Une direction d’abord dans le déni, ensuite dans le choix du coûte que coûte pour répondre aux injonctions du Gouvernement et de la presse, et enfin dans la stigmatisation en soulignant que les postiers ont été payés à 100%… bonjour les sous-entendus !
La crise sanitaire aura agi comme un révélateur… et les masques sont tombés.
À grand renfort de communication, nos dirigeants ont convoqué toute la thématique de l’utilité sociale, de la grandeur du Service public et de l’héroïsme de ses agents. Cette littérature est revenue aussi vite qu’elle était sacrifiée, au quotidien, sur l’autel de la performance et du progrès économique…
Mais à FO, nous sommes pragmatiques. On demande à voir, et on a vu !
On a vu une direction, coincée entre les diktats du politique et les exigences de l’économie, changeant de pied chaque jour. On a vu et entendu une direction minimiser les besoins, ergoter, relativiser. On a vite compris qu’on n’avait pas vraiment les mêmes priorités. Priorité au traitement des flux, à la presse nationale, régionale, aux colis… Priorité à l’ouverture des bureaux, coûte que coûte…
Alors FO est intervenue sans cesse de façon responsable, sans brandir de menaces mais avec fermeté, pour obtenir des garanties et des messages clairs à la hauteur de la situation exceptionnelle que nous traversons. Ce dialogue, nous l’avons quotidiennement exigé et nous avons obtenu des engagements, des décisions sur la protection des postiers, sur leur santé et leur sécurité. Pour FO, ces éléments n’étaient pas négociables. Nous les avons relayées, expliquées. Mais en période de confinement, il a fallu réinventer notre communication vers le terrain.
Et sur le terrain en première ligne, cadres opérationnels et cadres fonctionnels se sont trouvés au carrefour des contradictions de l’entreprise. Cadres opérationnels désorientés au milieu des ordres et contre-ordres, des injonctions contradictoires quand elles n’étaient pas contredites… Cadres fonctionnels mal préparés, mal outillés parfois, souvent isolés…
Comme FO, les cadres sont pragmatiques. En première ligne, ils sont souvent les derniers informés. Vous avez dit circuits courts ? Responsables d’équipes, d’hommes et de femmes, en charge de leur santé et de leur sécurité, ils ont dû alors s’adapter, faire avec – ou faire sans -, assurer la continuité postale sans risquer leur santé et celle de leurs équipes. Injonctions contradictoires, exigences contradictoires, comment s’y retrouver seul ?
Quant aux cadres fonctionnels, sans animation pertinente et rationnelle, ils ont dû fonctionner sans repères, en télétravail. Alors ils s’interrogent… Quel appui apporter? Comment aider, comment informer à distance ?
Au final, les cadres sont fatigués. Fatigués physiquement en raison de la présence et de l’engagement qu’ils ont dû fournir pour soutenir leurs équipes. Mais fatigués aussi de se sentir démunis, dépassés, isolés et inécoutés.
FO est à l’écoute des cadres. Avec eux, FO veut construire dans l’entreprise et au plus près de leur activité, le progrès social, responsable, solidaire, enrichi par la dimension humaine que les cadres incarnent et font vivre.
La crise approchait alors que La Poste s’interrogeait sur son futur et sa raison d’être. Pour Force Ouvrière, la dimension humaine doit être placée au centre de cette réflexion pour dessiner La Poste de demain : La Poste solidaire au service de toutes et tous.
Résilients mais pas résignés ! FO défend les cadres