« Postière depuis 1985, secrétaire départementale du Lot-et-Garonne puis coordonnatrice courrier, elle a participé aux négociations sur l’accord Courrier, signé par FO en février 2017.»
Peux-tu nous parler de cet accord ?
Les conséquences de l’accord Courrier se font sentir. Aussi bien en termes de recrutement (La Poste a même dépassé ce qui était prévu par l’accord) qu’en termes de promotions. La prime de rouleur a été revalorisée : elle est passée de 2€ par jour pendant 18 mois à 7€ par jour sans limite de durée. De même, le cadrage de la sécabilité a permis d’améliorer les conditions de travail des facteurs, et ce très rapidement. Ainsi, plus de 75% des sites hébergeant des facteurs ont passé l’été plus sereinement. Ceci étant, des moyens supplémentaires devront être mis en place pour la période la plus chargée allant de la fin de l’année aux soldes de janvier. Cet accord Courrier ne modifie pas le schéma industriel de La Poste.
Des détails sur ce schéma industriel ?
Son objectif est d’optimiser les coûts et les surfaces mais aussi de réduire les intermédiaires entre l’expéditeur et le destinataire. Le facteur doit passer quotidiennement chez le client. Il existe quand même des nuances. Avec l’augmentation du e-commerce
et de la livraison de colis, le nombre de plateformes Colis augmente. En revanche, avec la baisse du volume Courrier, les Plateformes Industrielles du Courrier (PIC) ou les Plateformes de Distribution du Courrier (PDC) disparaissent ou se transforment.
Pour le PDG du groupe La Poste, « […] si nos facteurs ne changent pas de métier, ils n’en auront plus ».
Pour FO, la réalité est tout autre. Tout d’abord, le métier de facteur se transforme, les nouveaux services se développent et quand cela maintient, voire développe l’emploi, FO est pour ! Mais sous certaines conditions, pas n’importe comment. S’il s’agit de
maintenir ou développer le lien social, FO est favorable à ce type d’expérimentations. Cependant, pour FO, le facteur n’est pas un «VRP »…
Et le chantier « NORMES ET CADENCES » ?
C’est un chantier de discussion entre La Poste et les organisations syndicales signataires de l’accord, en vue d’évaluer la charge de travail réelle du facteur. Le préalable : il ne faut pas de préquantification du travail pour calculer la charge de travail. Pour FO, il est nécessaire de prendre en compte la réalité du terrain ! Cet objectif porté par FO a été intégré dans le document de travail grâce à l’observation des tournées. Le réel doit être intégré dans la charge de travail. Ainsi, La Poste impose une minute et trente secondes pour déposer une lettre recommandée.
Certes, c’est la norme mais la réalité est tout autre. En ville, il suffit de prendre l’exemple de l’arrivée des convocations pour les assemblées générales de copropriétaires. Idem en zones rurales, le chemin pour accéder aux clients peut amplifier la norme. Et il existe de très nombreuses exceptions…