D’abord avec la campagne de 2014 où j’ai réellement commencé à militer, ce qui nous a permis d’obtenir 24 %. Ensuite par la rencontre, en décembre 2014, d’Isabelle Fleurence, qui m’a donné des moyens pour poursuivre et amplifier mon activité. Cela a été payant, car j’ai réussi à faire adhérer plus de 60 collègues en 4 ans, certains sont eux-mêmes devenus militants. Ainsi, Ana Maria, Sylvie, Nathalie, Olivier, Adèle, Vincent, Frédéric et Rémi m’aident désormais, et collectivement nous avons atteint 69 % sur le site à la dernière élection !
Comment es-tu devenu coordonnateur des DCN à la fédération ?
D’abord, en septembre 2017, la Fédération m’a confié la responsabilité de coordonner toutes les directions informatiques et techniques de La Poste, soit 5 DCN (Direction à Compétences Nationales) : DSEM, DT, DISFE, DORIC et CSMSI, plus de 4000 agents sur de très nombreux sites. J’ai principalement oeuvré pour travailler avec les responsables locaux FO et les aider dans leurs activités syndicales, avec pour point d’orgue les élections de 2018. Résultats : des scores entre 16 et 54 % sur ces NOD, et de très nombreux élus…
En décembre 2018, du fait du départ en retraite du coordonnateur national des DCN Jean Bernard Gouaud, j’ai été élu par les membres de la commission professionnelle pour le remplacer.
Peux-tu nous en dire plus au sujet des DCN ?
Il existe plus d’une vingtaine de DCN, avec plus de 16 000 agents, qui oeuvrent sur des domaines aussi variés que la comptabilité, les ressources humaines, l’informatique, la technique, la vente, la formation, la logistique, le transport, la sûreté, l’immobilier…
C’est un secteur en plein développement, notamment dû au souhait de l’entreprise de factoriser les activités, ce que l’on nomme aussi la « démétierisation », concrétisée par le projet SLD (Servir Le Développement). Mais c’est aussi un secteur où FO est très présent, à travers un large réseau de militants.
Quel avenir envisages-tu pour ces directions et ton activité ?
L’activité syndicale de FO au sein de ces directions va se poursuivre et s’intensifier. Ces directions vont continuer à vivre de très grands changements car elles sont au coeur de mutations souhaitées par l’entreprise. Mais fort de nos militants sur le terrain, ainsi que de la légitimité préservée et amplifiée par ces dernières élections, FO poursuivra la défense des intérêts matériels et moraux des agents de ces NOD.
Dans ce cadre, j’aurai à coeur de coordonner et d’aider au mieux tous les camarades oeuvrant sur ces directions, dans le respect du mandat que l’on m’a confié, des résolutions de congrès et des valeurs fondamentales de Force Ouvrière.
Dématérialisation du bulletin de salaire, faut-il l’accepter?
À l’instar de la révolution industrielle qui a définitivement marqué le XIXe siècle, la transformation
digitale des entreprises bouleverse notre société depuis deux décennies et s’intensifie au quotidien.
Entreprises, employés ou clients, personne ne peut y échapper.
La Poste ne déroge pas à la règle, y compris dans son mode de fonctionnement interne. C’est la
raison pour laquelle elle propose aujourd’hui à celles ou ceux qui le souhaitent de dématérialiser
leur fiche de paie.
Intéressement 2019 – Ce qu’il faut savoir !
La prime d’intéressement sera affectée d’office à l’épargne salariale sauf demande contraire du bénéficiaire.
Cette épargne permet une défiscalisation et un abondement de l’entreprise.
Mais elle doit rester le choix des postiers.
Intéressement : en mars, faîtes votre choix !
Du 8 au 29 mars 2019, les postiers devront choisir entre recevoir la prime d’intéressement sur la paie d’avril (383,27 euros nets) ou la verser sur un compte PEG (504,40 euros nets). 226.000 postiers ayant au moins trois mois d’ancienneté vont bénéficier de cette prime. Elle sera calculée au prorata de présence.
Grâce à l’accord signé notamment par FO, les postiers auront une prime d’intéressement plus élevée que celle prévue sans accord (301 euros bruts), soit 123 euros de plus avec accord. N’oubliez pas de faire votre choix !
Et si vous avez quelques difficultés, n’hésitez pas à vous rapprocher de vos représentants syndicaux FO.
[Télécharger le tract]Non aux délocalisations de l’informatique postale !
Deux ans après les annonces de la direction de La Poste de délocaliser le pilotage de la production de DPI (Direction de la Production Informatique) de La Banque Postale et du Réseau en Pologne, contre l’avis de FO, La Poste poursuit ses projets de délocalisations.
Pour FO, il est inadmissible que nous perdions des emplois. Il est inadmissible que les salariés français soient mis en concurrence avec les salariés étrangers, alors que La Poste empoche 350 millions d’euros de CICE chaque année !
La sous-traitance pose de nombreux soucis en terme de qualité (les prestataires embauchés en Pologne ne sont pas forcément tous formés et souvent ne sont pas informaticiens). En terme de sécurité, on peut aussi s’interroger sur l’accès aux informations bancaires sensibles par ces prestataires. C’est pourquoi FO demande à La Poste un bilan de ces recours massifs à la sous-traitance.
Si La Poste continue ainsi, le savoir, les compétences et la culture d’entreprise vont poursuivre leur disparition. La Poste doit conserver au maximum la maîtrise de son informatique, regagner son indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs qui font la pluie et le beau temps et dont les factures n’ont de cesse d’augmenter !
C’est pourquoi FO revendique la réintégration des activités en sous-traitance, des embauches et des formations dignes de ce nom pour les postiers informaticiens.