La crise actuelle et le mouvement des « gilets jaunes » sont le produit des politiques économiques et sociales menées depuis de nombreuses années privilégiant les revenus du capital au détriment du pouvoir d’achat des salariés et retraités, de la protection sociale et des services publics.
À cela se sont ajoutées les réformes du Code du travail, loi travail et ordonnances, détruisant les droits des salariés et affaiblissant la représentation syndicale comme la négociation collective. Elle est aussi le produit de la non-écoute des syndicats.
Le 9 octobre, à l’appel de FO notamment, plus de 160000 manifestants s’étaient mobilisés. Et puis ? Rien…
Nous avons pourtant alerté sur l’urgence sociale et économique que représente l’augmentation générale des salaires, pensions et retraites, minima sociaux, tant dans le privé que dans le public, face aux pertes de pouvoir d’achat subies et accumulées depuis la crise de 2008. Plus localement, cette crise exprime aussi la recherche de nouveaux liens sociaux face à la disparition de ce qui fait société: l’emploi, les services publics, les bureaux de poste, les commerces et lieux d’échanges dans les centres-villes, les bourgs, les villages…
L’attente est forte sur le pouvoir d’achat des salariés, du privé et du public, ainsi que des retraités, qui subissent les fins de mois difficiles et l’injustice des politiques fiscales. FOCom entend agir autant à La Poste et ses filiales qu’à Orange et dans les branches télécoms pour que les futures négociations salariales soient à la hauteur des attentes et des besoins des salariés, trop souvent ignorés. Pour les fonctionnaires, nous revendiquons la revalorisation du point d’indice.
Pour les retraités qui ont tant donné pour si peu, notamment à La Poste, une revalorisation au niveau de l’inflation est une exigence que nous devons tous avoir ; FO la portera !
À propos de la situation actuelle et de la « responsabilité » des entreprises, Stéphane Richard a indiqué : « Je crois qu’il va falloir qu’on entende la colère qui s’est manifestée, la frustration qu’elle exprime aussi, que ce soit à l’occasion peut-être de la fin de l’année ou des négociations salariales qui doivent se tenir » Après ces déclarations, les personnels attendaient une mesure significative de reconnaissance. FOCom lui a adressé une lettre ouverte reprenant notre revendication d’une prime exceptionnelle conséquente pour tous et d’une négociation salariale satisfaisant les salariés qui construisent Orange dans des conditions de plus en plus difficiles.
Mais la mesure qui a été annoncée est extrêmement décevante : une prime « de 1 000 € pour les salariés ayant moins de 25 000 € de salaire annuel brut et de 500 € pour les salariés touchant entre 25 000 et 30 000 € de salaire annuel brut ». Seulement 20 000 salariés seraient concernés.
Les résultats d’Orange et les largesses dont bénéficient les actionnaires permettent autre chose ! Nous vous appelons à signer notre pétition demandant une prime pour tous d’un montant minimum équivalent à la
rémunération moyenne du personnel d’Orange.
L’évolution du pouvoir d’achat (PA) est mesurée par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques). Selon la définition, le pouvoir d’achat des Français progresse lorsque que le revenu disponible (salaires et prestations sociales diminués des impôts et des cotisations sociales) augmente plus que les prix.
Pour 2018, l’INSEE estime que le PA des Français devrait augmenter de 1,3 %. Cependant, un récent sondage laisse apparaître que 72 % des Français considèrent qu’il a régressé.
Le pouvoir d’achat augmente-t-il vraiment ?
Depuis quelque temps, certains économistes considèrent que cette méthode de calcul officielle ne prend pas en compte l’impact de certaines dépenses… Déjà, en 2008, le rapport Quinet signifiait que cette mesure était loin de refléter la situation réelle des ménages et qu’il fallait mettre en place de nouveaux indicateurs. Au vu des données de l’INSEE, le constat est affligeant :
le logement
Dans le fameux panier de la ménagère de l’INSEE, le logement ne pèse que 6%… Or, en 2016, l’INSEE reconnaissait : « En 2014, 23,6% de la consommation finale effective des ménages est allouée au service du logement ».
Pourquoi cette différence ? Car seul les loyers des locataires sont comptabilisés. L’acquisition d’un logement est considérée comme un investissement et non une dépense ! En minorant son impact, c’est toute la hausse des prix du logement qui se trouve reniée et effacée.
L’effet qualité et son impact
Le calcul de la hausse des prix se mesure à qualité constante des produits. Pour faire simple : en 2014, vous avez acheté un smartphone ayant certaines fonctionnalités pour un prix de 150€. En 2018, vous en changez pour un autre modèle ayant encore plus de fonctionnalités pour un prix supérieur. L’INSEE va estimer que le prix plus élevé se justifie car ce nouveau modèle est plus performant et par conséquent qu’il n’y a pas de réelle augmentation.
Cet effet qualité vaut pour tous les produits technologiques (les téléviseurs à écran plat, les ordinateurs, réfrigérateurs…) mais aussi sur certains produits alimentaires. En intégrant cet « effet qualité » à certains produits, l’INSEE contribue à abaisser l’impact de certaines dépenses bien réelles.
Les dépenses contraintes ou pré-engagées
Ce sont les dépenses obligatoires pour vivre. Elles concernent l’énergie, l’eau, mais aussi les frais de télécommunications, la redevance télé, les assurances, les frais de gardes ou de cantines… Sauf que l’INSEE fait l’impasse sur d’autres comme le transport (véhicule, carburant…). La part des dépenses contraintes est passée de 13% du revenu disponible dans les années 60, à 30 % en 2017.
Si l’on veut réellement vérifier la situation des ménages, il faudra décliner le pouvoir d’achat des ménages par revenu et surtout intégrer l’ensemble des dépenses engagées par les Français.
Depuis trop longtemps les postiers sont les laissés pour compte de toute politique salariale ambitieuse. Ça ne peut plus durer ! Pour rappel, à La Poste, plus de la moitié des effectifs appartiennent aux classes I et II. Plus de 75 000 postiers sont dans la classe I, pour eux les salaires sont très bas et peuvent même se rapprocher du SMIC.
D’après le bilan social 2017, plus de 33 % des postiers touchent une rémunération mensuelle nette inférieure à 1600 euros. Lors de son intervention du 10 décembre 2018, le Président de la République a annoncé une prime de Noël pour tous les salariés. Elle n’est nullement obligatoire, mais serait en franchise d’impôts et de charges.
Étant une entreprise au chiffre d’affaires élevé, La Poste peut et se doit d’offrir cette prime à son personnel qui assure un service essentiel à tous les Français.
C’est pourquoi FO Com a adressé une lettre au Président du Groupe La Poste afin qu’une prime exceptionnelle de fin d’année soit versée à tous les postiers. FO Com met une pétition en ligne afin de faire remonter votre soutien dans cette action.
FO demande avant tout un 13e mois pour tous les postiers et les postières. Pourquoi ? Car la transformation de La Poste crée des turbulences dans les conditions de travail, et entraîne surtout la modification de tous les métiers de La Poste. Les efforts des postiers et leur investissement doivent être récompensés à leur juste mesure.
De plus, FO Com revendique des mesures pérennes et fortes à savoir des augmentations de salaires pour tous, bien au-dessus du niveau de l’inflation.