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BSCC: les carrés PRO en pleine mutation

carrés PROLa Branche Service Courrier Colis se lance dans un projet de développement des Carrés PRO dans les PPDC.

Jusqu’alors, il était possible pour un particulier de se rendre dans un établissement courrier et d’y retirer une lettre recommandée ou un colis avisé par le facteur. A partir du 15 mars et pour une bascule progressive prévue jusqu’à fin juin, ces espaces ne seront désormais dédiés qu’aux professionnels. Lifting des locaux, formation des personnels, merchandising ciblé, et hop, le pro se sentira vraiment chez lui dans un espace commercial où il sera véritablement prioritaire ! Fini la file d’attente derrière un particulier mécontent.

Les agents du courrier bénéficieront des mêmes outils que ceux du Réseau, auront les mêmes responsabilités qu’un Chargé de Clientèle et répondront à l’appellation : Chargé de Clientèle Espace Pro. Oui, là pour le coup, ce n’est pas très original.

FO Com s’interroge toutefois sur les conséquences de ce plan de développement car à terme et compte-tenu de la baisse probable de fréquentation, ces Carrés Pro nouvelle génération pourraient fermer, puisqu’insuffisamment rentables. Les positions de travail concernées, seraient donc supprimées sur l’autel des futures réorganisations. Il faut aussi souligner que la plupart de ces positions de travail sont occupées par des personnes en situation de handicap ou de restrictions médicales. La fermeture des Carrés Pro entrainerait donc leur licenciement car il deviendrait impossible de les reclasser ailleurs.

Côté bureaux de poste, il va falloir s’interroger sur le dimensionnement des locaux (pour y stocker le flux de colis par exemple) et des horaires d’ouvertures pour accueillir les ex-clients particuliers des Carrés Pro. Quant au rebond commercial qu’espère tant l’entreprise, est-il sérieux de croire que le client pressé qui n’a qu’une idée en tête : retirer son courrier ou son colis, va être à l’écoute d’une proposition de souscription à un abonnement téléphonique, une assurance habitation ou un crédit à la consommation ?

FO Com ne peut être contre l’initiative d’accueillir le client au bon endroit. Toutefois, nous serons vigilant sur les réelles raisons du dispositif que La Poste veut mettre en place. Nous serons attentifs au maintien des collègues sur les positions de travail, ainsi qu’à leur formation et leurs bonnes conditions de travail.

Cadres : formez-vous qu’ils disaient !

CadresLa formation demeure un sujet peu abordé, pourtant… La Poste change et les métiers évoluent. Pour preuve alors que l’encadrement diminue dans toutes les Branches, une seule connait une nette évolution positive : les services support & structure.

Au total, 1 737 postes de cadres et cadres supérieurs ont disparu au courrier et au réseau quand 1 027 ont été créés au support et à la structure entre 2021 et 2022 (source Bilan Social). Ceci est une réelle preuve de la mutation des métiers.  On est en droit d’affirmer que les managers opérationnels sont une espèce en voie de disparition au profit des cadres experts.

Changer de métier permettrait à de nombreux cadres d’envisager une nouvelle carrière, une évolution vers d’autres horizons. Mais pour cela il faudrait mettre en place plus de passerelles et construire une stratégie de formation, vraie et cohérente, celle qui permet une mise à niveau dans les nouveaux métiers. Quant à ceux et celles qui veulent rester dans leur métier, il est bien compliqué de se former sur d’autres sujets que des sujets techniques. Et ce qu’il y a de plus compliqué encore, c’est d’obtenir une formation en présentiel !

On pourrait passer sous silence la formation initiale. Bien sûr, on nous opposera le nombre de cadres embauchés après un parcours d’alternance sans nous donner des chiffres précis. Mais qu’en est-il des cadres promus ou des cadres recrutés à l’externe peu ou pas formés ou pire, formés des mois après leur prise de poste ? Doit-on rappeler que la formation professionnelle est une obligation légale ? La Poste devrait se pencher plus sérieusement sur ce sujet.

