Alors que la crise sanitaire n’épargne pas les comptes de La Poste, l’intégration de la CNP dans le Groupe (opération « Mandarine ») permet toutefois d’afficher un résultat positif au 1er semestre 2020, soit un bénéfice net de 2,315 milliards d’euros. Sans cette opération, le Groupe afficherait un résultat net de -1,225 milliard soit un résultat d’exploitation de -241 millions. Par ailleurs, Le PNB de la Banque Postale est stable avec une évolution positive vers les entreprises et les territoires, sur BPE (Banque Privée Européenne) et Ma French Bank.
Mais pour La Poste, cet affichage comptable ne reflète ni la réalité économique de l’entreprise ni ses difficultés, en l’occurrence au sein de la branche Courrier dont les volumes ont chuté de 26% sur 1 an, soit une baisse du chiffre d’affaire de plus d’un milliard. Les semaines de crise sanitaire ont donc vu une accélération de cette baisse structurelle, atteignant la cible prévue pour…. 2024. Et malheureusement, l’explosion des volumes du colis, + 20% de croissance sur GeoPost et Colissimo, ne compense que partiellement cette baisse.
Les dirigeants ont été, on ne peut plus clairs : La Poste ne pourra plus assurer seule le service universel (distribution du courrier). Ainsi, une réflexion sur la question vient de s’ouvrir au travers du comité de service public du Conseil d’Administration qui transmettra ensuite son dossier entre autres, à l’État et l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications électroniques et des Postes).
Pour FO Com, il faut avant tout rappeler que si le métier du Courrier est dans une telle situation, la crise sanitaire n’est pas seule responsable ; la chute de l’activité se conjugue avec un désengagement chronique de l’État depuis des années, en particulier quant au financement des missions de service public en général et du courrier spécifiquement. Nul besoin d’un comité public dès lors que l’Etat prend ses responsabilités en finançant et soutenant ce que l’on considère comme un service indispensable à la Nation ! La crise nous l’a démontré.
Depuis des années, les postiers font les frais de cette politique au travers de réorganisations incessantes dégradant leurs conditions de travail et fragilisant leurs emplois. Il ne faudrait pas qu’en plus, ce soit eux qui, une fois de plus, payent l’addition ! En parallèle au débat sur l’avenir du Service public, son financement et ses emplois, la question des rémunérations des postières et postiers doit être posée. En effet, l’annonce par le Président d’un plan d’économie (sans en dévoiler la teneur) pour compenser le milliard perdu, s’accompagne d’ores et déjà d’un premier coup de canif dans leur pouvoir d’achat avec un possible intéressement à zéro pour 2021.
C’est pourquoi, FO Com appelle tous les postiers à se faire entendre en revendiquant la reconnaissance de leurs engagements. La crise ne doit pas se payer en piochant dans leurs poches ! L’urgence est de se battre pour le maintien des emplois, l’augmentation des salaires et pour la garantie de conditions de travail décentes.
FO Com agit en ce sens aux côtés de tous les personnels !