Comment en un an le management a dû se réinventer (et va continuer…)
Aujourd’hui, après neuf mois d’exercice 2021, les signes du redressement et d’une reprise d’activité sont là et de bon augure pour cette rentrée. Si l’économique se porte mieux, les projets quant à eux ne s’inscrivent pas toujours sous les meilleurs auspices.
Le rapatriement au Lemnys des postiers de Brune en est un bel exemple. Que présage-t-il demain dans les territoires ? [Lire l’inFO du Siège n°3]
La Poste poursuit un objectif de réduction de ses surfaces de bureaux et elle a dû mettre en place de nouvelles organisations de travail appelées « flex office », « desk sharing » ou encore « free seating » pour parvenir à un taux d’occupation des surfaces désormais fixé à 70%.
Concrètement, quels changements ? L’agent pourra changer de bureau chaque matin, aura un casier pour ranger ses affaires personnelles et ne travaillera plus avec les mêmes collègues tous les jours… Dépersonnalisation, perte de repères sont le corollaire de ces organisations dites flexibles.
En prolongement du « free seating », le « home seating » ou télétravail. Le travail à distance est donc entré dans la vie des entreprises et dans les nôtres. Économies de temps de trajet, de carburant, de fatigue, confort, conciliation pro-perso améliorée, oui, mais pas que… La crise du COVID aura marqué l’abolition des frontières entre la vie professionnelle et la vie privée. Mais, à distance comme sur place, les salariés expriment des besoins essentiels et concrets sur le travail : avoir les équipements de travail de qualité avec des applications professionnelles qui fonctionnent !
Et le management dans tout ça ?
Derrière le vœu pieux du bien-être ou du bonheur au travail de ses salariés, quelles véritables actions concrètes sont engagées en direction des personnels ? Manager des équipes éclatées ne peut pas se réduire à un « Teams management ».
FO a alerté depuis de nombreux mois sur l’impréparation des managers à ce management 2.0.
Il ne s’agit pas d’organiser des séquences de développement avec un « coach happiness » pour avoir l’air cool ou de faire du « wellnesswashing ». La discordance entre les pratiques de l’entreprise et le ressenti dans le quotidien du travail émietté des agents n’en sera que plus grande. Ce ressenti ne peut que conduire à un mal-être, déjà perceptible, qui se traduit au mieux par un désengagement, au pire par un décrochage.
Pour FO, les vraies questions sont : comment recréer les liens de la confiance lorsque l’éloignement entre manager et managé se traduit par des réflexes de surcontrôle ? Comment recréer du collectif, comment recréer de l’interaction, de l’informel ? Comment gérer l’alternance entre présentiel et distanciel, développer l’autonomie sans affaiblir l’appartenance, comment mesurer et comment s’assurer de la satisfaction des collaborateurs à distance ?
Enfin, c’est quoi le « télémanagement » ? Quelles nouvelles compétences ? Comment organiser la transition du manager au télémanager ? Et surtout comment se projeter alors que le quotidien est là avec ses urgences et ses impératifs ?
Car, en cette rentrée 2021, les réorganisations sont partout annoncées : Réseau-SF, Transverse, BSCC… et la pénibilité du travail demeure.
C’est pourquoi, FO demande que l’ensemble du corps social, y compris les organisations syndicales représentatives, réfléchisse à ces thématiques et propose des actions pour s’engager dans une transformation des fonctions managériales au bénéfice des managers et de leurs équipes.
Au bout du compte, c’est bien l’objet du management que de « ménager » ses équipes, veiller plutôt que surveiller, et cela quelle que soit leur mode d’organisation et de fonctionnement !