Annoncée difficile, cette année 2018, l’aura bel et bien été au regard des résultats et ce n’est pas pour faire du misérabilisme. Bien au contraire, ce n’est que réaliste : le REX (Résultat d’Exploitation) est en baisse : – 120 M€ par rapport à 2017.
Les résultats de l’entreprise se dégradent même si des bénéfices sont encore engendrés. Avec ces bénéfices, les actionnaires sont rétribués, l’intéressement est versé aux salariés et enfin des investissements sont réalisés pour le développement de l’outil de travail sachant que ces derniers n’ont jamais été aussi importants. Pour rappel, le paiement des dividendes est inférieur à celui prévu au départ soit 171 millions d’euros.
Pour FO, ces résultats en demi-teinte, expliquent surtout la nouvelle politique d’« économies à tout va » sur le Réseau. Aujourd’hui, nous assistons à une diminution drastique des moyens. Un recrutement de plus de 3 000 Chargés de Clientèle au Réseau a eu lieu en 2018 en Contrat à Durée Indéterminée, ce dont FO se félicite.
Ces données sont loin de refléter les réalités du terrain. En raison d’un taux d’absentéisme qui reste fort, des départs en temps aménagés seniors non remplacés (TPAS) et une force permanente de remplaçants très insuffisante, nous avons des managers qui s’arrachent les cheveux pour réussir à poser un postier sur chaque chaise et ouvrir tous les bureaux. Nous assistons à des fermetures inopinées de plus en plus nombreuses et des bureaux tenus par une seule personne alors que deux sont nécessaires. Les engagements pris dans l’accord Chargé de Clientèle doivent être honorés. C’est au Réseau d’obtenir les moyens financiers adéquats.
Cela ne sert à rien de vouloir analyser l’absentéisme et mettre des mesures en place pour le combattre (comme les aménagements du poste de travail « prév îlot » ou encore le traitement des incivilités), si La Poste n’est pas capable de mettre la force de travail nécessaire pour servir et répondre aux besoins de ses clients.
Les cadres d’organisations qui déterminent le nombre de postiers nécessaires sur chaque secteur du Réseau sont déjà tellement serrés, que la moindre absence met l’ensemble du secteur en difficulté. Et si, en plus, le Directeur de Secteur n’a aucune latitude financière pour recourir à de l’aide temporaire, les conséquences sont inévitables : les personnels qui restent s’épuisent et s’arrêtent à leur tour.
FO dénonce cette politique, qui ne conduira qu’à dégrader encore plus la situation déjà bien précaire du Réseau. Les Chargés de Clientèle se sentent de plus en plus sollicités et malheureusement de moins en moins reconnus.