Entre décembre 2015 et décembre 2016, ce sont 3 000 postiers comptabilisés en moins au Réseau, dont 1 500 chargés de clientèle (soit un par secteur). Les bureaux continuent de fonctionner tant bien que mal avec le soutien de l’encadrement au guichet et de l’intérim. FO considère que cette situation est non seulement préjudiciable pour l’entreprise mais avant tout et surtout pour les postiers qui sont, de fait, soumis à plus d’incivilités, des emplois du temps fluctuants, des jours de congés difficiles à prendre, etc.
La Poste doit réagir, et vite !
Intérimaires ou CDD au guichet n’ont pas les mêmes connaissances, habilitations bancaires et formations pour répondre aux besoins des clients, et leur intervention n’est pas autorisée en bureau « agent seul ».
Alors, entre fermeture soudaine de bureaux, dégradation des conditions de travail et augmentation du nombre d’incivilités, les recrutements sont loin d’être suffisants (moins de 1 300 sur l’ensemble des métiers). Les managers viennent en appui au guichet et, de fait, ne parviennent pas à exercer correctement leur métier. Les chargés de clientèle voient leur fonction évoluer (plus de connaissances, plus de polyvalence…). Les conseillers bancaires sont remplacés au pied levé par les responsables de clientèle particuliers, avec une volonté de La Poste de supprimer les conseillers bancaires remplaçants.
Et l’alternance alors ?
La Poste compte 1 310 alternants pour l’année 2016 dont 116 ont été embauchés en CDI (104 sur la fonction de conseiller financier). Pour 2017, il est prévu que 75 % des recrutements externes autorisés soient issus de l’alternance. 1 300 alternants travailleront dans les bureaux de poste.
Par ailleurs, La Poste va tendre vers le développement du BAC + 3 pour l’alternance « conseiller bancaire » et anticiper les besoins de recrutement Réseau-Services Financiers grâce à la création de viviers d’alternants. La préparation du Brevet Professionnel Banque (150 personnes) et de l’Institut Technique de Banque (60) va se poursuivre ainsi que la constitution de viviers (systématiquement pour 2017 pour tous les postes de la chaîne bancaire)… Les engagements de La Poste sont-ils suffisants pour palier le manque d’effectif et la dégradation des conditions de travail qui en découle ?
Pour FO, il n’y a pas suffisamment de recrutement d’alternants en CDI ! Là ou il y a des besoins, La Poste doit faire une démarche proactive pour qu’ils aient envie de rester dans notre réseau.
Et l’alternance alors ?
Certes, La Poste travaille avec l’École de la Banque et du Réseau pour de nouvelles formations. Certes, les parcours qualifiants (8 226) et diplômants (810) sont créés. Cependant, rien ne permettra d’améliorer les conditions de travail des agents, surtout si les moyens humains ne sont pas suffisants dans les secteurs.
Pourtant, c’est bel et bien en faisant encore des efforts sur l’emploi que La Poste réussira à améliorer le taux d’absentéisme, la diminution des incivilités et l’amélioration des conditions de travail dans leur globalité.
Malaise persistant dans les bureaux de poste…
Le malaise est tangible au sein de l’ensemble des bureaux de poste. Pour preuve, pour la journée du 12 septembre, le réseau atteint 8 % et la ligne Guichet plus de 13 %, alors que le groupe enregistre un taux de grévistes de 3,5 %.
Cependant, une petite note d’optimisme : aux 600 recrutements de chargés de clientèle prévus dans le réseau pour 2017, la direction annonce, au printemps, le recrutement de 300 personnes supplémentaires en externe. Ces personnels sélectionnés en priorité parmi nos CDD et intérimaires, ne sont pas encore sur le terrain, formation oblige.
Du point de vue de FO, même si cette annonce est une première réponse, elle ne peut être la seule et n’est pas suffisante en volumétrie.