Bien loin des stéréotypes diffusés, ici et là, par médias interposés, pointant souvent les retraités comme des personnes nantis, une récente étude révèle qu’en 10 ans, le nombre de retraités travaillant tout en percevant une retraite a augmenté de 68 % (50 % entre 2009 et 2016). Selon la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees), ils étaient, en 2006, 137 058 à travailler. En 2016, ils avoisinaient les 368 500. Si, à ce décompte, étaient ajoutés les retraités issus des professions non salariés (professions libérales, artisans, agriculteurs….) le nombre passerait à plus de 480 000.
les fins de mois difficiles sont la raison essentielle qui amène les retraités à reprendre le travail, notamment pour les 52 % des hommes percevant une retraite en moyenne de 872 € et les 48 % de femmes touchant elle en moyenne 752 €, bien en deçà du seuil de pauvreté (1008 euros). A noter aussi que 23 000 retraités de plus de 75 ans exercent encore une activité professionnelle.
A un moment où les retraités vont subir, en 2018, une baisse de leur retraite de 1,7 % du fait de la hausse de la CSG, cette étude est révélatrice de la détérioration et de l’appauvrissement des conditions de vie des retraités depuis 10 ans. Et ce n’est certainement pas avec les annonces du gouvernement sur la future réforme des retraites (harmonisation des régimes, recul de l’âge de départ…) que la situation des retraités vivant avec de faibles retraites s’améliorera. Non, les retraités ne sont pas des nantis et plus que jamais la défense du pouvoir d’achat des retraités et futures retraités demeure une priorité.