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Télétravail : l’urgence est à la négociation !

télétravailDès le mois de juin, FO Com a sollicité La Poste dans le cadre de la renégociation de l’accord télétravail. Et pour cause… La crise sanitaire a fait voler en éclats le cadre du télétravail, ainsi aujourd’hui on parle de travail à distance et La Poste s’exonère du respect de l’accord du 27 juillet 2018.

Trois mois après les premiers échanges, la DRH Groupe continue de trainer les pieds préférant sans doute la mise en place informelle d’un « télétravail gris » où chaque manager apporte ses propres réponses, résultat de tractations qui peuvent à l’occasion rappeler celles des maquignons d’autrefois !

FO Com dénonce ce « laisser faire », il est inadmissible que les demandes de télétravail soient traitées (quand elles le sont !) différemment d’un établissement à l’autre !

Il est urgent de revenir à un cadre protecteur avec des règles claires pour les nouveaux télétravailleurs et leurs managers, c’est pourquoi,  nous avons formellement demandé à la DRH de La Poste la tenue d’une première bilatérale dans les tous prochains jours.

Externalisation de l’informatique postale : FO écrit au ministre

externalisationEn pleine crise du COVID, alors que l’économie française souffre d’une baisse importante de l’activité, La Poste poursuit ses actions d’ externalisation de pan entier de ses activités. FO Com ne cesse d’agir pour s’opposer à ces projets qui sont à l’origine de la baisse constante des effectifs d’informaticiens postiers, mais aussi la perte d’emplois en France de nos propres sous traitants, au profit de pays moins disant au niveau social notamment au Maroc et en Inde. Nous avons déjà interpellé le président de La Poste à ce sujet en juillet 2020 [à lire ici]

Il s’agissait pour FO de réagir à ce véritable dumping social visant la mise en concurrence des conditions de travail et de rémunération des postiers, avec des pratiques salariales et sociales de pays peu préoccupés des conditions d’existence de leurs travailleurs. Et pourtant, La Poste se devrait de prendre soin de sa politique affichée de responsabilité sociale et environnementale en mettant un peu de cohérence avec ses choix économiques.

La réponse du 9 juillet 2020 du Président Wahl par l’intermédiaire de Mme Decaux, DRH du Groupe La Poste est décevante : [lire la réponse ici]

Aucune réelle réponse au contenu de notre demande ! Oubliés les beaux discours sur la solidarité nationale dès lors qu’il y a quelques intérêts (financiers) à les transgresser. La DRH ne réagit en rien à nos préoccupations pourtant clairement énoncées et ne remet donc nullement en cause la politique de sourcing offshore de La Poste. Bien que la Caisse des Dépôts et Consignations ainsi que l’État soient les deux seuls actionnaires de La Poste, la direction de l’entreprise publique n’entend pas faire sienne la politique gouvernementale de relocalisation d’activités sur le territoire national… Quel jeu de dupes !  Bref, le monde d’après ne s’annonce pas différent du monde d’avant, la preuve : à peine sortie du confinement, La Poste n’a pas hésité à signer un autre contrat de prestations pour envoyer de l’activité en Pologne !

FO ne lâche rien et a décidé d’interpeller désormais le ministre de l’économie : M. Bruno Lemaire. [Lire la lettre au Ministre]

Activité partielle : un nouveau décret en dehors des réalités!

actvité partielleLe nouveau décret concernant l’ activité partielle est sorti au Journal officiel  le 29 août 2020. Un nouvel accord prendra le relais mais en réduisant le nombre de bénéficiaires potentiels. En effet, seuls les personnels « vulnérables » dont les pathologies figurent dans le décret pourront bénéficier du futur accord qui prendra effet au 1er septembre pour une durée de deux mois avec le complément de La Poste pour une rémunération nette à 100%. Les agents partageant le domicile des personnes vulnérables, quant à eux, devront reprendre leur activité.

Notre demande initiale était la rédaction d’un texte Poste mieux disant que la proposition du Gouvernement mais il n’en est rien….

La Poste a cependant accepté nos  propositions :

  • donner le temps nécessaire (une semaine)  à l’obtention du certificat  médical pour  l’ensemble des personnes vulnérables,
  • permettre un échange avec le médecin du travail lors de la reprise, ainsi qu’un accueil personnalisé au retour de l’agent par le RH de proximité ou l’encadrant

L’inquiétude est bien présente pour ces agents et le retour à l’emploi doit se faire dans les meilleures conditions. Nous avons dénoncé le fait que des agents aient été contactés dès la semaine dernière pour reprendre le travail alors que le décret n’était pas sorti, que la commission de suivi n’avait pas encore eu lieu et surtout sans décision prise nationalement.

Ce nouveau décret ne s’applique pas pour la Guyane et Mayotte.

