Le 14 mars dernier, les conseillers ont manifesté leur mécontentement. Cette grève, initiée par FO, a mobilisé plus de 30% de l’effectif concerné. Ce ne sont pas tant des revendications salariales mais bien un «ras le bol» général qui a motivé ces derniers… Les dossiers dans les services support (CNP/centres financiers) manquent de suivi. «Il faut faire toujours plus de contrats mais personne ne veut prendre en charge le SAV et on se soucie peu de la qualité et de la satisfaction client. Nous sommes bien seuls à gérer les problèmes quand ils se présentent» témoigne un conseiller clientèle.
Ce sentiment est largement partagé par l’ensemble des conseillers. Toujours plus de compétences sont demandées avec la commercialisation du crédit immobilier dans le panier des conseillers financiers III.2 comme des conseillers clientèle III.2 et le développement du conseil patrimonial pour d’autres. Mais l’appréciation de l’activité n’est toujours pas pondérée malgré l’arrivée de cette nouvelle charge de travail hyperchronophage.
De fait, les conseillers n’ont pas le temps de se professionnaliser sereinement car il faut aller vite: 21 jours de formation pour un conseiller spécialisé en immobilier et seulement 8 pour les autres.
Si nous voulons conquérir de nouveaux clients, il est impératif pour FO que nos conseillers soient reconnus comme des professionnels au sens strict du terme. Il faut donc revoir les moyens en formation pour que chacun puisse se sentir en capacité de déployer
ses conseils de façon professionnelle.
Tout ceci, ajouté à la pression managériale, conduit à un très grand «mal-être» reconnu et décrit dans beaucoup de rapports de médecins du travail. La Poste doit réagir et apporter des solutions concrètes aux problématiques si on ne veut pas voir le nombre
de démissions et d’arrêts maladie augmenter encore. Pire: la satisfaction client semble en recul, et les 40000 clients immo perdus en sont la preuve accablante. Une note d’optimisme: le chantier conditions de travail arrive à son terme et devrait apporter des
réponses, mais il faudra rester aux aguets, la direction du Réseau ayant les plus grandes difficultés à faire appliquer les accords qui bousculent les vieilles habitudes.