Après trois ans d’âpres négociations, l’accord « guichetiers » est signé par FO, validant un certain nombre d’avancées pour les personnels.
Premier point, le changement de dénomination : désormais il ne faudra plus appeler les personnels des bureaux des guichetiers mais des chargés de clientèle. Si cette modification peut paraître anecdotique, il faut s’en méfier. C’est, avec le nom, tout le contenu de la fonction qui est désormais définitivement changé. Adieu, l’appellation guichetier qui laissait à supposer qu’un guichet séparait l’agent de « l’usager ». Les masques sont tombés et voilà, l’estocade a été portée. C’est aussi la dénomination des postiers du front-office en Centre Financier (CF). Hasard ? Certainement pas ! La Poste veut à tout prix instaurer de la fluidité entre le Réseau et les CF.
Deuxième point, le commissionnement, qui est maintenant fixe et versé tous les six mois. C’est un premier pas et, comme pour les personnels de la ligne conseil bancaire, il nous faudra en faire grimper les montants. À l’heure où les arrêts-maladies explosent, ce verrouillage de la rémunération variable, trop faible pour l’heure, sécurise un peu les « chargés de clientèle ».
Troisième point, la zone de déplacement avec le lieu habituel de travail. La note Espadon précise que sera déterminé tous les six mois le lieu habituel de travail. Dont acte. Il faudra veiller à ce que des Directeurs de Secteur (DS) fourbes ou avares n’aillent pas situer le lieu habituel d’activité à l’extrémité opposée au domicile de l’agent, sinon il n’y aura jamais paiement des indemnités kilométriques. Les doutes s’installent et il ne faudrait pas que de nouveau les accords soient détournés de leur contenu. Pour autant, les déplacements seront indemnisés dès lors qu’il y aura accroissement du trajet domicile-travail, ou modification des lieux d’activité. Les textes sont clairs et les chargés de clientèle pourront faire valoir leur droit à indemnités kilométriques sans difficulté. L’essentiel est d’avoir réussi à faire valider la notion de lieu habituel de travail, pour ne pas voir les chargés de clientèle se déplacer pour La Poste gratuitement sur tout leur secteur.
Autre point important de l’accord, les moyens de remplacement. Alors que le chantier sur les moyens de remplacement vient (péniblement) de s’ouvrir, force est de constater sans afficher un pessimisme particulier que tout ça n’ira pas sans peine. Pour le dimensionnement des moyens de remplacement, là encore, il y a de l’anticipation sur les fermetures et transformations, et prévoir en présupposant les fermetures annoncées n’est pas acceptable ! Cependant, cette mauvaise idée semble très répandue, voire suggérée par des DRAT (Directeur Ressources Appui et Transformation) en mal d’affichage. Les cadres d’organisation doivent être bâtis sur la situation à l’instant T et non sur un schéma futur. FOCom revendique une corrélation entre le Taux Global d’Absence et le niveau des moyens de remplacement avec un dimensionnement à l’image du secteur. Les remplaçants doivent bénéficier, au même titre que les titulaires, de repos, de formation et doivent entrer dans un tour de congé. La Poste propose un rattachement au secteur, ce qui paraît aller dans le bon sens à condition de ne pas être moins disant sur les différentes indemnités (taux repas, indemnités kilométriques…)
Enfin, concernant les promotions, 6 800 promos en II.3 sur la durée de l’accord et l’accès au III.1 avec trois possibilités, Chargé de clientèle (CC) appui bancaire (avec une formation BP Banque), CC accueil espace de vente en bureau « Banque sociale » sans encadrement et un niveau d’expertise III.1 pour les gestionnaires de clientèles professionnelles. Nous allons ainsi pouvoir évaluer les qualités managériales des managers du réseau qui sauront profiter de cette formidable aubaine pour faire monter en compétences les chargés de clientèle.
FOCom a obtenu au niveau national une commission de suivi et d’interprétation qui permettra de veiller à la mise en œuvre de cet accord et de pouvoir traiter les éventuelles dérives locales.