Quand sur le terrain l’objectif est quantifié en jours/agents, le bilan social fait apparaitre des euros… De toutes les façons, nous ne sommes dupes de rien : une petite information technique glissée dans une réunion, et hop une petite transformation en heures de formation.

La formation n’est pas qu’un chiffre. Elle permet à chacun d’être à niveau et à l’entreprise d’intégrer ses propres salariés aux changements qui s’imposent tout en en pérennisant des savoir-faire et des compétences déjà acquis. FO Com attend de La Poste qu’elle propose des plans de formation transparents au sein desquels les besoins des cadres seraient clairement identifiés (projets professionnels) et utiles pour l’avenir de chacun.

Aidants Familiaux : pour un meilleur accompagnement des postiers

Aidants FamiliauxFO a œuvré pour que La Poste définisse une politique d’aide aux aidants familiaux. Bon nombre de postiers doivent un jour venir en aide à un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap, pour les activités de la vie quotidienne : soins, démarches administratives, activités domestiques…

Le Guichet des Aidants Familiaux est le point d’entrée unique du postier*. Il permet d’obtenir le Certificat d’Aidant Familial, nécessaire pour bénéficier des prestations sociales du COGAS liées à ce statut.

Guichet Aidant Familial : 01 78 16 14 27 (accessible du lundi au vendredi, de 8h30 à 18h30 – heures locales de métropole)

Aidants Familiaux

Les associatifs de La Poste apportent aussi appui et soutien aux aidants familiaux dans divers domaines : vacances, loisirs, vie quotidienne, solidarité, mutuelles.

Les associations du COGAS sont à retrouver sur Portail Malin ici

 Pour un actif aidant, mener de front vie professionnelle et personnelle peut vite se transformer en parcours du combattant, à tel point que beaucoup finissent par s’épuiser. Nous pouvons tous être concernés un jour. Grâce à l’engagement constant de FO Communication, les prestations répondent efficacement aux besoins de toutes et tous.

*accès dédié aux retraités pour la partie conseil et information, sans obtention du certificat d’aidant (réservé aux actifs)

NAO 2024 : une signature pour le pouvoir d’achat

NAO 2024FO Com a donc choisi d’apposer sa signature au bas de l’accord sur les Négociations Annuelles Obligatoires. Sans être la panacée, cet accord permet toutefois une augmentation générale de 3.1% pour les Classes I et II. C’est un point de satisfaction car La Poste proposait bien moins au début des négociations. Ces 3.1% ainsi que les 3.5% de revalorisation du Complément de Rémunération représentent environ 50€ net par mois pour un postier qui gagne 1500€. Compte-tenu du contexte économique, c’est loin d’être négligeable sachant qu’évidemment, s’il n’y a pas d’accord, La Poste aurait mis en place des mesures moins-disantes.

La Classe III bénéficiera de 1.5% d’augmentation générale et 2% d’augmentation individuelle. Cela signifie qu’une part de cette revalorisation restera à la main de la hiérarchie. Nous avons toutefois pu inverser la tendance, car au départ, La Poste ne proposait pas d’augmentation générale. Le complément de rémunération augmente de 3,5%.

Pour les Groupe A, nous avons « arraché » lors de la dernière plénière une augmentation générale de 1% et une augmentation individuelle de 2,5%. Concernant le Groupe B, FO Com a obtenu une revalorisation de l’augmentation individuelle, la passant à 3.5%.

Le reste des mesures ne bouge quasiment pas, hormis une hausse de 50€ annuel du Forfait Mobilité Durable et de la première tranche de l’indemnité transport véhicule personnel.

La Poste doit absolument prendre conscience que de nombreux départs de l’entreprise sont les conséquences directes de salaires bien trop bas.

C’est donc une signature pour une amélioration du pouvoir d’achat, mais un large bémol car certaines de nos revendications n’ont pas été retenues comme le 13eme mois, le prolongement de la prise en compte de l’ancienneté au-delà de 28 ans, des propositions concrètes pour lutter contre le tassement des grilles ou les revalorisations et l’élargissement des primes « vie chère » et « frontalières ». Nous continuons à réclamer un chantier sur une vraie politique salariale qui ne devra pas attendre les prochaines NAO de 2025.