Depuis de trop nombreuses années, La Poste externalise de plus en plus ses activités informatiques auprès de prestataires spécialisés dans ce domaine. À l’origine, la motivation de l’entreprise est de se centrer sur l’absorption de pics de charges sur des domaines d’activités qui ont pour vocation à subir de grandes variations.
D’abord, La Poste a confié à des entreprises françaises les prestations, mais surfe de plus en plus sur les gains que représente le dumping social, et ainsi accélère ces externalisations dans des pays étrangers où le travail coûte moins cher : Espagne, Pologne, Maroc …
FO Com combat et dénonce régulièrement ces pratiques depuis de plusieurs mois :
- Lettre ouverte au DSI de La Poste en 2019 => [à lire ici]
- L’externalisation de la production informatique de La Banque Postale en Pologne => [Lire ici]
Cette fois-ci, c’est donc l’Inde qui est convoitée par La Poste pour y établir une partie de ses activités informatiques. La main-d’œuvre bon marché et son code du travail dépouillé (quand il existe encore) font de ce pays une aubaine pour les prescripteurs informatiques. En effet, l’Inde possède un TJM (un taux journalier moyen, c’est-à-dire la facture moyenne par journée) le moins cher du monde.
A l’heure de la crise sanitaire que nous vivons, s’accompagnant très probablement d’une crise économique virulente, nous considérons comme honteuse la recherche sans cesse de la baisse des coûts de notre employeur qui va, de plus, défavoriser le travail en France et son économie : quel beau contre-exemple de ce que nos propres autorités de tutelle prônent !
FO Com dénonce également le manque de cohérence entre les discours et les actes. À savoir d’un côté et tant prônée par La Poste et LBP : la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), dont un des piliers est la cohésion sociale et territoriale – le développement de solutions de proximité, l’attractivité locale – et à l’opposé en validant une politique de sourcing sur 8 ans, en Inde. Pays qui sape le droit du travail en modifiant par ordonnances toutes les lois relatives au règlement des conflits du travail, à la sécurité, à la santé et aux conditions de travail, à la reconnaissance des syndicats et aux conditions des travailleurs migrants, etc.
Dans ce contexte, FO Com a décidé d’écrire directement à notre PDG pour avoir son explication de texte. Nous entendons aussi le faire savoir en publiant ici la lettre [ici] que nous lui avons adressée.