La rémunération reste un sujet essentiel pour les cadres de toutes les entreprises. Elle est pour beaucoup un indicateur majeur du dynamisme d’une carrière. Elle conditionne le niveau de vie des cadres et par conséquent le sentiment de réussite, d’accomplissement et de bien-être de bon nombre d’entre eux. Elle participe directement à la possibilité de pouvoir (ou pas) préparer et se constituer une retraite. A contrario, elle peut être un élément de frustration qui peut miner l’adhésion d’une partie de l’encadrement à la politique d’une entreprise…
Qui aujourd’hui pourrait donc s’étonner qu’un cadre ait des prétentions salariales ?
Vouloir dynamiser son évolution et toutes les composantes de sa rémunération, en particulier à certains moments de sa carrière, est logique et légitime. Vouloir préserver son pouvoir d’achat l’est tout autant.
Quel manager, digne de ce nom, peut-il encore prétendre devant ses collaborateurs, qu’on ne négocie pas son salaire à La Poste ?
De telles affirmations donnent une image ringarde de notre entreprise, de ses pratiques, et ne permettent pas d’attirer les talents dont nous avons besoin. Pire encore, elles sont en décalage complet avec le monde réel.
Quelques notions de base et conseils pour négocier
Les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO)
Elles définissent chaque année les enveloppes de revalorisations salariales qui seront ensuite réparties entre tous les collaborateurs. Le rôle des organisations syndicales est donc essentiel pour défendre et faire progresser le pouvoir d’achat des cadres. A l’issue de ces négociations, en cas d’absence d’accord, La Poste prend une décision unilatérale sur les revalorisations.
Les éléments de revalorisation annuels (accord ou décision unilatérale) font l’objet d’une décision RH qui doit être connue pour engager une discussion avec son manager sur le sujet.
Prenez de la hauteur
N’hésitez pas à reconstituer votre historique : mettez en perspective votre évolution salariale sur 3, 6, 10 ans avec vos performances, vos appréciations annuelles, l’inflation,… Si vous êtes à temps partiel, mettez en évidence d’éventuelles insuffisances de revalorisation sur plusieurs années et demander un rattrapage.
Si votre périmètre de responsabilité évolue, soulignez-le et demandez le cas échéant un pesage de votre poste de travail.
Soyez conscient que certaines filières génèrent de meilleures revalorisations du fait du marché de l’emploi. Informez-vous sur les tendances du marché de l’emploi pour définir vos orientations et votre projet professionnel.
Donnez du sens à votre engagement : pour FO, que vous soyez junior ou senior, il n’est pas pensable de remplir ses objectifs, voire même de les dépasser, pour se voir attribuer une revalorisation inférieure à l’inflation.
Promotions groupe A : lors du passage en groupe A, la revalorisation au titre de la promotion est faite dans une fourchette comprise entre 3 et 16 %. N’attendez pas de vous voir attribuer seulement 3 %. Montrez que vous connaissez vos droits et ouvrez un dialogue pour valoriser votre promotion. De même, abordez la question du passage en IV-3 qui génère une augmentation de 5 % en plus de la revalorisation annuelle.
N’oubliez pas d’intégrer les questions de part variable et, le cas échéant, d’accompagnement à la mobilité.
Vos correspondants FO restent à votre disposition pour vous conseiller en toute discrétion et vous accompagner.
Alors n’hésitez plus ! Négociez !