La Poste a présenté son rapport social 2015. Avec 224 045 personnes physiques au 31/12/2015, La Poste poursuit sa politique de réduction massive des emplois (moins 7300). Si cette dernière affiche un satisfécit avec 3 588 recrutements en CDI, ces chiffres masquent une autre réalité plus criante que vivent les personnels, la dégradation sociale et humaine de leurs conditions de vie au travail.
Ainsi, la hausse de 49 % du recours au travail externe (intérim entre autres, + 1500 EAA par rapport à 2014), est révélatrice d’un choix stratégique en matière d’emploi voulu pour des raisons économiques. Quant à la saisonnalité invoquée pour justifier ce recours, ce n’est qu’un prétexte pour ne pas combler les absences ou les postes vacants avec du personnel permanent. Depuis sa création, 11 950 agents sont aujourd’hui dans un dispositif TPAS sans que ces derniers soient remplacés sur le terrain. Ce sont ceux qui restent qui assurent le quotidien ! Ajouter à cela, les restructurations qui se s’accentuent et le vieillissement de la population (48 % des postiers pont plus de 50 ans et 25 % ont plus de 55 ans), dans ces conditions pas surprenant que l’absentéisme pour maladie continue de progresser avec 1,5 jours d’absence en plus par agent par rapport à 2014 (25,5 jours pour les fonctionnaires et 23,5 jours pour les salariés). Et c’est sûrement pour cela que La Poste met en place une commission sur l’absentéisme… une de plus dirons-nous. Si La Poste veut vraiment s’attaquer à l’absentéisme, à la pénibilité au travail, qu’elle arrête sa politique de réduction des emplois, qu’elle remplace tous les agents absents et postes vacants avec du personnel permanent (réduction du chômage et de la précarité), qu’elle s‘attaque à la cause réelle de ce mal en appliquant une véritable politique de santé au travail qui intègre, outre la prévention des risques, la refonte des normes de travail afin que travailler ne rime plus avec souffrance.