Dans son communiqué, La Poste affiche un satisfécit démesuré de son bilan social 2016. Elle se félicite des 4463 recrutements CDI au sein de La Poste et des efforts engagés sur la formation, la préservation de la qualité de vie au travail, via le « bien dans son travail »… En un mot, ça irait mieux… Waouh… !
Sauf que dans son autosatisfaction, pas un mot sur les moins 3473 emplois appréciés au 31 décembre 2016, alors que concrètement 7023 emplois ont été supprimés en équivalent agent année et sur l’indicateur des effectifs permanent présents, ce sont 8065 emplois qui ont disparu. Motus aussi sur l’explosion des embauches CDD (+ 2637) soit 13 % et sur l’augmentation de 37 % (+1762) du personnel intérimaire travaillant à La Poste (6489 au total), principalement au Courrier (4477). Côté santé au travail, alors que les effectifs baissent, le taux d’absentéisme pour maladie ne cesse de progresser avec un taux à 6,91 (6,65 en 2015). La Poste ne peut invoquer uniquement le vieillissement de la population (49 % ont plus de 50 ans) pour expliquer cette progression. En effet, le nombre de jours d’absence pour maladie par agent augmente chez les salariés avec 24,4 jours (23,5 en 2015) et chez les fonctionnaires avec 26,6 jours (25,5 en 2015), notamment sur les affections de longue durée… Vous avez dit santé au travail ! Pas de quoi pavoiser non plus sur le nombre accidents de travail/service et de trajet car ça s’aggrave avec + 2,70 % et un taux de fréquence préoccupant sur l’accidentologie des femmes.
Coté salaire, 12 % du personnel (23625 agents) de La Poste touchent moins de 1400 € net/mois : 2 % de plus qu’en 2015 (20640). Ce qui suppose que la plupart des 4463 recrutements en CDI se sont fait en I.2. Pour finir, 5,9 % du personnel seulement à moins de 30 ans…
Au vu de ces différentes données, plus cruelle car bien réelle, nous sommes loin de « l’ile enchantée de Casimir » et les postiers et postières ne sont pas des « enfants » heureux nageant dans le nirvana postal.