Depuis le début de la crise sanitaire, La Poste, par le discours de ses dirigeants, se veut volontariste dans l’application des mesures gouvernementales en terme de sécurité.
Rappelons les propos du Président :
« En tant qu’entreprise de service public et « opérateur d’importance vitale pour le pays », […] maintient donc la continuité de ses activités essentielles pour la population, dans le respect absolu de la santé de ses collaborateurs et de ses clients ».
Mais qu’en est-il exactement ?
De nombreuses situations de terrain viennent démonter (contredire) les propos du Président et de ses proches collaborateurs. On retombe dans les travers de la dualité d’un dialogue social postal, engagé et rassurant nationalement, bricolé et inconscient localement !
Covid-19 : situation intenable à La Poste !
Suite à la dernière réunion avec La Poste, nous constatons que notre employeur ne prend pas les mesures fermes à la hauteur de la situation sanitaire que nous traversons.
Le constat d’une absence d’application des consignes nationales au niveau local nous amène à déplorer ce problème de gouvernance particulièrement sensible à la Branche Service Courrier Colis (BSCC). Il est pour le moins surprenant qu’une entreprise publique à capitaux d’État traine à appliquer les mesures gouvernementales.
Au vu du nombre de remontées de situations catastrophiques, de propos indécents, d’actes managériaux inadaptés, FO Com exige :
- La liste des activités postales définies comme nécessaires dans la continuité du maintien des liens essentiels de la Nation.
- L‘application stricte des mesures imposées par le gouvernement et notamment toutes les mesures barrières
- L’arrêt de tous les projets de réorganisations du travail enclenchés avant la crise sanitaire. L’ensemble de la communauté managériale a pour devoir de prioriser la sécurité sanitaire des personnels sur le maintien des activités.
Le gouvernement impose des règles strictes, La Poste doit s’obliger à les respecter nationalement comme localement, et ce, dans tous les domaines, déplacements compris.
Aussi, FO Com ne peut que conseiller à tous les postiers de se protéger, en prenant les initiatives appropriées à la préservation de leur santé, de leurs collègues et de leur entourage.
Les militants FO Com locaux et nationaux restent mobilisés dans le soutien aux postiers. En parallèle, FO Com s’adresse solennellement au PDG de La Poste. [Lire le courrier adressé à Philippe Wahl]
La Poste face au coronavirus
Si actuellement un vent de panique circule dans certains pays, avec l’application de mesures radicales, la France doit bien se préparer, elle aussi, à un épisode beaucoup plus aigu dans les semaines voire les jours à venir.
Avec 49 décès enregistrés pour 2281 cas recensés (source gouvernementale au 11 mars 2020), La Poste avec ses plus de 200 000 agents ne pouvait raisonnablement pas passer à coté de la pandémie (épidémie qui touche plusieurs continents). Les premiers cas de postiers porteur du virus ont été détectés en ce début de semaine. Dans ses différentes notes envoyées depuis l’apparition du coronavirus en Chine, La Poste suit de près la recommandation des autorités de santé, sans toutefois prendre de mesures radicales. Comme une grande partie du système économique, il faut maintenir l’activité quitte à laisser les postiers exposés comme notamment dans les zones Cluster.
C’est la panique aussi en interne, puisque La Banque Postale y est allé de ses propres mesures de prévention afin d’assurer une continuité d’activité, en privilégiant entre autre le travail à distance : limitation à 30 personnes pour les réunions physiques, audio ou visioconférence, télétravail. Ces mesures tombent sous le bon sens.
Mais que faire pour un facteur ou un agent en bureau de poste dont l’essence même du métier est le contact avec le public ? La baisse d’activité déjà enregistrée avec la chute du trafic colis en provenance de Chine interroge déjà. Nul doute que face à cette situation La Poste devra apporter des réponses pour tous ses agents qui assurent un service en contact avec le public.
NAO : CLASSES I ET II Des propositions inacceptables !
En posant des revendications justes et réalistes, notre seul et unique but est de faire avancer la négociation sur l’augmentation des salaires. Encore faut-il que La Poste y soit réceptive. Depuis trop d’années, les postières et postiers subissent des bouleversements incessants : réorganisations, adaptations, changements, mutations… Ils ne doivent plus seulement se réadapter… Ils doivent construire La Poste de demain. Si l’heure est à la transformation, celle-ci ne peut se faire à salaires constants voire pires !
Pour FO Com, les négociations salariales ne sauraient s’apparenter à une simple obligation légale. Nous exigeons de vraies augmentations salariales et non l’aumône de quelques miettes.
La politique d’austérité menée par La Poste, au prétexte de diverses acquisitions et de modernisation des outils numériques, a pour conséquences de déstructurer les emplois, de supprimer bureaux de postes et services, de dégrader conditions de travail et qualité de service. Pour bon nombre de postières et postiers, il devient difficile de boucler les fins de mois. Pour rappel, près de 50% des postiers sont en classe I et II.
NAO : CADRES ET GROUPE A – Des propositions inacceptables !
« Se transformer », tel est le mot d’ordre de nos dirigeants, faisant peser sur l’encadre-ment et la ligne managériale la responsabilité de la mise en place et de l’acceptation des réorganisations incessantes et la pérennité de l’entreprise publique. Cadres et managers n’en restent pas moins au régime sec dès lors qu’il s’agit de reconnaissance salariale et pécuniaire.
Une telle ingratitude atteint des sommets, c’est le mépris érigé en méthode de gestion des ressources humaines ! Fallait-il comprendre autre chose d’une première proposition à ZÉRO en matière d’augmentation générale pour la classe III ? Eh oui, les dirigeants de La Poste ont osé ! Dur de négocier dans de telles conditions, nous avons finalement arraché un premier effort à 0,3%.
Le maître mot dans l’entreprise reste « transformation »… Outre les défis économiques et conjoncturels à relever, com-ment transformer La Poste en oubliant ses managers et ses cadres… tout simplement l’ensemble de postières et postiers ? Pour FO Com, toujours pragmatique et exigeante, une augmentation générale pour TOUTES et TOUS est un prérequis indispensable.