FO Com sera vigilant quant au retour à l’emploi pour ces personnels.

PIC : La Poste instaure le sous effectif chronique !

sous effectifTel Machiavel, La Poste saisit l’opportunité de la pandémie liée au covid pour faire du sous effectif dans les PIC un mode de gestion quotidien. Sans aucun complexe, elle entend faire payer aux postières et postiers les effets économiques de la crise sanitaire sur le chiffre d’affaires de l’entreprise.

Quel bel acte de management…Est-ce cela le prix de la reconnaissance de leur engagement collectif ?

La Poste avait déjà institué la mise en place d’une gestion « au fil de l’eau » avec CDD et intérimaires pour faire passer le trafic dans les périodes les plus tendues. Désormais, les périodes les plus tendues c’est tous les jours et sans l’appoint des emplois précaires ! Nous avions combattu en son temps cette gestion déjà peu respectueuse des salariés.

Avec les conséquences de la pandémie, La Poste a trouvé pire.

Les prises de congés et autres absences ne sont que très peu remplacées et ce sont les conditions de travail des agents qui en pâtissent : la poly-activité devient la règle, les positions de travail sont laissées à découvert, on court d’un chantier à un autre. La priorité consiste à garantir « l’alimentation machine », alors on n’hésite pas à déplacer les agents du tri manuel ou de l’ensachement au pilotage d’une TTF (Trieuse Tous Formats) ou d’une MTI (Machine de Tri Industriel) qu’il faut aussi décaser, sans oublier l’alimentation de la TPF (Trieuse Petit Format) et de la TOP (Trieuse d’Objets Plats).

Constamment, on déshabille Pierre pour habiller Paul…

Force Ouvrière exige le retour de toutes les positions de travail nécessaires.

 

Comptes de La Poste : le service public postal mérite mieux !

compte-posteAlors que la crise sanitaire n’épargne pas les comptes de La Poste, l’intégration de la CNP dans le Groupe (opération « Mandarine ») permet toutefois d’afficher un résultat positif au 1er  semestre 2020, soit un bénéfice net de 2,315 milliards d’euros. Sans cette opération, le Groupe afficherait un résultat net de -1,225 milliard soit un résultat d’exploitation de -241 millions. Par ailleurs, Le PNB de la Banque Postale est stable avec une évolution positive vers les entreprises et les territoires, sur BPE (Banque Privée Européenne) et Ma French Bank.

Mais pour La Poste, cet affichage comptable ne reflète ni la réalité économique de l’entreprise ni ses difficultés, en l’occurrence au sein de la branche Courrier dont les volumes ont chuté de 26% sur 1 an, soit une baisse du chiffre d’affaire de plus d’un milliard. Les semaines de crise sanitaire ont donc vu une accélération de cette baisse structurelle, atteignant la cible prévue pour…. 2024. Et malheureusement, l’explosion des volumes du colis, + 20% de croissance sur GeoPost et Colissimo, ne compense que partiellement cette  baisse.

Les dirigeants ont été, on ne peut plus clairs : La Poste ne pourra plus assurer seule le service universel (distribution du courrier). Ainsi, une réflexion sur la question vient de s’ouvrir au travers du comité de service public du Conseil d’Administration qui transmettra ensuite son dossier entre autres, à l’État et l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes).

Pour FO Com, il faut avant tout rappeler que si le métier du Courrier est dans une telle situation, la crise sanitaire n’est pas seule responsable ; la chute de l’activité se conjugue avec un désengagement chronique de l’État depuis des années, en particulier quant au financement des missions de service public en général et du courrier spécifiquement. Nul besoin d’un comité public dès lors que l’Etat prend ses responsabilités en finançant et soutenant ce que l’on considère comme un service indispensable à la Nation ! La crise nous l’a démontré.

Depuis des années, les postiers font les frais de cette politique au travers de réorganisations incessantes dégradant leurs conditions de travail et fragilisant leurs emplois. Il ne faudrait pas qu’en plus, ce soit eux qui, une fois de plus, payent l’addition ! En parallèle au débat sur l’avenir du Service public, son financement  et ses emplois, la question des rémunérations des postières et postiers doit être posée. En effet, l’annonce par le Président d’un plan d’économie (sans en dévoiler la teneur) pour compenser le milliard perdu, s’accompagne d’ores et déjà d’un premier coup de canif dans leur pouvoir d’achat avec un possible intéressement à zéro pour 2021.

C’est pourquoi, FO Com appelle tous les postiers à se faire entendre en revendiquant la reconnaissance de leurs engagements. La crise ne doit pas se payer en piochant dans leurs poches ! L’urgence est de se battre pour le maintien des emplois, l’augmentation des salaires et pour la garantie de conditions de travail décentes.

FO Com agit en ce sens aux côtés de tous les personnels !