Il y a huit ans, La Poste a décidé d’équiper les facteurs avec des vélos à assistance électrique (VAE), notamment pour les tournées avec difficultés (fortes pentes, tournées aménagées). L’objectif initial était d’améliorer les conditions de travail des facteurs. Aujourd’hui La Poste les a généralisés sur toutes les tournées en 2 roues.
Après quatre générations de vélos différents entre Gitane et Cycle Europe, les facteurs utilisent de nouveaux vélos qui sont plus lourds, difficilement maniables et qui, parfois, démarrent tout seul. L’utilisation d’une sacoche arrière pour emmener les colis dits « boxables » n’arrange en rien la charge du vélo et l’autonomie de la batterie, les facteurs finissent souvent leurs tournées sans assistance… Certains mettent des batteries supplémentaires chargées dans les dépôts afin de pouvoir terminer leur tournée.
On retrouve aussi ces difficultés pour les voitures électriques pour lesquelles l’autonomie de la batterie est aussi un problème. Dès que le temps est au froid, l’autonomie est plus que limite, les facteurs sont « invités » à ne pas mettre de chauffage voire d’éclairage (sympa par temps de brouillard) pour que la tournée puisse s’effectuer avec l’autonomie nécessaire.
Ces vélos à assistance électrique sont très fragiles et sont sans arrêt en réparation, c’est à se demander s’ils sont réellement adaptés au métier du facteur ? Ils sont certes moins onéreux à l’achat mais se révèlent plus chers à entretenir. Et là où l’on aurait pu espérer un mieux, c’est-à-dire concernant les améliorations des conditions de travail dont c’était pourtant le but, il s’avère que l’on constate une recrudescence des troubles musculo-squelettiques (TMS) sur les agents.
Une tournée VAE doit faire 20 kms maxi selon le rapport du CNSST du 15 Juillet 2015. Ça n’est pas respecté partout et c’est inacceptable pour FOCom. La rentabilité ne doit pas se faire au détriment de la santé des agents et des conditions de travail.